Résumé de l'article
Le financement d'OL Land
Le coût du projet OL Land a été estimé à 250 millions d'euros par ses concepteurs. Le schéma de financement est tel que nous l'avons présenté dans l'article précédent :
Ce dernier point a tout d'un casse-tête politique et législatif. Pour les associations de riverains du Grand Lyon opposées au projet, il est hors de question que les contribuables financent en partie un projet purement privé, qui plus est entrepris par le club de football le plus riche de France. Un des points qui attise les tensions est que d'après un récent rapport de la Chambre régionale des comptes, entre subventions au centre de formation, achats de places et de loges à Gerland et divers achats de prestations, les collectivités locales versent actuellement une somme de 5 M euros par an à OL Groupe, ce qui est plus que ne l'autorise la loi (3,9 M euros). Suite à ces vives protestations d'opposants au projet et d'acteurs politiques locaux, les concepteurs de l'OL Land ont admis en octobre 2008 que cela n'était pas conforme à la législation actuelle interdisant le financement par la collectivité d'infrastructures d'accès à un stade privé. Mais cette même législation est largement remise en question par le gouvernement. Ainsi, en février 2008, le Secrétaire d'Etat chargé des sports, Bernard Laporte, rassemble 19 experts pour former la " Commission Grands Stades Euro 2016 " (cliquez pour en savoir plus), chargée d'une réflexion de fond sur la rénovation du parc de stades français. La première recommandation transcrite dans le rapport de cette Commission est " que les nouveaux grands stades et leurs équipements connexes (...) soient reconnus comme ayant un caractère d'intérêt général, qu'ils soient d'initiative publique ou privée ". Les conclusions de cette Commission sont confortées par la publication en Novembre 2008 du Rapport Besson sur la compétitivité du sport Français. Suite à cette phase de réflexion, la machine législative se met en route. Le 22 janvier 2009, à l'initiative de Gérard Collomb (sénateur-maire de Lyon), un amendement autorisant les collectivités locales à financer les stades privés en les déclarant d'utilité publique est déposé et voté au Sénat par Michel Mercier, Président du groupe centriste. Selon cet amendement, " les stades et enceintes sportives (...) sont d'intérêt général ainsi que les équipements connexes permettant le fonctionnement de ces installations. (...) Les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent réaliser ou concourir à la réalisation des ouvrages et équipements nécessaires au fonctionnement et à la desserte des stades et enceintes sportives. " En particulier, à Lyon, la construction du nouveau stade de l'OL servirait, selon les défenseurs du projet, à développer l'Est de l'agglomération et à valoriser ce même développement urbain. Cet amendement aurait en particulier permis à l'OL de boucler son budget. Il a cependant soulevé un tollé chez les opposants, notamment les associations CANOL et Carton Rouge, ainsi que des hommes politiques locaux. Trois jours plus tard, un article du Progrès relatant le vote du Sénat alerte Philippe Meunier, député UMP de la 13ième circonscription du Rhône ; il obtient le soutien du Président de son groupe, Jean François Copé, si bien que devant la commission mixte paritaire du 28 janvier, l'amendement est repoussé. Depuis cette déroute, le gouvernement parle d'introduire le contenu de cet amendement dans le projet de loi sur le sport qui sera prochainement présentée par Bernard Laporte.
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