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Nous venons de voir, grâce au Crawl et à la quantification utilisant Web of Knowledge, deux mondes inclus dans la controverse : celui des acteurs identifiés grâce à leurs sites web (IMF, Banque Mondiale, etc) et celui des économistes, révélé par les graphe WoK. Les outils de quantification utilisés ont permis de donner du sens à ces deux champs, mais ne suffisent pas à comprendre leurs interactions.


Il parait donc légitime de se demander s’il existe des connexions entre ces deux mondes apparemment disjoints, et si oui quelle est leur nature.

A présent que vous avez-vous-mêmes manipulés les outils puissants et sensibles de la quantification, vous comprenez mieux les caractéristiques principales de la controverse. Nous vous invitons maintenant à poursuivre votre exploration, par exemple en consultant le schéma thématique des grandes questions qui se posent dans le débat.

  1. Un acteur institutionnel présent sur les deux plans : la Banque Mondiale



En ce qui concerne les acteurs, on peut remarquer que l’un d’entre eux est présent sur les deux  graphes ; il s’agit de la Banque Mondiale. De plus, bien que cette institution semble assez isolée sur Internet, c’est la seule à apparaître sur les deux quantifications, ce qui atteste d’un poids tout de même non négligeable.

Comment expliquer cet état de fait ? Il est assez simple d’interpréter cette double présence au vu des fonctions de la Banque Mondiale : elle constitue à la fois une IMF et un centre de recherche. De fait, cette polyvalence, renforcée par une légitimité internationale, fait naturellement apparaitre la Banque Mondiale à la fois comme pôle scientifique majeur et comme relai entre les acteurs du terrain.




 

  1. Des liens certes présents, mais majoritairement asymétriques




On peut également s’intéresser aux liens entre acteurs non présents sur les deux plans de la quantification. Ici, les résultats issus de notre collecte d’articles et tirées des sites internet d’IMF nous permet d’affirmer la chose suivante : ces acteurs sont liés, mais pas de manière symétrique. Plus précisément, un grand nombre de chercheurs citent certaines IMF dans leurs travaux, mais très peu d’IMF citent les chercheurs.

La raison à cela est la nature différente de l’activité de ces deux acteurs : l’un tente de raisonner scientifiquement sur des données, ou bien sur des simulations, tandis que l’autre se consacre entièrement à délivrer effectivement la microfinance aux populations.

De fait, on ne peut pas dire que ces acteurs communiquent entre eux. On a certes une utilisation intensive des IMF comme exemples ou sujet d’étude par les chercheurs, mais ces derniers sont rarement pris en compte de manière visible par les institutions.

Une exception notable à cette assertion est le cas des IMF ayant un volet recherche. Par exemple, BRAC, une organisation à but non lucratif, internationale, hébergent des scientifiques qui effectuent des IA (Etudes d’Impact) en vue d’une autoévaluation de la structure. Dans ce cas, la communication entre scientifiques et professionnels de la microfinance est très grande, mais pose une autre question concernant la qualité de la preuve produite, qui doit prendre garde aux conflits d’intérêts.

Nous allons nous pencher plus loin sur le cas de BRAC, en étudiant en détails une étude d’impact réalisée par un scientifique nommé Mustafa.

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