Des accès insuffisants
Résumé de l'article
Si l'Olympique Lyonnais et ses partenaires ont eu la ferme volonté de limiter la part des spectateurs qui arriveraient en voiture sur le site du Grand Stade, tant pour des raisons de sécurité et de nuisances, que pour des raisons liées à l'environnement, la question des accès au stade est une des questions clés de la controverse. L'OL, dans son projet de construction, a défini un scénario d'accessibilité qui ne semble pas satisfaire les différents acteurs. D'après l'association Carton Rouge, le projet entrainerait une surcharge de la rocade Est, une autoroute desservant la commune, et nuirait aux riverains proches du site. Depuis le choix du site de Décines comme implantation pour le futur stade, la question des accès à l'enceinte ne cesse de soulever les débats. Un projet d'une telle ampleur nécessite des aménagements très particuliers en matière de voirie, qui ne semble pas résoudre tous les problèmes pour une partie des acteurs concernés. Un plan d'accès efficace...?
1) Un principe directeur : favoriser les transports collectifs Depuis le début de l'année 2007, l'accessibilité du site est un des sujets majeurs étudiés par l'Olympique Lyonnais et ses partenaires. L'accessibilité est notamment le thème d'un des 4 groupes de travail mis en place par la Préfecture du Rhône en mars 2007. Depuis cette date, le groupe de travail ACCESSIBILITé, qui regroupe, outre l'Olympique Lyonnais, des représentants de l'Etat (DRIRE, Equipement, CRS), du Grand Lyon, les communes de Décines, Meyzieu et Chassieu, le SYTRAL et le Conseil Général du Rhône, s'est réuni à 5 reprises afin d'établir un diagnostic précis de la situation et envisager les solutions possibles. Un scénario d'accessibilité s'intégrant dans le schéma global d'aménagement de l'Est Lyonnais a donc été progressivement élaboré par les membres du groupe de travail, accompagné de bureaux d'études spécialisés (TRANSITEC, etc.). Ces derniers se sont appuyés sur le scénario le plus défavorable, à savoir un match à guichets fermés (donc avec 60 000 spectateurs) se déroulant un mardi soir à 20h45. Phase 1 : Analyse de l'existant. En se basant uniquement sur les équipements et services actuellement disponibles ou prévus à l'horizon 2010, l'analyse des déplacements a permis de répartir l'utilisation prévisible des différents modes de transport par les spectateurs, comme suit :
Phase 2 : Au regard de ce constat, l'Olympique Lyonnais et ses partenaires ont eu la ferme volonté de limiter la part des spectateurs qui arriveraient en voiture sur le site du Grand Stade, tant pour des raisons de sécurité et de nuisances, que pour des raisons liées à l'environnement. Sur la base de cette orientation, il a été décidé de travailler à un scénario qui privilégierait au maximum l'accès des spectateurs au stade par les transports en commun. Les principes de ce scénario sont présentés ci-après. L'accès en voiture : parkings et parkings-relais
Le nombre total de places de parkings nécessaires pour les personnes accédant au stade en voiture particulière a été estimé à 17 000 (à raison de 2 à 3 personnes par voiture). Il a été décidé que le site d'OL LAND disposerait d'un parking offrant une capacité totale de 7 000 places (contre plus de 10 000 envisagées à certains moments), places qui seront réservées à des porteurs d'abonnement. Il restait donc à disposer d'environ 10 000 places " maîtrisées " en dehors du site pour éviter le stationnement sauvage dans les communes voisines. Après études de différentes possibilités, le scénario retenu est de proposer deux parkings supplémentaires les soirs de matchs, reliés au stade par des navettes de transports en commun :
![]() Les transports en commun : tramway et navettes de bus
Afin de permettre l'accès des 9 000 personnes se rendant au stade par les transports en commun et de celles empruntant les navettes en provenance des deux parkings cités plus haut, le SYTRAL (syndicat des transports en commun de l'agglomération lyonnaise) a étudié les services à mettre en place :
![]() Les piétons et les vélos : des accès spécifiques
Les 1 700 spectateurs se rendant au stade en modes " doux " disposeront de deux accès :
L'accès des cyclistes sera notamment rendu possible grâce à la piste cyclable qui longe la ligne de tramway LEA. Par ailleurs, d'autres mesures favorisant les accès vélos et piétons pourront être étudiées, en partenariat avec les acteurs concernés, comme la mise en place d'un service de locations de vélos, la création de cheminements piétons supplémentaires, etc. Un stationnement couvert, dédié aux deux roues (vélos et deux roues motorisés) sera aménagé sur le site. Au total, les solutions de transports en commun LEA et bus, liées avec les possibilités de stationnement des deux parkings de Meyzieu et Eurexpo, offriraient la possibilité de transporter plus de 40 000 personnes (9 000 accédant directement en transports en commun et plus de 30 000 à partir des parkings relais), ce qui porterait la part du transport collectif à 70 % contre 15 % selon les études initiales (exposées précédemment). ![]() ![]() Les projets d'infrastructures et de transports en commun dans l'Est Lyonnais
A côté des différents éléments propres à l'aménagement du site, un certain nombre d'autres opérations s'inscrivant dans le schéma global d'aménagement de l'Est Lyonnais seront conduites par des acteurs publics, accélérant ainsi le développement des transports et des accès.
![]() ...mais qui ne fait pas l'unanimité !
Selon l'association Carton rouge, ce plan d'accès est loin de résoudre tous les problèmes de saturation des routes le soir des matchs, que va poser l'implantation du stade sur le site de Décines. Le périphérique connaît un trafic croissant (85.800 véhicules par jour ouvrable en 2007 au niveau de l'échangeur de Meyzieu selon les données du système "CORALY") avec, d'une part, l'interdiction du tunnel de Fourvière aux poids lourds de plus de 19 tonnes (arrêté préfectoral applicable depuis de 1er janvier 2008), d'autre part, l'ouverture du Marché d'Intérêt National à Corbas et ne pourra pas a priori absorber un flux supplémentaire de véhicules estimé à plus de 15.000 sur une plage inférieure à deux heures avant chaque match. Et à cela semble aussi s'ajouter le trafic spécifique qui sera engendré par le futur centre commercial (hypermarché de 24.000 m2 et sa galerie marchande, centre de loisirs, etc...) avec une fréquentation attendue proche de un million de visiteurs par an. Il pourrait donc y avoir saturation des réseaux routiers les soirs de matche ce qui engendrerait beaucoup de nuisances pour les habitants de la commune. Des aménagements de voirie très importants (échangeur, nouvelles routes, etc...) sont donc nécessaires pour permettre aux automobilistes empruntant le périphérique d'accéder au stade. Les propositions présentées par l'OL ne semblent pas satisfaire les membres de l'association Carton rouge. Ceux-ci critiquent ainsi les chiffres donnés par l'OL concernant les différents moyens de transports qu'utiliseront les spectateurs : " Ces chiffres ne doivent pas faire illusion " s'indigne Franck Buronfosse président de Carton Rouge, lors de notre interview " Sur les 60.000 spectateurs, seuls 10.700 utiliseront les transports en commun sur l'ensemble du trajet ou un mode alternatif (marche, deux roues), tandis que plus de 49.000 emprunteront nécessairement le périphérique Est le plus souvent, avec un véhicule personnel notamment pour accéder aux parcs de stationnement de Meyzieu, de Chassieu et du stade d'une capacité cumulée de 17.400 places. En d'autres termes, près de 80 % des spectateurs utiliseront leur véhicule personnel sur tout ou partie du parcours. Les utilisateurs des parcs de stationnement de Meyzieu et de Chassieu sont faussement présentés comme utilisant des transports collectifs alors qu'ils effectueront un itinéraire en voiture beaucoup plus long (les parkings sont respectivement à 6 et 7 kilomètres du stade) pour rejoindre obligatoirement le point de départ avant match et d'arrivée après match des navettes de liaison parking-stade. " Extraits de l'interview de Franck Buronfosse, président de l'association Carton Rouge : Pour soutenir ses dires, l'association Carton Rouge s'appuie notamment sur les propos de divers politiques tels que M. Braillard, adjoint au sport de la ville de Lyon, M Buna, adjoint au maire de Lyon chargé de l'urbanisme, ou le conseil municipal de la ville de Jonage. Les membres de Carton Rouge s'appuient aussi sur différents textes officiels pour démontrer que le futur stade ne devrait pas être autorisé à s'installer sur ce site en raison des problèmes d'accessibilité. Par exemple, le Schéma Directeur de l'agglomération lyonnaise approuvé en 1992 et valable jusqu'en 2010 rappelle que les équipements dits " structurants ", " doivent trouver leur place au sein de l'agglomération dans les secteurs dotés d'une bonne accessibilité ". De même, l'article 3 du dossier d'arrêt de projet et de mise à l'enquête publique pour la révision du Plan Local d'Urbanisme dispose : " (...) tout projet d'aménagement doit prendre en compte les objectifs d'urbanisme poursuivis pour l'aménagement et notamment garantir une fluidité de la circulation automobile (...) ". Consciente de ces difficultés qui seront difficiles à surmonter à court et moyen terme (les délais de construction de l'ensemble des infrastructures d'accès dépasserait d'après Carton Rouge, les sept ans alors que l'Olympique Lyonnais prévoit la construction du stade en moins de trois ans), la ville de Décines a, par une délibération du conseil municipal datée du 15 novembre 2006 entendu soumettre l'octroi du permis de construire à une garantie d'achèvement des ouvrages publics indispensables à la desserte du stade :
|