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Conclusion

La controverse sur le périmètre de sécurité symbolise toute la controverse des OGM : c’est une question qui nécessite indiscutablement des études complémentaires qui ne sont pas effectuées. L’organisation des industriels des OGM et leur influence sur les institutions officielles autorisant la culture en champs contribuent à faire accepter rapidement les projets des OGM en adoptant des périmètres dont l’efficacité est très largement remise en cause par de nombreuses affaires de dissémination. Pour les agriculteurs et associations anti-OGM, cette situation est tout simplement inacceptable. Ils ne conçoivent pas que les industriels arrivent à faire rentrer dans la loi un seuil de contamination, celui-ci ne pourra qu’augmenter au cours du temps, et à terme, ce sont toutes les cultures qui pourraient devenir OGM. De la même manière que le manque d’expériences indépendantes effectuées sur la toxicité des OGM ne permet pas de savoir si les OGM sont sans risque ou s’ils constituent potentiellement un danger, le manque d’expériences indépendantes effectuées sur le périmètre de sécurité ne permet pas de savoir réellement quelle distance minimale adoptée (ou même si une telle distance existe) afin de limiter les contaminations qui pourraient à plus long terme porter une véritable atteinte à la biodiversité. Cette absence de résultat confirmant ou infirmant un réel risque de contamination, pousse les industriels des OGM à affirmer qu’il n’existe aucun risque d’atteinte à la biodiversité et incite d’autres chercheurs à militer en faveur du principe de précaution.

Remarques plus générales sur les OGM.

Au cours de nos recherches et des échanges que l’on a pus avoir avec différents chercheurs et acteurs de la controverse sur le thème des OGM, nous nous sommes rendus compte que la controverse du périmètre de sécurité symbolise plus généralement d’autres controverses politiques, scientifiques et éthiques :

  • Le périmètre de sécurité est au cœur de la controverse sur le brevetage du vivant : la dissémination d’organismes génétiquement modifiés brevetés par une entreprise provoquerait la dispersion sur des échelles considérables de plantes appartenant exclusivement à un groupe d’industriels.
  • Problème politique : associer les citoyens aux décisions politiques sur la culture en champs des OGM et de manière plus générale, sur les décisions scientifiques : référendum ?, conférences des citoyens ?...
  • Problème éthique de la recherche scientifique : scientisme et volonté de contrôler la nature. Volonté de toujours augmenter les capacités de production, mais ces capacités sont finies. Les techno-sciences et l’écosystème sont indépendants. Les techno-sciences impulsent de nouveaux facteurs aléatoires dans un écosystème organisé et modifient par conséquent l’organisation de ce système, avec notamment la violation de la barrière entre les espèces (possibilité d’implantation de gènes d’un animal sur une plante).