Depuis 1994, date du premier classement des zones vulnérables, la Bretagne est considérée comme l’une d’entre elles. Le 27 novembre 1983, Huguette Bouchardeau, Ministre de l’Environnement, déclarait « Il y a urgence pour l’eau en Bretagne ». Selon l’association Eau et Rivières de Bretagne, « Entre 1970 et la fin des années 1990, la pollution moyenne des rivières de Bretagne a été multipliée par 7 » [1]. La concentration en nitrate dans les eaux continentales a depuis diminué pour atteindre en moyenne 40 mg/L. En réalité, cette moyenne cache de grandes disparités. La carte suivante, publiée par bretagne-environnement [2], représente des mesures effectuées en 2011, et témoigne des contrastes perceptibles sur le terrain :
La pollution de l’environnement par les nitrates cause des désagréments sanitaires, en perturbant l’écosystème, favorisant des processus tel que l’eutrophisation, ou l’apparition de marées vertes. Elle a également un impact sur l’économie de la région, qui voit ses paysages altérés, alors que le tourisme consitue une ressource considérable.
Si la Bretagne est particulièrement touchée par cette pollution d’origine agricole, c’est à cause d’une gande densité d’élevage de porcs, mais aussi de volailles et d’ovins. « La Bretagne, en France, en 2008, représente 56% des élevages de porcs français, 34% des élevages de poulets, 40% des élevages de dindes, et 30% des élevages de bovins » d’après L’agriculture en Bretagne.
La France a déjà été condamnée à plusieurs reprises pour ne pas avoir pris les mesures suffisantes dans la lutte contre la pollution de l’environnement par les nitrates. Une condamnation a eu lieu en 2002 notamment. En 2009 à nouveau, et d’après l’article « Nitrates, algues vertes en Bretagne » [3], la commission listait « de nombreux griefs comme des périodes d’interdiction d’épandage insuffisantes, des obligations insuffisantes concernant les capacités de stockage des effluents d’élevage, une sous-évaluation des quantités d’azote rejetées par les animaux, une insuffisante prise en compte des conditions locales (sol climat qui modifient la capacité d’absorption des nitrates (« équilibre de la fertilisation »)».
Pour ne pas affecter la productivité, les pouvoirs publics sont pourtant tentés d’assouplir certaines mesures. Un décret édité le 10 octobre 2011 prévoyait par exemple d’augmenter les possibilités d’épandage de lisier, ce qui avait causé le mécontentement des associations écologistes. De même, d’après l’article « Nitrates : le programme national d’actions assoupli en faveur de l’élevage » [4], le 1er mars 2013, les ministres de l’Agriculture et de l’Ecologie avaient « annoncé un assouplissement des mesures du programme national d’actions nitrates en faveur de l’élevage. ». Cependant, aux vues de la gravité de la situation, les mesures ont tendance à être renforcées. l’autorité environnementale, dans un avis sur le projet d’arrêté du quatrième programme d’action, disait : « Compte tenu de la situation de la Bretagne et pour diminuer encore les risques de pollution par les nitrates, il pourrait être envisagé dans l’avenir de reculer encore certaines dates d’autorisation d’épandage à la fin de l’hiver ».
[1]Eau et Rivières de Bretagne : « Nitrates : la Bretagne submergée »
(mise à jour déc 2010)
Disponible sur http://www.eau-et-rivieres.asso.fr/index.php?92/114
[2]« Concentrations en nitrates (Q90) dans les eaux superficielles », 22/02/2013
Disponible sur http://www.bretagne-environnement.org/
[3] « Nitrates, algues vertes en Bretagne », 22/07/2010
Disponible sur http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-France-respecte-t-elle-les.html
[4] « Nitrates : le programme national d’actions assoupli en faveur de l’élevage », 01/03/2013
Disponible sur http://www.actu-environnement.com/ae/news/nitrates-programme-action-elevage-17942.php4