La cohabitation entre humains et posthumains serait explosive

Dans la théorie transhumaniste, humain et posthumain seront amenés à vivre ensemble. Pour certains intellectuels, cette situation représente un vrai danger. La question de l’égalité des humains et des posthumains face au droit inquiète.

Auteur : Francis Fukuyama 
Thèse : « La première victime du transhumanisme pourrait être l’égalité. Si nous commençons à nous transformer en quelque chose de supérieur, quels droits réclameront ces créatures améliorées, et quels droits possèderont-elles en comparaison avec ceux qui sont restés derrière ? »(2). Pour Francis Fukuyama, il se pourrai que les êtres, humains ou posthumains qui habiterai alors la planète ne puissent vivre dans une relation de respect mutuel et réclament ou aient une situation inégale face aux droit. La porte s’ouvre alors sur de nombreuses dérives comme la domination d’un des genres par l’autre.

Auteur : Georges Annas 
Thèse : Pour ce spécialiste du droit de la santé et de la bioéthique, la cohabitation entre humains et posthumains pourrait mener à une situation dramatique d’esclavage, de massacre et de génocide. Les humains pourraient voir dans le genre posthumain un danger et les réduire en esclavage ou les massacrer avant que ces derniers ne le fassent pour la simple raison qu’ils se sentent supérieurs aux humains. «  C’est finalement ce potentiel de génocide qui fait des expériences sur l’altération des espèces une potentielle arme de destruction massive et fait de l’ingénieur génétique irresponsable un bioterroriste en herbe. » (6)

Auteur : Nick Bostrom, Ronald Bailey 
Contre argument : dans des articles séparés, Nick Bostrom et Ronald Bailey répondent par le même argument : celui des institutions. L’humanité n’a pas attendu les posthumains pour que certaines de ses parties se sentent supérieures à d’autres et en droit de les réduire en esclavage. Puisque pour les transhumanistes, chacun sera libre de choisir quelle technologie il veut utiliser, la population présentera de nombreuses nuances entre les extrêmes humain et posthumain, et ils répondent que rien n’empêcherait aujourd’hui les 10% les plus grands en taille de la population de s’unir pour massacrer les 10% les plus petits. Rien si ce n’est la société et ses institutions. L’humanité a en effet trouvé la solution dans les institutions dont un des rôles majeur est d’assurer que les hommes, même s’ils ne sont pas égaux de fait, sont égaux devant le droit. Les transhumanistes répondent donc aux bioconservateurs qu’il n’y a pas de raison que les institutions n’assument plus ce rôle, et que pour éviter toute dérive, la meilleure attitude consiste aujourd’hui à ouvrir le débat sur le tranhumanisme afin de favoriser un climat de tolérance.