Les agriculteurs des alentours de Salsigne ont principalement deux domaines de prédilection concernant leurs cultures : ils sont soit maraîchers, soit viticulteurs. Leurs préoccupations par rapport à la mine d’or de Salsigne et à son avenir dépendent grandement de la culture produite.
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Les maraîchers |
Pour les maraîchers, la situation est très difficile. En effet, les légumes qu’ils produisent sont arrosés avec l’eau de l’Orbiel, la rivière qui borde les exploitations. Toutefois, du fait de la pollution des eaux d’arrosage par les rejets arsénieux et cyanurés de la MOS, les légumes sont contaminés, et leur consommation devient potentiellement dangereuse pour la santé.
Plusieurs solutions pour remédier à ce problème ont été envisagées ; tout d’abord une recommandation de la préfecture : « Arrosez vos exploitations avec l’eau qui a été traitée et non avec l’eau de l’Orbiel ». La mise en œuvre de ce conseil n’a jamais eu lieu. En effet, l’eau d’arrosage de l’Orbiel est gratuite, alors que l’eau traitée, elle, ne l’est pas. Elle est même relativement chère, étant donné les multiples traitements qu’il faut lui faire subir pour la debarasser de toutes ses impuretés. Sans subvention, il était impossible aux agriculteurs d’appliquer ce conseil, sous peine de voir leur marge bénéficiaire diminuer à un tel point qu’ils n’auraient plus pu vivre de leur métier.
Par le passé, les industriels ont "géré" les conséquences de la pollution en dédommageant les agriculteurs (achat de la production par exemple). Ceci ne s'est pas fait sans difficultés, les mineurs consommant parfois les produits pollués achetés par l'entreprise. Ceux-ci soupçonnent de plus certains maraîchers d'avoir vendu à Toulouse où personne ne connaissait le problème des produits pour lesquels ils avaient reçu un dédommagement. Ceci a été l'un des thèmes abordés lors de la rencontre de quelques délégués mineurs en décembre 2002, à Salsigne.
Aujourd’hui, un arrêté préfectoral interdit toujours les légumes de l’Orbiel à la consommation. Pour les maraîchers, la seule alternative satisfaisante concernant l’avenir de la mine est sa fermeture, ainsi qu’une dépollution, la plus complète possible, des eaux et des sols de Salsigne. Ce n’est qu’à ce prix qu’ils pourront de nouveau vendre leur production sur les marchés de Carcassonne.
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Les viticulteurs |
Les viticulteurs ont réussi à obtenir l’AOC, label de qualité reconnu dans le monde du vin. Pour eux, la mine intervient surtout en terme d’image : en effet, l’image de leur vin, produit juste à côté d’un des sites les plus pollués de France, est immanquablement ternie par ce voisinage un peu gênant.
Concernant l’avenir du site, les viticulteurs souhaiterait le voir évoluer dans un sens qui permettrait de redorer le blason de leur vin, à savoir une dépollution du site, et le développement du tourisme. Ils ne sont guère favorables à l’installation d’un champ éolien. En effet, un tel site véhiculerait toujours l’impression d’un vin produit à proximité d’un site industriel. Par contre, ils sont favorables au développement touristique de la région : non seulement cela ferait venir les touristes, autant d’acheteurs potentiels de leur production vinicole, mais cela leur permettrait également d’avoir de nouveaux points de vente, comme les boutiques d'un éventuel centre touristique lié à l'ancienne activité industrielle de la région.