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Le tritium, description (1/2)


Résumé :

    Le tritium est un isotope radioactif de l’hydrogène, il émet un rayonnement bêta lors de sa désintégration et a une période 12,3 ans. Il est environ 10 à 18 fois moins abondant que l’hydrogène stable. La forme prépondérante est l’eau tritiée et la voie principale d’exposition au tritium est l’ingestion. L’exposition au tritium d’origine naturelle implique une dose annuelle d’environ 0,01 μSv. La dose maximale due aux essais aériens est estimée à 7,2 μSv en 1962, 2,7 μSv en 1963 et est inférieure à 0,01 μSv par an depuis les années 90. Les installations nucléaires impliquent une dose estimée à 0,005 μSv/an (UNSCEAR 2000).

    Chez l’homme adulte, l’eau tritiée a une période biologique de 10 jours et les molécules organiques tritiées ont une période de 40 jours. Au plan sanitaire, aucun effet n’a pu être observé chez l’homme mis à part quelques cas d’exposition chronique massive chez des utilisateurs de peintures luminescentes. Les quelques cas d’exposition aiguë (jusqu’à plusieurs TBq) ont été traités par assimilation de grandes quantités d’eau afin d’éliminer le tritium plus rapidement, et n’ont montré aucun effet secondaire. 

    Chez l’animal, des excès de cancers sont observés au-delà de doses d’environ 100-200 mSv. Ces résultats permettent de considérer l’effet biologique du tritium comme similaire à celui d’une exposition externe gamma. Au plan biologique, les effets précoces comme l’augmentation du taux de mutations, la mort cellulaire ou les modifications chromosomiques sont observés pour des concentrations supérieures à quelques kBq/mL. Les effets biologiques ou cancérogènes sont observables expérimentalement à des concentrations très supérieures à celles mesurées dans l’environnement (quelques Bq/L ou dizaines de Bq/L).

1. Propriétés du tritium



    Le tritium est un isotope radioactif de l’hydrogène, dont il possède les mêmes propriétés. Il a été découvert en 1934 par Lord Rutherford alors qu’il bombardait une cible de deutérium par des deutons. Le tritium peut être sous trois formes différentes:

        • solide, inclus dans des métaux, des produits organiques (Torga) ou minéraux,

        • liquide, essentiellement sous forme d’eau tritiée,

        • gazeux, sous forme de tritium gazeux (HT) ou encore de vapeur d’eau tritiée (HTO).

Le tritium naturel se présente le plus fréquemment sous forme d’eau tritiée, et parfois sous forme organique.

    La période de décroissance radioactive du tritium est de 12,35 ans. C’est un radionucléide à vie courte; ainsi 5,6% du tritium se désintègre naturellement chaque année.

    La réaction de désintégration du tritium produit de l’hélium et émet un rayonnement ß- (électron) dont l’énergie moyenne est 5,7 keV, cependant elle peut atteindre jusqu’à 18,6 keV. Le rayonnement ß- du tritium est très peu pénétrant: les distances maximales parcourues sont respectivement de 5 mm dans l’air et de 6 µm dans l’eau ou dans les tissus humains.

1g de tritium correspond à 359 mille milliards de becquerel (359TBq).

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2. Les origines du tritium



1) Un élément naturel

L’action naturelle des rayons cosmiques (neutrons) sur certains composants de l’air produit du tritium.
Ce phénomène produit chaque année entre 0,15 et 0,20 kg, soit 50000 à 70000 TBq. On peut également noter la production en faible quantité de tritium dans la croûte terrestre.

2) Produit en masse par les essais nucléaires aériens

De 1945 à 1963, 650 kg de tritium ont été rejetés par des essais nucléaires aériens.
Compte tenu de la décroissance radioactive du tritium, en 1995 il en restait environ 65 kg répartis dans l’atmosphère et les océans.

3) Mais également produit par les centrales nucléaires

    Les réacteurs des centrales nucléaires de fission produisent du tritium (lors de la fission de l’uranium et du plutonium). Mais il reste confiné en quasi-totalité dans le combustible pour les réacteurs à eau sous pression.
Mais le tritium est également produit par activation neutronique d’éléments légers, bore et lithium, présents dans le circuit primaire des réacteurs à eau sous pression. 

    Le type du réacteur, l’énergie qu’il fournit et les technologies utilisées déterminent la quantité de tritium rejetée. Ainsi les rejets liquides de tritium des centrales nucléaires à eau sous pression varient de 10 TBq/an (0,03g/an) à 15 TBq/an (0,05g/an) pour des réacteur de respectivement 900 MWe et 1300 MWe.
Les rejets de tritium gazeux ne représentent généralement que quelques % des rejets liquides.

4) Les usines de retraitement

Le retraitement consiste à séparer les différents composants des combustibles usés déchargés des réacteurs par cisaillage et dissolution.
Après cisaillage, la quasi-totalité du tritium présent dans les combustibles reste prisonnière des coques destinées au conditionnement. Le tritium non piégé est rejeté sous forme d’eau tritiée (10000 TBq pour 1600 tonnes de matériaux traités chaque année). Durant ces opération une partie du tritium s’évapore et est évacuée par le circuit de ventilation des installations (70 TBq par an).

5) Le tritium est également rejeté par des installations autres


Comme des installations industrielles (agent de scintillation dans les peintures luminescentes pour les montres, boussoles et pour marquer les voies de secours en aéronautique…), des centres de recherche, des hôpitaux et des installations militaires.

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