Résumé de l'article
La France diffère des autres pays européens en bien des points dans le domaine du marketing du sport (notamment du football), et les différences de statut administratif des stades présentées dans l'article correspondant y sont pour beaucoup. De récentes études, dont celle résumée dans le Rapport Besson sur la compétitivité du sport Français, font état d'un manque de dynamisme économique du sport en France. Voici une étude statistique comparative délivrées par la Commission Grands Stades, sur l'origine des recettes liées au football dans les quatre grands championnats nationaux d'Europe. ![]() Plusieurs constats peuvent être tirés de ces chiffres, et deux d'entre eux vont nous intéresser plus particulièrement. Tout d'abord, les recettes issues du sponsoring sont en France, tout comme en Italie, sont relativement faibles par rapport à ce qu'elles sont en Allemagne, en Angleterre et en Espagne. La même remarque peut être faite quant aux recettes de billetterie. Analysons ces deux points en nous concentrant sur l'objet même du stade. 1) Le procédé de Naming Le naming est une pratique de sponsoring qui consiste à donner à une enceinte sportive le nom d'une marque ou d'une société sponsor. Cette dernière finance une partie de la construction du stade et/ou verse une rente annuelle au club, en obtenant en contrepartie un droit de nomination sur l'enceinte. Les accords de naming sont généralement des accords de longue durée généralement comprise entre 15 et 30 ans. Cette pratique est quasi omniprésente aux USA. En Europe, elle a déjà pris largement position en Angleterre (14 stades nommés) et en Allemagne (21 stades nommés) : parmi les exemples les plus connus, on peut citer l'Allianz Arena du Bayern de Munich et l'Emirates Stadium d'Arsenal. Pour ces deux clubs, la recette issue du contrat de Naming est considérable : 6 millions d'euros par an pour l'Allianz Arena et 5 millions d'euros par saison pour l'Emirates Stadium. 2) Recettes par match Etudions plus précisément les recettes de billetterie des stades en Europe, à travers ces données présentes dans le rapport Grands Stades Euro 2016 : ![]() Les recettes totales de billetterie et les recettes moyennes par match sont cinq fois plus élevées en Angleterre qu'en France. Objectifs de rentabilité, fiscalité, qualité du " spectacle " offert, autant d'éléments de réponse qui peuvent être avancés pour expliquer ces différences flagrantes. Extrait de l'interview de Michel Desbordes, membre de la commission Grands Stades : La recette par match n'est pas seulement constituée de la billetterie, mais également de la vente de produits de consommation (restauration, produits dérivés). Celle-ci subit le contrecoup de l'obsolescence des infrastructures françaises. Selon plusieurs analystes, les spectateurs, moins présents dans les stades français, y dépensent également moins. Ce serait là en partie la conséquence d'attentes non satisfaites en matière de confort, de qualité d'accueil et de services (avant, pendant et après le match).
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