Les élus locaux
Ils représentent les intérêts de leurs électeurs. Au début du traitement du « problème ours », ils n'ont pas beaucoup de pouvoir. Ils font cause commune avec les services aménageurs de pistes, donc le Ministère de l'Agriculture . Puis ils vont s'organiser pour prendre de plus en plus de pouvoir.
En réaction à la Directive Ours (1988), ils s'organisent en Comités Locaux (ex. Comité de la Vallée d'Aspe).
En 1991, les Comités se rassemblent en un Comité Intervalléen : l'opposition aux mesures de protection de l'ours aura surmonté les divisions géographiques, sociales, politiques et traditionnelles du milieu local ! Ce comité regroupe les 3 vallées d'Aspe, Ossau, et Baretous. Dans un communiqué adressé à la Direction pour la Protection de la Nature , ils expliquent leur but : « C'est à la fois pour réagir à l'action excessive des protecteurs de la nature et pour répondre aux besoins de gestion intégrée de la zone à ours qu'ils peuvent seuls assurer, que les élus des vallées d'Ossau, d'Aspe, de Baretous ont décidé de se fédérer pour prendre en main eux-mêmes l'ensemble des problèmes liés à la protection de l'ours pyrénéen et de son biotope en y associant les éleveurs , les chasseurs et les utilisateurs professionnels de la forêt . » Ainsi, les demandes et observations des acteurs extérieurs n'ont plus utilité ni même légitimité. Par contre, leurs aides financières sont bienvenues.
Le Comité Intervalléen va déposer un recours contre l'arrêté devant le Conseil d'Etat.
Le clash dû au pacte d'objectifs du 19 décembre 1996 va diviser quelque peu les élus, qui l'ont pourtant signé, car ils siègent au Syndicat Mixte . En fait, ces derniers tentaient de « sauver leur peau » et leurs financements futurs en prenant des mesures certes pas très bonnes, mais qui avaient le mérite d' « arroser » tout le monde. Il fallait se dépêcher de prendre des mesures d'envergure pour ne pas être considéré comme le responsable de la disparition inéluctable de l'ours.
Mais ce Pacte d'Objectif n'était pas à l'ordre du jour, et certains y voient là une porte de sortie pour protester contre sa légalité en retournant leur veste. C'est le cas du maire de Bielle, et conseiller général de Laruns, Jean Baylaucq, qui veut se mettre à la tête d'un mouvement de contestation, et demande l'annulation du pacte par le Tribunal Administratif.
Le conseil municipal d'Etsaut n'approuve également pas le pacte, par 5 voix contre et 4 voix pour.