Jean-Yves Bourcereau

Présentation

Jean-Yves Bourcereau est un ingénieur retraité ayant fait carrière dans l’aéronautique.

Il est originaire de Vendée, d’un village appelé Brême sur Mer qui se situe à quelques kilomètres de Brétignolles sur mer.

Il y réside encore aujourd’hui en tant que résident secondaire, sa résidence principale se trouvant à Bordeaux.

Rôle dans la controverse

Jean-Yves fait partie de La Vigie mais il a également rédigé son propre blog contre la réalisation du port : Blog de défense du site de la Normandelière : http://sosnormandeliere.blogspot.com/

Il alimente ce blog tous les jours ou presque (ce qui lui vaut aujourd’hui une assignation en diffamation par le maire). « Je voulais archiver tout les éléments de ce projet, que je considère très agressif envers l’environnement »

Opinion

Il est formellement contre la construction du port, sous tous ses aspects.

Pour lui, ce port est un projet couteux et pas forcément nécessaire : un port existe déjà à Saint Gilles Croix de Vie, à 10 km de Brétignolles-sur-mer. Il y reste encore assez de place pour rajouter des anneaux, alors investir autant d’argent dans un nouveau port aussi proche de Saint Gilles semble un peu démesuré.

Ses arguments sont de plusieurs types, ils proviennent d’un entretien téléphonique que nous avons eu avec lui mais nous les avons regroupés en catégories pour plus de clarté.

Financier :

La mairie avait annoncé que le contribuable n’aurait pas à payer les études préalables dans la réalisation du port et pourtant, selon Jean-Yves, toutes les études réalisées ont été financées soit par des emprunts contractés par la commune soit grâce au budget de la commune, donc dans les deux cas, l’argent proviendrait des contribuables.

En 2009, environ 3,4 millions d’euros ont déjà été mobilisés et ce montant ne cesse de croître bien que le projet n’ait pas encore été officiellement accepté.

Environnemental :

Le port va détruire une partie du littoral (une zone qui est classée Natura 2000 mer), une dune qui protège aujourd’hui un certain nombre d’habitations à Brétignolles sur Mer, ainsi qu’une zone humide (zone du Grand Marais).

Il y aura également un certain nombre de conséquences indirectes : la discontinuité créée va perturber tout le transit sédimentaire au niveau des plages alentours et donc provoquer des risques d’érosion importants.

Ensuite, le maire a assuré qu’il n’y aurait pas pollution aux alentours.  Or, il se trouve que lors des opérations de dragage de ce chenal, ils vont rejeter en mer toutes les vases et ces vases bien sûr vont se déposer sur toutes les plages environnantes. Il suffit, pour confirmer cela, de regarder les opérations de dragage dans le port de Saint Gilles Croix de Vie où, lorsque des vases sont rejetées en mer, on interdit, à cause de la pollution générée, la pêche en bord de mer.

Social :

Le port est construit pour freiner l’urbanisation croissante. Pendant son financement (à peu près 20 ans), les redevances seront l’équivalent d’environ 4000 habitations construites.

Le maire souhaite donc attirer une autre clientèle avec la construction de ce port : des gens plus fortunés, ce qui risque entre autres d’empêcher un développement harmonieux de Brétignolles sur Mer ; tandis qu’une urbanisation croissante, elle, laisserait l’esprit de la commune de bord de mer intacte, en plus de sauvegarder des millions d’euros.

De plus, la mesure annoncée par le maire de bloquer la construction de résidences secondaires semble être un leurre vu que le littoral vendéen va voir arriver de nombreuses demandes de résidents qui seront principalement des retraités.

Sécuritaire :

Le projet proposé par BRL est un port expérimental. Pourquoi ne pas en prendre un traditionnel ? Parce que dans ce cas, le transit de sédiment du nord vers le sud serait totalement bloqué par la digue nord, et selon BRL, leur solution permettrait de résoudre le problème. Il s’agit de ne protéger l’avant port que par des récifs artificiels, ou barrières anti-houle, pour permettre le déplacement des sédiments.

La mairie a payé 3,4 millions d’euros à BRL pour ce projet qui leur a certes fourni un projet, mais pour une telle somme, il faut savoir regarder le projet avec un certain esprit critique. Leur projet n’est pas parfait et ce que nous craignons, c’est qu’ils ne s’en rendent compte qu’une fois le port construit. Ils devront alors rajouter des digues, ce qui bouleversera l’écosystème de façon certaine.

La Vigie n’a pas les moyens de lancer un contre-projet mais elle compte parmi ses membres des spécialistes de l’environnement et de l’économie donc ses arguments ne peuvent pas être délaissés.

BRL a réalisé des essais de modélisations pour montrer que leur port résisterait à toutes les conditions possibles et atteignables à Brétignolles, mais les modélisations ne peuvent jamais tout prendre en compte, alors pourquoi prendre le risque de construire un port expérimental, alors qu’on pourrait en construire un traditionnel dans un autre endroit, surtout pour un port qui n’est même pas nécessaire à la commune.

Il y a eu, entre le 26 février et le 1er mars 2010, la tempête Xynthia qui ravagea toute la côte brétignollaise : la mairie aurait pu abandonner le projet à ce moment-là, ou du moins prendre en compte la tempête Xynthia dans les essais, mais bien au contraire elle a décidé de faire autrement et d’annoncer en plus que le port expérimental aurait résisté à la tempête.

Ce dossier est bancal : Jusqu’en 2006, c’était l’entreprise B.C.E.O.M qui avait la maitrise d’œuvre du projet et qui proposait un port classique avec des digues enveloppantes, mais les impacts sur l’environnement étaient trop importants pour faire aboutir le projet.

En 2008, c’est BRL qui a pris le contrôle du projet avec la proposition du port expérimental. Les rapports proposés ont déjà été refusés deux fois (en mars 2009 et en juillet 2010) par le préfet : il a jugé à deux reprises que le dossier était incomplet tant au niveau du respect de l’environnement que de la viabilité économique du projet et des mesures prises pour assurer son bon fonctionnement quelque soit les conditions de mer.

Ce projet de port apparaît comme le projet d’un seul homme, le maire, qui souhaite transformer une commune paisible en une petite puissance économique locale, et qui, malgré les nombreux problèmes qu’il a rencontré n’a pas voulu abandonner le projet.

Il propose aujourd’hui, après avoir déboursé des millions d’euros, un port expérimental dont la sécurité n’est qu’une supposition.

Entretien écrit

Après présentation du principe de la controverse, nous lui avons demandé si on pouvait l’enregistrer. Jean Yves est d’accord pour l’enregistrement et rajoute :

Jean Yves : Votre projet est de réaliser un site pour disons mettre en avant la controverse sur le port de plaisance.

Exactement. C’est vraiment l’aspect controverse qui nous intéresse.

Ca veut dire qu’il va falloir que vous interrogiez aussi la municipalité ?

Oui, oui.

Ca va être compliqué là.

Oui, on est en train d’essayé et c’est vrai que…Pour commencer, nous aimerions savoir qui vous êtes exactement et quel est votre fonction au sein de la vigie et de la communauté ?

Alors moi, disons je suis un ingénieur retraité. J’ai travaillé dans l’aéronautique et je suis en fait originaire de Vendée, pas de Brétignolles sur Mer mais un patelin qui s’appelle Brême sur Mer juste à côté de Brétignolles sur Mer. Par contre, j’ai travaillé à Bordeaux à EADS dans la région bordelaise, grosse société aéronautique et disons que j’ai encore ma maison principale à Bordeaux. Mais je reviens très souvent en Vendée. Et j’aime beaucoup tout le coin de Brétignolles, le littoral qui est un peu particulier. Et c’est pour ça qu’effectivement, je m’oppose à ce projet de port de plaisance de plaisance sur le site de la Normandelière. Je fais partie bien sûr de l’association la Vigie sui est une grosse association sur Brétignolles qui a à peu près 1500 adhérents, tous de Brétignolles, parce qu’il y a quand même beaucoup d’estivant aussi. A la Vigie, qui est une association environnementale Brétignollaise, je suis plutôt un conseillé. Et le site que j’ai crée – la Vigie a son propre site internet, vous pouvez le retrouver assez facilement- et moi, le blog que j’ai crée, je l’ai fait en parallèle de la Vigie. Je l’ai démarré début 98 avec un objectif bien précis : c’était de me servir d’un petit peu toute l’actualité pour mettre en avant disons l’aberration que constitue ce projet de port de plaisance. Et je fais donc un lien entre l’actualité et le port de plaisance et bien sûr c’est un blog d’opinion. Je donne mon opinion sur ce projet. J’historise aussi tout se qui se passe autour du port. C’est aussi un point important, c’est de pouvoir retrouver toutes les informations, les dossiers concernant ce projet au cours du temps pour pouvoir apporter les arguments.

Tout d’abord, sur l’aspect financier du projet, d’après le maire, le contribuable n’a pas du payer les études préalables dans la réalisation du port. Mais sur le site de la Vigie, on a vu que l’on parle d’ 1,3 millions d’euros aux frais du contribuable. Est-ce que la mairie va vous le rembourser ou…

Non, non, non. La mairie a joué sur le plan financier des études. On estime nous que le montant des études fin 2009 est plutôt de l’ordre de 3 400 000 euros. Ca a été fait par des emprunts pris par la commune. Mais que dans ce cas là, ce sont les contribuables qui payent. Disons que toutes les études pour réaliser le dossier préalable, qui a été présenté à l’enquête publique, ont été financées par le contribuable bretignollais. Soit par des emprunts, soit directement sur  le budget de la commune.

Et la mairie ne compte pas les rembourser ?

Non, je ne pense pas. Pas du tout non. Disons que la mairie les a pris sur le budget, donc… La municipalité en faisant voter des délibérations au niveau du conseil municipal a eu une autorisation pour le maire de mener des études et de les faire financer sur le budget de la commune.

A la place de faire autre chose ?

Oui, ça a été pris sur autre chose, effectivement. Et puis c’est un projet qui est un projet phare pour le maire de Bretignolles.

Ensuite nous avons une question sur les impacts du port du côté écologique puisque le port se propose comme une alternative à l’expansion foncière tout en restant le plus écologique possible (puisque le maire parle d’un port vert). Et quand vous vous y opposez, est-ce que cela veut dire que vous êtes pour le développement de l’urbanisation, ou vous…

En fait on s’y oppose parce que d’abord effectivement c’est un port qui va détruire une partie du littoral quand même. Et quand on dit qu’il est écologique, il y a quelque chose qui quand on crée une brèche dans le littoral, on ne sait jamais les conséquences sur l’environnement. On peut tout dire et n’importe quoi. Nous, on pense qu’il y aura des conséquences sur tout le littoral alentour, en particulier de très belles plages qui vont subir une érosion certainement à cause de la réalisation du port. Donc on pense que de toutes façons, il y aura une destruction d’une partie du littoral, d’une zone qui est Natura 2000 mer, d’une dune qui protège aujourd’hui un certain nombre d’habitations à Brétignolles sur Mer, la zone humide qui est avérée. Donc ça, c’est une destruction directe. A côté de ça, il y a un impact indirect qui rejoint le fait qu’il y a une discontinuité dans un endroit donné dans le littoral et cette discontinuité va perturber tout le transit sédimentaire a niveau des plages alentours et donc provoquer des risques d’érosion importants. Environnementalement, il y a pour nous des conséquences qui justifient que l’on pratique le principe de précaution.

Ca a l’air assez négatif géologiquement parlant et écologiquement, mais la ville doit quand même penser à son aspect financier. Et ce qu’a l’air de dire le maire, c’est que si le port ne se construisait pas, il y aurait une urbanisation croissante de toute façon. Et ce que c’est forcément mieux ?

Ce qu’ils disent c’est qu’effectivement, le fait de créer un port, ça allait supprimer un petit peu la réalisation d’un certain nombre de maisons secondaires puisque le port allait apporter à la commune- tant qu’il sera financé, c’est à dire au bout de 20 ans quand même- un certain nombre de redevances qui seront l’équivalent des 4000 à peu près habitations construites. Ca veut dire qu’il veut freiner l’urbanisation sur sa commune parce qu’il part du principe que l’urbanisation actuelle apporte de nombreuse résidences secondaires qui ne vivent pas en permanence sur la commune et qui laisse de nombreuses habitations inoccupées. Il voudrait effectivement en réalisant un port plutôt freiner ce type d’habitation  et puis générer plutôt des habitations permanentes, faire venir des gens sur la commune et qui y vivraient. Il ne bloque donc pas tout à fait l’urbanisation, mais il cible une autre clientèle finalement. Pour le moment, on pense que c’est un argument qui est avancé comme ça pour pouvoir justifier économiquement le port. Mais que de toutes façons, entre les gens, il est difficile de distinguer entre un résident principal et un résident secondaire sur la commune. Quand quelqu’un veut venir prendre sa retraite à Brétignolles, et qu’il trouve un terrain, la plupart du temps, il peut construire sur ce terrain là. Bloquer la construction de résidences secondaires ça me semble être un leurre surtout dans la mesure où on prévoit dans les années à venir que tout le littoral vendéen va voir arriver de nombreuses demandes de résidents qui sont principalement des retraités.

Vous pensez vous que ce serait une meilleure chose qu’il y ait de nouveau résidents ?

De toutes façons, on pense qu’il faut un développement harmonieux de Brétignolles sur Mer. Il y a encore sur Brétignolles beaucoup de zones que l’on peut urbaniser pour recevoir des résidents et que l’on ne pourra pas les en empêcher. Il est certainement mieux de prévoir l’accueil de ces résidents plutôt que de construire un port de plaisance, ça c’est clair. Parce que la construction d’un port de plaisance ce n’est pas seulement la construction, mais c’est faire de Brétignolles une marina, c’est changer complétement de clientèle, donc changer complétement la nature même de la clientèle. Là, Brétignolles est une commune, je ne sais pas si vous la connaissez, mais une commune disons de bord de mer où il y a beaucoup de plaisirs simples de bord de mer : plage, les plaisirs de la mer : le surf, la pèche puisqu’il y a des rochers. Les gens qui viennent à Brétignolles su Mer, c’est pour profiter de tous ces plaisirs là. Si on fait un  port de plaisance, on va changer complètement de clientèle. On veut faire un port de plaisance pour attirer des voiliers, des grands voiliers etc. , donc des gens qui ont beaucoup plus d’argent. Ca veut dure qu’effectivement, ça aura un impact sur tous les commerces de la commune. Ca aura aussi un impact sur le prix des terrains, des maisons. On va changer profondément disons l’histoire de la commune.

On va changer de population

De population, et donc on va changer complétement l’histoire de la commune. Elle va être modifiée par ce type de marina. Elle a devenir un port plus comme St Gilles croix de vie ou comme les Sables d’Olonne. Plus qu’une commune de bord de mer quoi.

Ensuite, on avait des questions sur l’aspect technique de la réalisation du port. Dans une interview du maire dans France Culture, il affirme que les opposants manquent d’expertise pour prouver leurs propos, mais vous sur votre site vous citez des experts en ce qui concerne les dangers posés pour les marins. On aimerait savoir de qui il s’agit pour que nous puissions affiner notre recherche.

Il y a une chose, c’est que les opposants n’ont pas 3 400 000 euros à mettre pour réaliser un contre projet qui serait argumenté par une société d’étude comme BRL. Donc on ne peut se baser que sur les experts, l’expérience et la logique de tous les gens qui composent notre association la Vigie. Il y a par ailleurs beaucoup de gens qui sont spécialistes de l’environnement, spécialiste de l’économie etc. et qui donnent leurs avis. C’est plutôt des avis de bon sens que  des avis qui sont argumentés parce que on sait très bien que… De toute façon, vous avez une formation, moi j’ai une formation d’ingénieur. Je sais très bien qu’un bureau d’étude quand il est financé par une commune, il sait très bien construire un bon dossier technique et financier pour argumenter en faveur du projet quand on leur demande de l’argumenter. Le projet fait par la société BRL Ingénierie pour le maire de Brétignolles est un projet bien construit et bien justifié. C’est pas pour ça qu’il faut l‘accepter. C’est pour ça que si nous on s’oppose à ce projet, c’est qu’on estime que il présente quand même des dangers qui n’apparaissent pas dans le dossier. Et tous ces dangers là, c’est facile de dire qu’il ‘y aura pas de conséquences sur l’environnement. C’est facile de dire qu’il n’y aura pas d’impact sue les finances locales. Mais quand nous on se base – pour démontrer le contraire – sur les expériences, sur ce qu’il se passe par ailleurs, on s’aperçoit que lorsqu’on lance un gros projet, il est très difficile de l’encadrer financièrement. On dépasse toujours le budget initial. C’est toujours le contribuable qui paye. Voilà un exemple effectivement que l’on peut démontrer par l’expérience dans d’autres projets. On peut démontrer aussi que quand on définit un projet comme celui de Brétignolles où l’avant port est protégé uniquement par des récifs artificiels- je parle technique là- des barrières anti-houle, que l’avant port n’est pas entièrement fermé par des digues, on peut dire qu’il risque d’y avoir un problème de sécurité de navigation dans l’avant port. On peut très bien dire qu’un fois que l’on aura réalisé le projet, on peut s’apercevoir des problèmes et on va compléter ensuite les ouvrages de protection en fermant complètement la digue dans l’avant port. Donc ça montre aussi effectivement que l’on peut considérer aujourd’hui, et nous on considère que le projet est quand même inachevé, bien que justifié par le bureau d’étude qui dit qu’il fait des essais de modélisation pour dire que ça va marcher. Nous on est à peu près sûrs que ça ne marchera pas parce qu’on a une expérience par ailleurs qui disent que pour sécuriser la navigation dans un avant port, il faut qu’il soit protéger complétement par des digues. Ca on peut le démontrer par des expériences pars ailleurs. Il y a tout un tas de truc qui montre que techniquement, nous nos arguments sont des arguments par analogies, ce sont des arguments de bon sens.

Il faudrait confronter le bon sens avec les études.

Le problème du bon sens c’est qu’il est très difficile de faire un dossier de bon sens. On sait très bien faire des dossiers de calculs, alors là, on va utiliser des calculs très sophistiqués, mais comment peut-on … Bon, vous connaissez la mer, vous voyez les tempêtes, vous voyez les marées, vous voyez les vents qui arrivent de nulle part, ils sont très tournoyant. Mais quand on fait des calculs, on ne peut pas s’imaginer tout ça. On simule, on prend par exemple une direction, on dit qu’il y a des vents de Nord-Ouest et on va protéger l’avant port pour ces vents de Nord-Ouest. Mais est-ce que c’est suffisant pour créer un pot ? Effectivement, ça apporte une réponse pour un problème donné, mais ça n’apporte pas de réponse pour tous les problèmes. Surtout pour un port où on voudrait que l’entrée soit assurée 24h sur 24. Et nous ce qu’on peut dire c’est qu’effectivement on est en train de leurrer les gens en leur disant qu’effectivement on a fait tout ce qu’il fallait : les calculs qui vont bien, les validations qui vont bien pour réaliser un port qui ne sera pas bon. Parce qu’effectivement on a des expériences et on a des gens de bon sens qui sont capables de dire qu’aujourd’hui, voilà nous on peut dire que c’est pas vrai.

Il faudrait voir ce que la mairie a à répondre face au bon sens.

Et bien voilà. Ils vont certainement dire que l’on est le mariage de l’incompétence et du mensonge. Voilà. C’est ce qu’ils m’ont déjà dit je vous fais remarquer. Je pense que si vous avez tout lu le dossier. Si vous voulez au niveau de la controverse voir les relations qui peuvent exister entre le mairie et les opposants, il suffit, et je pense que vous l’avez déjà peut être fait, lire déjà la lettre aux bretignollais qui est une lettre de juin 2009 et lire aussi l’interview de France Culture de mai 2010 qui a été faite. Et vous verrez les relations qui peuvent exister aujourd’hui.

D’ailleurs nous avions quelques questions à vous poser à ce sujet.

La relation qui peut exister aujourd’hui entre la municipalité et les opposants ce n’est pas une relation démocratique où un débat est possible. C’est une relation compliquée où effectivement, pour la mairie, tout ce que disent les opposants c’est du mensonge, c’est de la manipulation.

Mais qu’est-ce qu’il vous reproche exactement ? Parce qu’on avait vu que le maire vous avait accuser de diffamation.

Alors pour moi, il me reproche – en plus personnellement- dans le blog, c’est vrai, j’essaye bien sûr de ne pas être sur la ligne chaude, mais il s’est passé une chose dans un contexte bien défini. C’est qu’après Xynthia, j’ai… Parce que pour moi, ce qu’il faut bien dire, mais pas que pour moi, en fait, ce n’est pas un projet technique dont on parle, c’est uniquement un projet économique et  financier. Ca veut dire que le maire effectivement qui veut assurer le développement économique de sa commune, propose un port pour ce développement. L’aspect technique, il s’en fout un peu. Lui, les intérêts qu’il vise, ce sont des intérêts économique. Pour nous, ces intérêts économique ce sont plutôt des intérêts particuliers plutôt que l’intérêt général. Alors, il s’est passé un truc, c’est que il y a eu Xynthia, et juste après Xynthia, nous on pensait que le projet allait être arrêté parce que Xynthia a eu un impact très fort sur tout le littoral Brétignollais. Et c’est catastrophe qui a beaucoup marqué la population. Et il se trouve qu’au cours du moi qui a suivi Xynthia, le maire a fait deux opérations : il a relancé son projets de port au lieu de l’arrêter. Il l’a relancé en conseil municipal le 17 mars 2010. Et il a envoyé dans la même période une brochure Avenir Exemplaire à tous les citoyens Brétignollais et à tous les élus du département pour montrer que ce qu’il voulait faire de sa commune, « son avenir exemplaire ».

Donc en faisant comme si Xynthia n’avait pas existé ?

Oui, comme si Xynthia n’avait pas eu lieu et surtout comme si son port avait été dimensionné pour Xynthia. J’ai pris sa personnellement comme une provocation. Et j’ai été un peu plus loin dans les articles et j’ai dit que le maire était en quelque sorte un gourou de l’économie locale et qu’il avait beaucoup d’adepte. Le mot gourou a été effectivement pris comme une diffamation. Il m’a amené au tribunal des Sable  (d’Olonne). Si vous voulez regarder, vous avez les jugements, tout ce qui s’est passé. Mais l’opération n ‘est pas terminée puisque même si le jugement du tribunal a été en ma faveur, je suis conduit en appel.

Mais si le tribunal a été en votre faveur, cela veut dire que vous aviez raison ou que ce n’était pas si agressif que cela.

Ils ne reconnaissent pas que l’on a raison. Le tribunal dans son jugement- et ça vous pourrez le trouver sur le site aussi- il part du principe que ce n’étaient pas des injures ou des diffamations, c’étaient tout simplement des métaphores journalistiques, des satires. La métaphore et les satires dans la liberté d’expression c’et quelque chose qui est utilisé couramment. Et puis deuxièmement, dans le jugement, e tribunal a reconnu que justement il y avait beaucoup de controverse au niveau de ce port de plaisance. Et que même la communication du maire était une communication qui allait parfois un petit peu loin vis à vis des opposants. La façon dont le maire considérait les opposants était assez inacceptable. Et ça c’est dit dans le jugement aussi. Cela veut dire que pour nous, c’était fort ce jugement. Par contre, le maire a fait appel de ce jugement, donc on attend l’appel.

Et depuis le maire n’a pas du tout changé d’attitude vis à vis des opposants ?

Non, non, non, absolument pas. C’est vrai que le sujet « controverse autour du port »est un sujet qui mérite d’être analysé, parce que nous personnellement on est prêts à apporter nos arguments, à en débattre. Mais on s’oppose carrément, on ne nous connaît pas, on nous ignore, on estime que l’on est très peu nombreux. Enfin, on ne veut pas nous rencontrer et on ne nous rencontre pas. Ca mérite d’être analysé aussi. Je pense que ce n’est pas lié au port, c’est certainement plus lié à la personnalité du maire de Brétignolles. Il ne faut pas oublier que c’est un gros entrepreneur.