Description de la démarche adoptée
La controverse autour de la microfinance a un profil particulier, très appuyé sur le champ académique et la recherche. Nous présentons ici le schéma de ce qu’a été notre démarche de recherche d’information pour aboutir au site internet que vous visitez en ce moment-même.
Premier contact avec la controverse
Afin de disposer d’une définition générale de la microfinance, notre premier réflexe a été de chercher ce mot clé dans google. Cette première recherche « brute » nous a permis de prendre connaissance de la définition de la microfinance, telle qu’elle est conçue par l’ONU. Cela nous a aussi permis de cerner les enjeux d’existence de la microfinance (c’est-à-dire pourquoi les pauvres sont exclus du système bancaire classique).
Dans un deuxième temps, nous avons entré le mot clé « microfinance » dans des bases de données plus spécifiques (Web of Knowledge, Science direct). Il nous a été difficile d’avoir une vue globale de la controverse avec ce genre de recherches, car nous n’avons trouvé que des études de cas très particulières. Cependant, l’existence de débats sous-jacents était certaine au vu des études parfois contradictoires sur le même thème.
Le début d’une compréhension d’un sujet complexe
Nous avons commencé à y voir un peu plus clair avec les articles de journaux (trouvés sur la base Lexis Nexis, ou bien simplement sur google). En effet, les articles, bien que basés sur un fait particulier et assez peu rigoureux, faisaient souvent un bref historique de la microfinance en relevant parfois quelques éléments sujets à débats. Un point important pour l’avancée de nos travaux a été la découverte de l’article d’Esther Duflo dans Le Monde. Cette découverte n’est pas fortuite : le nom de cette chercheuse était mentionné dans la présentation de la controverse. Seulement, entrer son nom dans une base de recherche spécialisée donnait ses articles, qui ne permettaient pas d’avoir une vue globale du sujet. En revanche, cet article de journal a commencé la mise à jour des deux grandes sous problématiques du sujet de la controverse, à savoir la question de la preuve en science économique, et la question du paradigme de la microfinance.
Cette prise de conscience nous a permis d’affiner nos recherches, en rajoutant des mots-clés tels que « evidence poverty alleviation » pour obtenir des études portant sur l’évaluation sur l’impact de la microfinance, ou bien « sustainability » pour avoir des points de vue sur la question de la nécessité ou non pour une IMF d’être rentable.
Une confirmation donnée par la quantification
Parallèlement, nous avons commencé à élaborer une quantification de la controverse. Nous avons donc commencé par utiliser des outils assez simples, tels que google trends ou google books ngram viewer qui nous ont permis de dater avec précision le départ de la controverse.
Mais cela ne suffisait pas pour identifier les acteurs de la controverse. Nous avons donc lancé un crawl sur internet, puis nous avons représenté le champ académique avec l’aide de la base Web Of Knowledge. Grâce à cet important travail, les acteurs principaux ont été identifiés et nos suppositions concernant le découpage en sous-problématiques de la controverse confirmées.
A ce stade, nous disposions de suffisamment d’articles pour percevoir assez clairement les sous questions de chaque grand problème (problème de la preuve et modèle des IMF). Nous avons poursuivi les recherches sur les bases spécialisées, mais la démarche la plus profitable a été tout simplement d’exploiter les références à d’autres articles à la fin de chaque papier académique. En se déplaçant de proche en proche, nous avons ainsi pu compléter le pool d’articles à notre disposition.
A ce propos, nous avons utilisé une technique de recherche des pdf qui nous a semblée assez efficace : partant d’une référence, nous avons cherché le pdf sur google scholar. Dans de nombreux cas, celui-ci n’était pas disponible, mais cela nous permettait de savoir sur quelle base de données il se trouvait. Il suffisait ensuite de cherche sur cette base précise grâce à l’accès de l’Ecole des Mines.
Une recherche d’information directement chez les acteurs peu fructueuse
Dès l’augmentation de nos connaissances sur le sujet, nous avons cherché à contacter des scientifiques afin de disposer de ressources émanant d’échanges directs. Nous avons notamment contacté les chercheurs du Poverty Lab (http://www.povertyactionlab.org/fr), mais nous nous sommes heurtés à des réponses polies voire absentes, malgré nos efforts.
Nous avons tout de même pu avoir un échange avec la responsable d’une ONG (Microcosm'A, ONG en Argentine), mais malheureusement, la localisation géographique a interdit toute entrevue et toute communication par Skype, bien qu’ayant donné lieu à un long échange de mails nous permettant de compléter la partie concernant le paradigme des IMF.
Cependant, grâce à un travail décuplé au niveau des autres sources d’informations, il nous semble avoir réalisé une cartographie relativement complète de la controverse, malgré cette carence. En effet, la quantification Web Of Knowledge nous a permis de cerner le débat dans sa globalité, puis les bases de données très fournies en articles nous ont permis de montrer un nombre très grand de points de vue. Enfin, notons que le caractère très académique de la controverse constaté après les quantifications WoK et internet, nous permet de comprendre pourquoi l’absence d’entretien ne nous est pas apparue comme un réel manque lors de la rédaction et ne nous semble pas avoir entravé la description cohérente et assez complète de la controverse.
En conclusion, notre démarche de collecte d’information s’est déroulée en trois temps : une prise de contact avec la controverse et les grands problèmes, une phase de recherche utilisant des outils plus spécialisés avec l’apport de quelques contacts, puis une confirmation apportée par le travail de quantification.
Nous avons rassemblé sur la page suivante la plupart des articles qui nous ont servi pour élaborer notre travail. Le détail précis des sources utilisées pour la rédaction des articles est mentionné en bas de chaque page du site.
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