Recomposition et réorganisation logique des preuves

 

 

La construction d'une théorie du complot est basée sur deux recettes simples : remettre en cause une «version officielle » ou « classique » soit en soulignant l'absence de justifications de cette version, soit en interprétant les preuves étayant cette version d'une manière complètement différente. C'est à cette deuxième méthode que nous nous intéressons.

Elle est particulièrement développée dans les théories du complot soutenues par un livre comme le Pentagate ou le Da Vinci Code.

Les conspirateurs vont disséquer les témoignages, les images, les écrits. De ces pièces à conviction, ils tirent des détails, on peut dire ainsi qu'ils « sortent ces détails de leur contextes ». Ces détails, dont le conspirateur bombarde son audience où son lecteur sont réassociés les uns aux autres, les liens logiques entre eux sont dès lors reconstruits : les preuves sont réorganisées logiquement entre elles de manière à les orienter vers la conclusion désirée, celle d'un complot. Sous le flot de détails, le lecteur voit la minutie de l'investigation et la prouesse du raisonnement fourni.

Mais deux erreurs essentielles dans cette méthode d'investigation sont à souligner : tout détail sorti de son contexte peut-être le sujet d'une multitude d'interprétation et se vide par conséquent de tout véritable sens. D'autre part, il n'est pas prêté attention à l'homogénéité temporelle, géographique et institutionnel des sources de ces preuves : s'il n'y a pas de référentiel cohérent, la comparaison et l'association de ces preuves portent à controverse.

C'est de ce problème de référentiel des sources que naît l'une des armes à double tranchant de la théorie du complot : le jeu sur les contradictions.

 

La réorientation des preuves au travers de quelques exemples :

 

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