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Introduction historique




La question des constructions nouvelles s'est posée à de nombreuses reprises au cours de la construction de Paris. Les enjeux n'étaient toutefois pas toujours les mêmes.

Le Vieux Paris

Au Moyen-âge, il s'agissait surtout d'établir de façon visible son pouvoir et son influence... Ainsi, la cathédrale de Notre Dame de Paris, dont la construction a été amorcée en 1163 avait pour but d'asseoir l'influence de l'Eglise et d'accueillir davantage de fidèles. Sa construction n'a bien sûr pas été contestée à l'époque, mais il est intéressant de noter qu'elle a été remaniée de nombreuses fois : des éléments ont été ajoutés, retranchés, réparés ou embellis.


Le Louvre aujourd'hui

Un autre bâtiment particulièrement emblématique du Vieux Paris est le Louvre. Lui aussi a subi des remaniements voire des changements de fonction. Construit par Philippe Auguste à partir de 1190 pour servir d'arsenal, il fut beaucoup remanié par les différents rois de France : certaines ailes ont été démolies puis reconstruites, le château des Tuileries fut ajouté plus tard, avant que le Louvre ne soit transformé en musée en 1793. La dernière modification en date est l'ajout de la pyramide de verre au milieu de la cour Napoléon, commandée par François Mitterrand en 1983, inaugurée en 1989 et qui a elle aussi fait débat.

La plus grande transformation de Paris est cependant due aux travaux du baron Haussmann, à partir de 1853. De nouveaux boulevards et avenues sont alors percés, les Champs Elysées remaniés, des parcs aménagés... Plus tard, les célèbres immeubles dits haussmanniens font leur apparition et façonnent l'image de la ville de Paris que l'on conserve aujourd'hui. C'est d'ailleurs pour respecter cet aspect que des normes de construction qui limitent la hauteur des bâtiments ont été instaurées. Ces transformations n'ont elles non plus pas été sans leur lot de controverses, tout d'abord sur les buts de ces transformations : il s'agissait principalement d'assainir la ville... mais aussi peut-être de faciliter l'intervention de l'armée en cas d'émeute ! Aujourd'hui même, on accuse l'immeuble haussmannien d'être l'incarnation du système bourgeois de l'époque (des plus riches au premier étage aux pauvres sous les combles), l'utilité de certaines rénovations est critiquée, leur budget aussi...

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Construction de la Tour Eiffel

En ce qui concerne les tours, le coeur de notre problème, des problèmes sont apparus à chaque occasion, et notamment déjà au moment de la construction de la tour Eiffel, entre 1887 et 1889 : la Tour Eiffel était alors l'objet de multiples débats sur le thème de la construction en hauteur. Bien que n'étant ni une tour d'habitation, ni une tour de bureaux, on retrouve à l'occasion de ce débat de nombreux thèmes qui réapparaissent aujourd'hui. Ainsi, et c'est tout particulièrement vrai pour cette tour, elle représente le progrès technique, mis en avant lors de l'exposition universelle de 1889. Cette tour est le fruit d'un concours tel qu'on en trouve encore aujourd'hui. Pour le remporter Eiffel a du mettre en avant l'intérêt scientifique qui peut être retiré de sa tour, démontrant que le bâtiment n'était pas qu'un bâtiment d'agrément.

Après cette victoire, les critiques n'en sont pas moins virulentes contre la tour, certains la décrivant comme une menace pour la sécurité ou le bien-être. De plus, le caractère démocratique de la Tour (construite pour les millions de visiteurs de l'Exposition Universelle) et son caractère financier (Gustave Eiffel paya lui-même la Tour) représentaient alors l'antithèse des aspirations de la haute société française.

Une photo d'époque

Mais c'est sur le terrain artistique que la controverse était la plus forte. Certains artistes proclament ainsi la supériorité artistique de Paris et refusent que la Ville de Paris s'associe aux baroques, aux mercantiles imaginations d'un constructeur de machines, pour s'enlaidir irréparablement et se déshonorer. Ils entendent ainsi lutter contre une tour vertigineusement ridicule [...] écrasant [...] tous nos monuments humiliés, toutes nos architectures rapetissées.

Eiffel répondra à cette lettre en soulignant que pour lui, l'harmonie sous-tend la construction d'une telle tour, de part le fait que les principes physiques traduisent cette harmonie. Il déplace donc pour sa part la controverse sur le terrain philosophique. Il se base sur le succès des pyramides égyptiennes et utilise l'argument historique pour se demander pourquoi ce qui est admirable en Égypte deviendrait-il hideux et ridicule à Paris ?

Après le succès rencontré par la Tour, certains des artistes ayant initialement critiqué la Tour s'inclineront et reconnaîtront leur erreur, mais ce n'est pas ce retournement de situation qui sauvera la vie de la Tour, menacée de destruction au début du XXème siècle, mais sa fonction d'antenne radio, qui la rendait indispensable.



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Plus récemment, le problème s'est aussi posé à propos de la tour Montparnasse qui a été, en son temps, l'un des paris sociaux, urbanistes ou architecturaux les plus risqués.

Tour Montparnasse

Lorsqu'on commence à parler de ce projet, dans les années trente, le quartier de Montparnasse est alors essentiellement bohème et insalubre et la gare d'alors apparaît mal adaptée au trafic ferroviaire en pleine expansion. L'idée de la construction d'une nouvelle gare est alors évoquée, mais le projet rencontre de multiples oppositions et est enterré. Il ressurgit en 1956, à l'occasion de l'adoption d'un nouveau schéma-directeur du plan de circulation de Paris. Le projet, vivement critiqué du fait de la hauteur du bâtiment, mettra de longues années à se développer, au fur et à mesure que la polémique enfle. C'est finalement une décision politique qui impose en 1968 le projet, lorsque le ministre André Malraux autorise le remplacement de l'ancienne gare par un ensemble de bureaux, un centre commercial, et la tour à proprement parler.

C'est à l'issue de sa construction que la Tour Montparnasse va déclencher la polémique la plus intense. Avec une hauteur de 209 mètres, elle subit les critiques des Parisiens, qui trouvent la tour disproportionnée par rapport au reste de la capitale. Selon beaucoup, elle dénature toute une partie de la ville. Le scandale concerne aussi le quartier lui-même, puisque la construction d'une dalle sous la tour, d'une hauteur totale de 45 mètres, est fortement décriée. Les sociologues critiquent notamment la non intégration de la dalle avec le quartier environnant, ce qui fait de la tour Montparnasse un échec urbain complet. Cet échec va peu à peu conduire à la raréfaction des constructions de dalles en France. Enfin, en 1975, suite à la polémique sur la hauteur de la tour, la municipalité interdit la construction d'immeubles de plus de sept étages à Paris.

Mais plus de trente ans après sa construction, la tour Montparnasse s'est imposée dans le paysage parisien, jusqu'à devenir incontournable. Néanmoins, elle reste décriée pour sa laideur, argument de taille pour ceux qui prônent sa destruction. Dans la controverse actuelle de la construction en hauteur dans la capitale, elle reste donc un exemple de référence.

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Le problème de la construction en hauteur à Paris n'est donc pas nouveau, et c'est à ses nouveaux développements que nous nous sommes intéressés dans notre étude, en dégageant plusieurs grands axes de travail, via les différents lieux et les différents problématiques qui se posent.

Suite de la controverse
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cercle des problèmes



Résumé :

Le problème des constructions nouvelles n'est pas spécifique à notre époque : qu'il s'agisse de remaniements profonds dans l'urbanisme de la Ville, comme l'a fait Haussmann, d'une transformation d'un monument ancien comme la pyramide du Louvre, de la Tour Eiffel, à l'époque décrié et maintenant symbole de Paris, ou de la Tour Montparnasse, vivement critiquée, les mêmes problèmes et enjeux se retrouvent.

Cet article a donc pour but d'introduire la controverse, en examinant les solutions apportées et les questions qui demeurent.



Mots-clés :

Intégration urbaine
Utilisation des tours


Acteurs :

L'Eglise
Le roi
Le baron Haussman et Napoléon III
Gustave Eiffel
L'État