Skip to main content.   

Le tritium, description (2/2)

3. Le tritium dans l'environnement


Les formes prépondérantes sont par ordre d’importance décroissante: l’eau tritiée (HTO), l’hydrogène tritié (HT) et méthane tritié.

1) Dans les milieux aquatiques

Les milieux aquatiques contiennent une partie non négligeable du tritium présent dans la nature.
Les eaux de surface ont une radioactivité en tritium allant de 0,1 à 0,9 Bq/l (UNSCEAR, 1993). 
Les mesures effectuées par l’OPRI (Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants) sur l’ensemble des fleuves français et des eaux souterraines donnent en général des résultats inférieurs à 10 Bq/l, mais ceux ci peuvent parfois atteindre quelques dizaines de Bq/l. Une grande partie du tritium relâché sous forme gazeuse par les essais d’armes nucléaires a été collecté par les océans, mais la concentration du tritium est en moyenne d’environ 0,2 Bq/l.

2) Dans l’atmosphère

L’atmosphère contient essentiellement de l’eau tritiée, de l’hydrogène tritié et du méthane tritié car ils sont peu entraînés par la pluie, contrairement à la vapeur d’eau tritiée qui est facilement captée.

3) Dans les milieux terrestres

Le tritium peut être apporté à la surface du sol soit par infiltration directe d’eau tritiée liquide, soit par le fait que l’hydrogène tritié se transforme rapidement en eau tritiée lorsqu’elle est en contact du sol. Puis une partie (environ 1% par heure) de cette eau tritiée s’évapore dans l’atmosphère tandis qu’une autre partie se propage dans le sol et se mélange à l’eau du sol.

4) Dans les milieux vivants

    Seul le tritium sous forme de vapeur d’eau est très bien absorbé par les plantes. S’il est absorbé par les feuilles, 99% du tritium est emporté par l’eau de transpiration et disparaît très rapidement (50% toutes les 30 minutes). Le 1% restant disparaît beaucoup plus lentement car il est fixé sur les cellules de la plante. S’il est absorbé par les racines, le tritium reste quelques jours dans la plante, plus ou moins longtemps en fonction de la concentration en tritium du sol.

    Pour ce qui est des animaux ou des hommes, l’absorption par l’organisme et le transfert vers le sang diffèrent selon les composés: L’assimilation de l’hydrogène tritié (HT) est environ 10000 fois plus faible que sous forme d’eau tritiée car il est peu soluble dans l’eau ou les fluides corporels.

    L’absorption d’eau tritiée se fait par ingestion d’eau (également l’eau contenue dans les aliments). Le tritium peut également être absorbé sous forme de tritium organique contenu dans la nourriture.

^ Revenir en haut de la page ^

4. Les effets biologiques


Le rayonnement ß-émis lors de la désintégration du tritium a une faible énergie et un faible parcours, donc le tritium ne présente un risque radiologique que s’il pénètre dans l’organisme.

1) Comment le tritium pénètre dans l’organisme

Il a été identifié trois voies d’exposition:

L’ingestion
L’absorption du tritium par ingestion est presque complète, et il faut à peine 30 minutes pour que la distribution soit homogène dans l’organisme.

L’inhalation
Le tritium et l’eau tritiée peuvent être inhalés sous forme gazeuse.
A peine 0,01% de l’activité inhalée d’HT est transférée dans le sang où une partie sera transformée en eau tritiée. En revanche 99% de l’eau tritiée inhalé sous forme gazeuse est transférée dans le sang.

Par le contact avec la peau
Le tritium pénètre peu dans la peau mais il peut se combiner avec l’eau des tissus pour former de l’eau tritiée et du tritium organique qui se transfèrent alors rapidement dans le sang.

2) Les effets biologiques du tritium dans l’organisme

On manque à l’heure actuelle de données épidémiologiques humaines pour connaître les risques de cancer dus au tritium. Cependant quelques contaminations chroniques massives (de l’ordre de quelques TBq) ont pu être observés il y a une cinquantaine d’années chez des professionnels travaillant avec des peintures luminescentes.

Les effets au niveau cellulaire
Environ 90% de la dose provient de l’eau tritiée répartie dans l’organisme. Suite à une contamination chronique, la fixation semble avoir lieu essentiellement dans les lipides du système nerveux central. Le parcours d’un rayonnement ß- du tritium étant du même ordre de grandeur que la dimension d’un noyau (≈1µm), les dommages ont lieu dans un volume comparable. Ainsi une partie non négligeable du tritium peut être incorporée à l’ADN.

En cas de contamination accidentelle
Quels que soient le mode et la voie de contamination, le traitement consiste à boire de 4 à 6 litres d’eau par jours pour accélérer le renouvellement de l’eau cellulaire. Cela permet de réduire la période biologique de 30 à 50%.

3) L’élimination du tritium par l’organisme

Cas de l’eau tritiée (HTO)
La cinétique est identique à celle de l’eau mis à part les 3% transformés en tritium organique, ainsi l’élimination s’effectue principalement par l’urine. La période biologique du tritium sous forme d’eau tritiée est d’environ 10 jours.

Cas des molécules organiques tritiées (Torga)
Elles peuvent être métabolisées et servent à produire de l’énergie et de l’eau qui peut être recyclée dans la synthèse de différents éléments. La période biologique moyenne est d’un mois.

Il n’y a donc presque pas d’accumulation de tritium chez l’homme.

^ Revenir en haut de la page ^

5. La gestion des déchets tritiés


1) L’origine de ces déchets

Ils s’agit essentiellement de déchets solides à vie courte qui proviennent de l’exploitation et de la maintenance des activités de fabrication et de recherche de la Direction des Applications Militaires du CEA (pour 89% du volume), des activités de recherche du CEA civil (10%) et de quelques petits producteurs (1%). Il existe actuellement un stock de 1500 m3 de déchets solides tritiés purs (ce qui représente 8000 fûts), soit une activité totale de l’ordre de 5000 TBq.

2) La situation actuelle

Les déchets tritiés émettent des effluents gazeux, ce qui complique le stockage. Actuellement, les déchets tritiés purs sont entreposés en fûts métalliques dans des bâtiments ventilés. Des études sont menées pour résoudre le problème du stockage, notamment pour ce qui concerne la recherche de matériaux detins réduire fortement le dégazage en tritium des colis.

^ Revenir en haut de page ^