Evaluation du risque tritium par les scientifiques (1/2)
1. Rejet en cas de situation normale : un risque négligeable
L’atome de tritium sous forme gazeuse étant actif et parmi les plus petits, on ne sait pas à l’heure actuelle le filtrer, l’isoler ou le stocker à des coûts raisonnables. En effet il diffuse par les porosités. Il passe par exemple au travers du caoutchouc et diffuse dans quasiment toutes les qualités d'acier. De même si le béton n’est pas protégé par une couche spéciale il peut être pénétré par le tritium. Pour ces raisons les producteurs de tritium ont obtenus des normes les autorisant à disperser et diluer le tritium dans l’environnement.
Ainsi les usines de production de plutonium de la Hague ou de Sellafield ont des limites de rejets leur permettant de rejeter en mer ou dans l'air la quasi totalité du tritium qu'elles doivent gérer. Les usines de retraitement de la Hague peuvent alors rejeter 37 000 TBq (térabecquerels) par an sous forme liquide et 2 200 TBq par an sous forme gazeuse. Soit 1 400 fois plus de tritium que ce qui est autorisé au réacteur de la centrale nucléaire de Gravelines également situé en bord de la mer, également à proximité de grandes zones de pêche, mais dans une zone plus urbanisée et des courants moins forts.
La quantité de tritium rejeté varie en fonction de la puissance du réacteur, du type de combustible, et de son taux de burn-up (taux de combustion).
Les analyses de sûreté pour le projet Iter conduisent à des doses en moyenne très faibles pour les opérateurs et l'environnement car la quantité de combustible et de produits présente à chaque instant est faible. En effet, les éléments nécessaires à la fusion sont introduits au fur et à mesure que le besoin se fait sentir et en faibles quantités. Ainsi, l'évaluation préliminaire des doses délivrées par l'atmosphère indique que celles ci seront inférieures à 10 µSv par an à la fin de vie d'ITER (le Sv, ou Sievert, est une manière de mesurer la dose de radiation reçue. A titre d'exemple, la dose annuelle moyenne reçue en France est d'environ 2,4 mSv/an/personne). Les doses prévues de concentration dans l’eau sont aussi très basses (moins de 0,1 µSv par an).
Par conséquent les effluents et les rejets d'ITER devraient être en dessous des limites légales actuelles pour tous les effluents (1mSv).
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