Faut-il fermer les bibliothèques ?

Description de controverses

Bibliothèque du Congrès Revenir à l'accueil

De nouvelles menaces ?

Une désillusion générale

Fin 2007, devant les résultats locaux qui ne correspondent pas à la réalité décrite par le Crédoc, la nouvelle édition de l’enquête PCF montre une érosion de la fréquentation. Certains font l’hypothèse d’un plus grand nombre d’usagers se partageant entre un plus grand nombre d’établissements pour expliquer le paradoxe apparent entre les données du Crédoc et celles de la DLL. Cette hypothèse est néanmoins difficile à confirmer en raison du peu de données concernant l’évolution du nombre de bibliothèques. D’autres, comme Olivier Donnat, sociologue au Département des études, de la prospective et des statistiques (DEPS) du ministère de la Culture et de la Communication, sont formels :

« Le nombre d’usagers non-inscrits n’a pas augmenté au cours de la décennie. La proportion d’usagers (inscrits ou non) dans la population est passée de 31 % en 1997 à 28 % en 2008 »

La bibliothèque municipale (BM) de Dijon voit par exemple en 2008 une baisse incessante de son nombre d’usagers, expliquée par un retard marqué par rapport à l’évolution des techniques, et de l’offre en documents et en services (essor d’Internet, des ressources en ligne, téléchargement, etc.). La BM centrale de Metz enregistre de la même manière une audience décroissante depuis 15 ans pour les mêmes raisons et l’agglomération propose de construire une médiathèque en substitution.

Les bibliothèques municipales à vocation régionale (BMVR), établissements construits par des architectes, n’échappent globalement pas à cette désaffection. Ce constat est cependant à nuancer selon les régions : en 2007, le nombre d’inscrits de la BMVR d’Orléans est en constante progression. Ce succès dans la durée s’explique par la récente mise à niveau technologique consécutive au plan de ré-informatisation de 2001-2004.

La Bpi, la bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou, ouverte au public le 2 février 1977, n’est pas épargnée par la baisse de la fréquentation. En 1977, face à la situation misérable des bibliothèques universitaires, elle draine à elle un public particulièrement nombreux, majoritairement composé d’étudiants séduits par l’encyclopédisme des collections, la nouveauté des supports multimédias et une amplitude des horaires d’ouverture exceptionnelle en ces années-là.

En octobre 1997, le Centre a été fermé pour travaux, d’où la chute de la fréquentation. La bibliothèque a rouvert le 26 janvier 2000 et depuis, elle ne réussit pas à dépasser la moitié de la fréquentation qu’elle a connue avant 1997.

Visites à la BPI (en milliers)

C. Evans (chargé d'étude en sociologie au service Etudes et Recherche de la BPI), explique la baisse par une concurrence des autres bibliothèques qui se sont entre-temps développées, par Internet et par une évolution du rapport à la lecture. Les visites sur place avec son ordinateur ont été multipliées par 7 entre 2003 et 2009. 16% des utilisateurs venaient avec leurs documents en 1988, 31% en 1995, 43% en 2003 et 56% en 2009.

D’un autre côté, le rapport 2009 de l’IGB analyse la situation dans le Loiret et conclut que les efforts mis en place depuis 10 ans ont porté leurs fruits : 15 bibliothèques ont été aménagées, plus de 13 000 m² de bibliothèques ont vu le jour. Dans le Tarn, le nombre de lecteurs inscrits et de prêts a augmenté de 40 %.

Remonter