Principe de base

L'énergie éolienne provient de l'énergie cinétique présente dans l'air en mouvement. La quantité d'énergie produite dépend principalement de la vitesse du vent et de la densité de l'air.

Les éoliennes modernes

Partie de 25 kW dans les années 80, la puissance nominale des éoliennes de grande puissance actuelles varie entre 600 kW et 5 MW pour les éoliennes offshore (cette puissance peut atteindre 6 MW pour certaines éoliennes terrestres). Des prototypes allant jusqu'à 7 MW sont à l'heure actuelle en développement.

Il existe différents types d'éoliennes, à axe vertical ou horizontal, à deux, trois ou six pales, cependant le concept technologique à axe horizontal à trois pales constitue le modèle moderne d'aujourd'hui. De façon générale, une éolienne est composée de quatre éléments essentiels : la tour, la nacelle, les pales et le transformateur élévateur de tension. La tour en acier, de forme tubulaire, porte la nacelle et le rotor. La nacelle comprend le moyeu qui supporte trois pales liées à la génératrice. Un transformateur permet l'élévation de la basse tension en moyenne tension (par exemple de 575 V à 34,5 kV). La nacelle est plaquée d'un styromousse insonorisant et est munie d'instruments de mesure de vent (anémomètre et girouette) sur son capot.

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De manière générale, les éoliennes actuelles sont conçues pour atteindre leur puissance nominale à une vitesse de vent de 12 à 15 m/s et sont arrêtées automatiquement vers 25 m/s (cf. la figure ci-dessous). Pour limiter la puissance transmise par le vent, des systèmes de régulation et de contrôle sont intégrés à l'éolienne. À l'heure actuelle, les éoliennes à pas variable (permettant une rotation des pales pour optimiser le captage du vent), à vitesses variables et munies d'un système d'orientation de la nacelle suivant l'orientation du vent remplacent les anciens modèles d'éoliennes (pas fixe, vitesse fixe ou semi-variable) quoique plusieurs de ceux-ci, moins sophistiqués mais moins coûteux, soient toujours sur le marché.

On peut ainsi distinguer quatre zones de fonctionnement de l'éolienne :

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Exemple de courbe de puissance d'une éolienne de 700 kW

  1. La vitesse du vent est inférieure à la vitesse de démarrage de l'éolienne. La turbine ne fonctionne pas et aucune énergie n'est produite.
  2. La vitesse du vent est comprise entre la vitesse de démarrage (ou vitesse de coupure inférieure) et la vitesse de puissance nominale. La puissance récupérée est alors variable. Dans cette zone on utilise la possibilité de faire varier l'incidence des pales afin de maximiser l'énergie récupérée (pour les éoliennes possédant cette particularité).
  3. La vitesse du vent est comprise entre la vitesse de puissance nominale est la vitesse de coupure supérieure. On atteint alors la puissance nominale de l'éolienne, et pour les éoliennes dont l'inclinaison des pales est variable, on utilise cette fonctionnalité pour réguler la vitesse d'entraînement du rotor par le vent.
  4. La vitesse du vent est supérieure à la vitesse de coupure supérieure. Dans ce cas la turbine est arrêtée afin de protéger la partie mécanique : elle est mise en drapeau.

Rendement énergétique

Dans le cas idéal où la totalité de l'énergie cinétique de la masse d'air passant dans le champ d'aire A des pales serait transmise au rotor, la puissance récupérée serait :

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avec c2 la masse volumique de l'air (1,225 kg/m3 au niveau de la mer) et v la vitesse du vent.

Ce résultat serait cependant celui obtenu dans une modélisation idéale où toute l'énergie du vent serait récupérée, donc la masse d'air n'aurait plus de vitesse à la sortie de l'éolienne (problématique : il y aurait accumulation d'air en sortie !). Dans la réalité, la puissance récupérée est en fait donnée par la relation :
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avec v1 la vitesse du vent en amont de l'éolienne et v2 la vitesse du vent en aval.

On trouve ensuite que la puissance maximale est obtenue pour :

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Soit :

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Le rendement maximal d'une éolienne est donc : c6

Le Système de régulation

Les deux systèmes de régulation mécanique de la vitesse de rotation de l'éolienne :

  1. Système à calage variable : L'angle de calage des pales est dans ce cas un système asservi. En variant cet angle, on modifie le rapport entre la composante de portance et celle de traînage, permettant ainsi d'obtenir un rendement maximal pour un vent peu fort (environ inférieur à 12m/s) et aussi de réduire les efforts sur le stator pour des vents supérieurs à la vitesse de puissance nominale. Ce système est celui utilisé actuellement sur la majorité des éoliennes et il permet d'obtenir la courbe de puissance précédente.
  1. Système à décrochage aérodynamique : Ce système désormais moins utilisé est purement mécanique (pas d'asservissement). L'angle de calage des pales diminue automatiquement lorsque la vitesse du vent augmente. La courbe de puissance obtenue est alors légèrement différente de la précédente :
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Les générateurs électriques :

Les éoliennes sont toutes équipées de génératrices asynchrones : une génératrice asynchrone est un moteur asynchrone fonctionnant à l'envers. Le moteur asynchrone est le moteur le plus courant : un champ électromagnétique tournant (analogue à un aimant tournant) est créé entre les pôles du stator. Ce champ induit des efforts dans le rotor qui est alors mis en mouvement. De façon réversible, le rotor est entraîné par le multiplicateur et induit un courant dans le stator de la génératrice.

De par son principe, il existe toujours un décalage entre le champ tournant au rotor et celui du stator : ce décalage est appelé glissement. Tout se passe comme si le rotor devait "rattraper" le champ tournant du stator... Si le glissement est nul, le moteur/génératrice tourne à sa vitesse de synchronisme : il n'absorbe aucune puissance. Si le glissement est de l'ordre de 1% (soit 15 tr/mn pour une vitesse de synchronisme de 1500 tr/mn), la génératrice absorbe sa puissance maximale. Une très faible variation de vitesse entraîne donc une très forte variation de puissance.

 

La vitesse de synchronisme d'un moteur/génératrice asynchrone est liée à la fréquence du réseau (50 Hz en France, 60 Hz aux USA) et aux nombre de pôles du moteur/générateur : 4 pôles/50 Hz donne une vitesse de synchronisme de 1500 tr/mn (c'est le moteur le plus courant) ; 6 poles/50 Hz donne 1000 tr/mn.

Il existe différentes technologies de génératrices asynchrones : Génératrice asynchrone à cage d'écureuil, Génératrice asynchrone à rotor bobiné, Génératrice asynchrone avec résistance rotorique. La plupart des éoliennes utilisent des cages d'écureuil qui ont un coût d'investissement plus faible et nécessitent moins d'entretien. Par contre les plus grandes éoliennes modernes (puissance de 1,5 MW et plus) utilisent des génératrices asynchrone dites à double enroulement (double fed asynchronous generator) qui présentent l'avantage de fournir une puissance électrique moins fluctuante.

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« Cage d'écureuil »

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Génératrice asynchrone à rotor bobiné

 

Source : www.windpower.org

 

Pour davantage d'informations, voir aussi :

Les problèmes techniques, notamment sur les fondations et le système de raccordement au réseau.

Le couple Profondeur/Distance à la côte

La taille des éoliennes

Photos d'éoliennes "originales".