En savoir plus sur le Da Vinci Code

 

La ressemblance des faits

A vrai dire ici il faudrait plutôt parler de vraisemblance des faits dans la mesure où les allégations des uns et des autres seront difficiles à vérifier compte tenu de l'éloignement historique. Considérons maintenant les différentes affirmations de chacun :

•  L'Eglise au travers de la Bible prétend que Jésus ne s'est jamais marié et n'a donc jamais eu d'enfant.

•  Dans le Da Vinci Code on affirme qu'en réalité Jésus s'est marié avec Marie-Madeleine et qu'un enfant a été conçu dans le cadre de cette union.

Faisons appel à notre bon sens : sachant que dans la culture dominante juive de l'époque les religieux fondaient une famille comme leurs fidèles (à l'exception des ermites près), qu'est-ce qui aurait pu pousser un jeune homme d'une trentaine d'années, en bonne santé à s'imposer un tel célibat ? Le message de Dieu, répondront les chrétiens, ainsi que sa nature divine qui lui impose d'être chaste pour ne pas se laisser corrompre par la féminité. Rien, répondront les sceptiques, sa culture, sa nature humaine et la teneur de son message d'amour et d'acceptation d'autrui le poussait au contraire vers le mariage. En réalité, seul le dogme contenu dans la Bible à travers les quatre évangiles proscrit cette possibilité, alors que les Manuscrits de la mer Morte , qui décrivent le Christ sous un jour plus humain, ne l'excluent pas. Alors pourquoi pas ?

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L'importance des medias

Bien entendu, la théorie d'une descendance du Christ existait avant que Dan Brown écrive le Da Vinci Code , on la retrouve par exemple dans l'histoire du véritable Prieuré de Sion :

«  D'après les affirmations de Pierre Plantard , recueillies par les journalistes britanniques Henri Lincoln, Michael Baignent et Richard Leigh et publiées en 1984, Le Prieuré de Sion serait une société secrète créée au XIIe siècle et faisant foi de protéger le secret du Graal . Cette société aurait compté parmi ses membres un grand nombre de personnages de l'histoire, plus ou moins liés à l'occultisme, dont Nicolas Flamel , Léonard de Vinci , Isaac Newton , Claude Debussy , Botticelli , Victor Hugo , Charles Nodier , Jean Cocteau ... Le Prieuré aurait autrefois constitué d'autres organisations secrètes ou autres telles que les templiers , les Rose-croix , les francs-maçons  ».

Selon Plantard, le Saint Graal serait le Sang Real, ou sang royal, du Christ perpétué dans ses descendants.

Les secrets qui entourent le Prieuré de Sion englobent aussi l' alchimie , Bérenger Saunière et le trésor de Rennes le Château , Nicolas Poussin , Godefroy de Bouillon , l' Opus Dei , Jean XXIII et d'autres encore.

La réalité est bien moins mystérieuse et ésotérique: le Prieuré de Sion est une banale association (type loi de 1901) fondée le 7 mai 1956 par Pierre Plantard et dont les statuts sont déposés à la sous-préfecture de Saint-Julien-en-Genevois en Haute-Savoie. Malgré quelques allusions à un ordre chevaleresque, sa raison première est de «défendre les droits et la liberté des foyers HLM» !!

Pierre Plantard a avoué devant la justice française en 1992 avoir créé de toute pièce cette société secrète qui était censé le mettre sur le trône de France en tant que descendant des Mérovingiens et de Jésus-Christ . » Source : Wikimedia Encyclopédie

Cette histoire profite donc des moyens de communications modernes pour se propager : livres, articles, site internet ( cf le site de Rennes le Château ), presse : « Le Prieuré de Sion est une organisation qui, selon une politique soigneusement calculée, active, manipule et exploite les archétypes. »
{Livre, Message (Le), Michael Baigent, Richard Leigh, Henry Lincoln, Ed. Pygmalion}

Mais ce livre est un best-seller en occident et un important cardinal, monseigneur … redoute les conséquences qu'aura le roman sur l'esprit des chrétiens ( citation )

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La remise en cause des explications officielles :Mise en doute de l'explication officielle, reproche du manque de détails, porte parole évasifs, absence de preuve.

Par essence, la théorie développée dans le Da Vinci Code est une remise en question du dogme catholique et pas seulement en ce qui concerne le célibat de Jésus mais aussi vis-à-vis de tout ce qui touche à la féminité. Le Prieuré de Sion tout en étant la société clandestine détentrice du secret de la descendance du Christ est aussi une secte de vénération du ‘‘Féminin Sacré ''. En effet, de par le péché originel d'Eve, la femme représente le péché et la perversion aux yeux de l'Eglise catholique. Il a fallu attendre le Concile de … en …. Pour que les théologiens reconnaissent que la femme avait une âme ! Mais cela n'a pas suffit pour réhabiliter complètement la femme dans la culture catholique, elle reste ce par quoi on pèche (péché de chair), pour qui l'on pèche (mauvaises pensées, convoitise, adultère).

Au contraire, dans d'autres cultures, la femme est le symbole de la fertilité, de la maternité. En effet est-il plus fascinant mystère que de voir un être vivant en porter un autre et lui donner à la fois le jour et la vie ? Sans oublier que célébrer la féminité c'est aussi célébrer l'union de l'homme et de la femme donc la sensualité et la sexualité. Ce que les adeptes du Culte de la Déesse ou du Féminin Sacré reprochent à l'Eglise, c'est de proscrire cette union sans véritable justification hormis celle du péché originel et l'allégation selon laquelle tout ce qui donne du plaisir et de la joie autre que spirituels est source de perversion : « Les anciennes images sacrées du pouvoir procréateur de la femme représentaient une menace pour la puissance naissante d'une Eglise à prédominance masculine. Le Féminin sacré a donc été diabolisé, considéré comme impur. C'est l'homme, et non pas Dieu, qui a inventé le péché d'Eve ». On pourrait même trouver à cette attitude une condamnation du mariage de Jésus avec Marie-Madeleine.

En effet, selon les adeptes de la théorie du mariage du Christ, non seulement Marie-Madeleine aurait été la compagne du Christ mais aussi son premier disciple et sa progéniture, une fille ! Alors, pour conserver l'emprise des hommes sur l'Eglise Pierre aurait réalisé une campagne de discrédit de la véritable héritière du message chrétien : Marie-Madeleine est décrite comme une fille de joie, une prostituée, une pécheresse et la femme devient source de péché. De plus, pour asseoir la divinité de Jésus, l'empereur Constantin, trois siècles après les débuts du christianisme a « commandé et financé la rédaction d'un Nouveau Testament qui excluait tous les évangiles évoquant les aspects humains de Jésus, et qui privilégiaient - au besoin en les ‘‘adaptant''- ceux qui le faisaient paraître divin. » Cependant la découverte en 1947 des Manuscrits de la mer Morte et celle des parchemins coptes d'Hag Hammadi en 1945 aurait pu permettre des interprétations différentes de l'explication officielle, mais « fidèle à sa tradition de désinformation, le Vatican s'est bien entendu donné un mal fou pour empêcher leur publication. On comprend aisément pourquoi : ces documents mettent en lumière les incohérences et les inventions pures et simples de la Bible de Constantin, et confirment qu'elle a été compilée et rédigée en fonction d'un programme politique : promouvoir la divinité de Jésus et se servir de son influence pour consolider le pouvoir en place. »

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La réorientation des preuves

Toute l'intrigue du Da Vinci Code repose sur la découverte par les héros de la véritable nature du Saint-Graal. Dans la culture chrétienne, le Saint-Graal est un calice sacré dans la mesure où il a à la fois servi lors la première eucharistie entre Jésus et ses apôtres pendant le banquet de la cène et après la crucifixion du Christ où il fut la coupe dans laquelle le sang de ses plaies a été recueilli. Symbole de pureté et de secret, il fut l'objet de quêtes légendaires (notamment au Moyen Age) et de nombreux passionnés s'interrogent encore aujourd'hui sur sa nature ou sa localisation. Par conséquent, dans les représentations classiques de la Cène , on peut voir Jésus entouré de ses douze apôtres et une seule coupe pour treize : le Saint-Graal.

Cependant, Dan Brown ne l'entend pas de cette oreille et puisque Léonard de Vinci aurait été gardien du secret du Graal en tant que Grand Maître du Prieuré de Sion, il a caché un indice sur la véritable nature du Graal dans son tableau La Cène . On y trouve en effet non pas un seul calice pour tous mais une coupe par personne, donc puisque le Graal est forcément représenté dans ce tableau, où est-il ? En réalité : « Le Graal n'est pas une chose… c'est une personne. » Explication : le symbole moderne de la féminité que l'on pourrait à tort comparer à un miroir est dérivé du symbole de la déesse Vénus qui était autrefois beaucoup plus simple : V et qui s'appelle le Calice : « Le calice ressemble à une coupe, ou à un vase. Plus significatif, il symbolise l'utérus, emblème de féminité et de fécondité.[…] Si la légende raconte que le Graal est un calice, c'est en fait une allégorie destinée à protéger sa véritable nature.[…] Le Graal est littéralement l'ancien symbole féminin, le Féminin sacré, la Déesse , cette dimension religieuse perdue, éradiquée par l'Eglise. »

Mais avant tout, le calice sacré symbolise une femme ayant réellement existé et Léonard aurait représenté l'apôtre situé à la droite du Christ avec des caractères tout à fait féminins : « Les longs cheveux, les petites mains fines, la poitrine arrondie […] ». Il s'agit bien sûr de Marie-Madeleine dont l'union avec le Christ est symbolisée par la correspondance des couleurs des habits qu'ils portent.

Mais c'est dans les Evangiles Gnostiques regroupant les parchemins d'Hag Hammadi et les Manuscrits de la mer Morte que les héros trouvent une confirmation à leur théorie dans l'évangile de Philippe : « Et le Sauveur avait pour compagne Marie-Madeleine. Elle était la préférée du Christ, qui l'embrassait souvent sur la bouche […] » sachant qu'en araméen compagne signifie épouse … L'évangile de Marie-Madeleine leur révèle l'inimitié de Pierre à l'égard de la compagne du Christ : « Est-il possible que le maître se soit entretenu ainsi avec une femme sur des secrets que nous, nous ignorons ? Devons-nous changer nos habitudes, et tous écouter cette femme ? » et lève donc la supercherie de l'Eglise masculinisée…

De plus, il semblerait que Marie-Madeleine appartenait à la tribu de Benjamin et était donc de descendance royale, alors que les évangiles officiels faisaient d'elle une prostituée. Pourquoi ? « […] ce ne sont pas tant ses origines qui les gênaient, c'est qu'elle ait pu être mariée à Jésus qui, lui aussi, était de sang royal. […] Jésus appartenait à la Maison de David, descendant de Salomon, roi des Juifs. Le mariage de Jésus avec une héritière de la puissante maison de Benjamin réunissait deux lignées de sang royal. Ce qui en faisait une sérieuse menace de restauration du pouvoir qui était le sien au temps de Salomon. […] La légende du Saint-Graal est celle du sang royal- le Sang réal (ou sang royal). Lorsqu'on y parle du ‘‘Calice qui contient le sang du Christ'', c'est pour évoquer Marie-Madeleine, qui portait en elle la ligne royale de Jésus. »

Toutes les citations sont extraites du roman et on peut les retrouver des pages 289 à 313 dans l'édition grand format JC Lattès chapitres 56 et 58.

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