LES MOYENS DU DEBAT PUBLIC     Ciquez ici

 

 

Une voie extrême : le "coup d'éclat"

 

Les "démonstrations de force" peuvent être considérées comme un moyen du débat public, moyen extrême soulignant précisément un manque dans le débat public. Elles ont été et sont encore aujourd'hui surtout le fait des mineurs. En 1991-1992, ils ont occupé la préfecture pendant  83 jours.  En septembre 2000, alors que les menaces de fermeture de la mine sont de plus en plus pressantes, l'Indépendant titre "les mineurs de Salsigne envahissent Carcassonne". Des pneus sont brûlés partout dans la ville, des gravats sont déposés devant la préfecture et les bâtiments officiels, la Chambre de Commerce et d'Industrie est prise pour cible, mais aussi la permanence du député Jean-Claude Pérez, dont la porte est murée par les mineurs. Ceux-ci dans une déclaration lue devant la préfecture affirment "la poursuite de l'exploitation de Salsigne  est une nécessité économique et sociale pour toute la région". Le lendemain, 27 septembre 2000, l'Indépendant écrit : "Hier, c'est en effet l'Etat qui était visé par le coup d'éclat des mineurs". A cette occasion, le maire de Carcassonne déclare : "Dans ce pays, il faut casser pour se faire entendre". Plus récemment, le 10 février 2003, c'est un rocher de plusieurs tonnes de minerai que les mineurs ont jeté dans le canal du midi (voir un article de l'Humanité à ce propos) et la détermination des mineurs est toujours aussi forte : un mineur déclarait le 24 avril 2003 dans Midi Libre : " S'il faut aller dans la rue, s'il faut tout casser, on peut le faire. On a les moyens de pourrir l'avenir."

Ces coups d'éclats sont signe d'une volonté de participation dans un débat qui les concerne directement et dans lequel ils s'estiment insuffisamment pris en compte. Ils sont dirigés en priorités contre les pouvoirs publics dont les mineurs dénoncent dans l'article de Midi Libre déjà cité la passivité, mais aussi contre des élus ou des associations, notamment l'association des riverains.