Position avant la crise
Nous
résumerons dans cet article les conclusions de Christian Noyer,
gouverneur de
2.
Par ailleurs, il semble important de souligner que tous les acteurs,
i.e. les autorités de régulation, les banques ainsi que
3.
Le caractère novateur de Bâle II résiderait dans le fait qu'il soit plus
complet, plus flexible et plus fin dans l'appréhension et la mesure des
risques que son prédécesseur. Plus complet parce que l'ensemble des
risques sont pris en compte, à savoir les risques de crédit (à hauteur
de 85 % dans le dénominateur du ratio McDonough), les risques de marché
(5 %) et les risques opérationnels (10 %). Plus flexible parce que le
pilier 1 offre plusieurs options aux banques pour calculer les exigences
de fonds propres relatives à leur risque de crédit et opérationnel,
c'est-à-dire que certaines banques peuvent, sous le contrôle de leur
autorité de tutelle, utiliser leurs propres systèmes internes
d'évaluation des risques. Plus fin enfin parce que ces notations
internes sont pensées pour être « prospectives » du risque de crédit, ce
qui devrait permettre de contenir très largement le risque de
pro-cyclicité, c'est-à-dire le risque d'amplification des cycles
économiques. On retrouve l'idée de normes prospectives dans les modèles
internes de calcul des exigences de fonds propres, puisque ceux-ci
devront servir à la fois de données historiques et de données
prospectives.. La contribution à la prévention plus rapide et efficace
de crises bancaires systémiques et/ou de la faillite de banques
individuelles de telles normes prospectives serait alors évidente.
4.
La réforme de Bâle II structurerait également l'organisation et la
conduite des activités bancaires. Elle encouragerait une meilleure
gestion du risque car plus l'option retenue sera sophistiquée (donc plus
fine et précise), moins les exigences en fonds propres seront élevées.
M. Noyer souligne donc l'importance de la mise en place de systèmes
d'informations fiables et complets alimentant les modèles qui permettent
la mesure du risque de crédit et du risque opérationnel. En privilégiant
les approches reposant sur les systèmes de mesure interne des banques,
Bâle II est en effet, plus sensible aux risques encourus par ces
dernières mais également plus exigeant sur la qualité de leur contrôle
interne, qui doit être indépendant, robuste et transparent. Les banques
souhaitant utiliser les approches des notations internes devront ainsi
respecter des exigences qualitatives en matière de gouvernance
d'entreprise, d'audit et de contrôle interne. Le pilier 2 permettrait
d'apprécier la robustesse du dispositif dans la mesure où le contrôle
interne d'une banque est tenu de revoir les processus d'évaluation au
regard de la nature, de l'étendue et de la complexité de leurs
activités. Enfin, le troisième pilier du nouveau dispositif impose aux
établissements de publier des informations relatives à leur dispositif
de contrôle interne tant pour le risque de crédit que pour le risque
opérationnel. Ces exigences devraient renforcer significativement
l'importance accordée à la qualité du contrôle interne dans
l'appréciation de la solidité d'un établissement par les agences de
notation. En d'autres termes, les banques ont tout intérêt à « jouer le
jeu », au risque de voir leur note se dégrader.
5.
Pour finir, il s'agit d'analyser l'articulation entre les nouvelles
règles comptables élaborées par l'IASB (International Accounting
Standards Board) et le nouveau dispositif d'adéquation des fonds
propres. En effet, une préoccupation première suscitée par les normes
comptables concerne le mode de comptabilisation à la « juste valeur »
des instruments financiers, en particulier lorsque ce mode de
valorisation est offert à un nombre important d'éléments. On pourrait
craindre qu'une grande partie des éléments de bilan soit valorisée
à partir de données et de modèles difficilement (crainte d'un manque de
transparence) lisibles. Par ailleurs, M. Noyer avance certaines
propositions en matières de normes comptables, lesquelles semblerait mal
adaptées au mode gestion des banques européennes. Enfin, les règles de
provisionnement apparaissent perfectibles pour mieux articuler le
prudentiel et le comptable.
En
somme, il apparaît que Discours pendant la crise
Examinons à présent la position de Danièle Nouy, secrétaire générale de
Mme
Nouy met l'accent sur le rôle du
CEBS (Committee of European Banking Supervisors, le
Comité européen des superviseurs bancaires) dans la coordination des
activités des différentes autorités de surveillance bancaire nationale à
l'échelle européenne. En effet, des problèmes d'harmonisation du
contrôle des établissements à crédits se posent lorsque celles-ci sont
des multinationales. C'est pourquoi, il existe déjà des Collèges des
superviseurs, dont le rôle est de favoriser la coopération des
autorités impliquées dans la surveillance des différents composants
desdites multinationales. Mme Nouy souligne l'apport des ces Collèges
dans le consensus d'adoption de
Les
Collèges des superviseurs nécessitent des lignes directrices claires
afin de mener à bien leur mission : c'est à ce niveau qu'intervient le
CEBS. Ainsi, il conseille et donne des recommandations à la fois aux
établissements de crédit et aux autorités de régulations.
Ces conseils sont doublés par l'organisation de colloques durant
lesquelles les autorités de régulations s'échangent leurs pratiques.
Mme
Nouy tente donc d'expliciter le rôle de
Discours après la crise
Pour
finir, nous présentons ici la position de M. Noyer, gouverneur de
M.
Noyer a en effet mis en garde les députés contre l'adoption d'idées
« trop simplistes » en matière de régulation bancaire, alors que
l'Europe bataille actuellement avec les États-Unis sur la réforme du
cadre de supervision bancaire. Lors du G20 de Pittsburgh (24-25
septembre 2009), les États-Unis ont prôné un renforcement généralisé des
fonds propres des banques sur la base d'un ratio d'effet de levier.
Celui-ci mesure de façon « simple, voire primitive », l'ensemble des
engagements ramenés au bilan des banques. Les Européens, quant à eux,
souhaitent suivre les recommandations de Bâle II et donc pondérer les
actifs en fonction des risques. M. Noyer a rappelé que l'idée selon
laquelle la simple augmentation des exigences en capital pourrait régler
tous les problèmes était un leurre. En effet, « la crise montre
justement qu'on ne peut pas monter les exigences en capital sans
affecter le financement de l'économie » (i.e. l'attribution de crédits).
M.
Noyer défend donc l'importance d'un calcul fin des activités bancaires
pour mieux apprécier l'exigence en capital propre nécessaire, comme il
l'avait déjà affirmé en 2004. Cependant, une appréciation plus fine
suppose une complexité accrue, ce qui reste dans la ligne directrice de |