Lorsque des critiques ou des soutiens sont émis envers l’écriture inclusive, explicitement ou implicitement, la personne qui argumente pense en fait à un certain type de texte lorsqu’elle s’exprime. Certaines débats autour de la question de l’écriture inclusive, ne tournent qu’autour un type de texte particulier, ce qui influe sur la controverse.
L’esthétisme par exemple, est un des points majeurs lorsque l’on considère les textes littéraires et poétiques. Chloé Delaume, écrivaine, explique que même si elle se prononce en faveur du point médian dans la plupart des registres, dans le domaine littéraire, « c’est compliqué de jongler avec ». De même pour Pierre Jourde, poète, l’écriture inclusive ne peut être appliquée partout, pour les poèmes cela donnerait «Je suis belle, ô mortel·le·s, comme un rêve de pierre.», et cela abîmerait le rythme, le rendant beaucoup plus dur à énoncer. Certains reprochent également à l’écriture inclusive d’impliquer la réécriture pour toutes les œuvres littéraires en inclusif, on trouve notamment l’exemple ironique repris de nombreuses fois de Le Corbeau et le Renard rédigé avec l’écriture inclusive. Eliane Viennot se défend elle de toute volonté de réécriture de la littérature, elle estime ainsi que pour la littérature cela relève du choix de l’auteur et autrice.
La circulaire du 21 novembre a été elle publiée par Edouard Philippe, à cause de l’initiative de certains membres de l’administration de rédiger des documents administratifs en écriture inclusive. Pour Pascal Jan, professeur de droit, cette circulaire concerne ici uniquement l’administration, qui se doit de publier des textes utilisant un langage normé qui doit pouvoir être cohérent et compréhensible par tous. Le chef du gouvernement a donc rédigé cette circulaire en partie en vue d’uniformiser l’écriture « administrative ».
Certaines remarques et propositions de l’écriture inclusive ne concernent que l’écrit, notamment par le fait que le point médian soit un outil graphique. De plus cette graphie peut être gênante dans certains cas. Dans son bilan d’utilisation de l’écriture inclusive sur le site Madmoizelle, Clemence Bodoc rapporte le courrier d’une lectrice aveugle qu’elle a reçue, qui lui explique qu’elle ne peut plus lire les articles contenant des points médians, car son logiciel de transcription pour non voyant ne prend pas en compte cette graphie. De même les questions d’esthétisme du point médian en tant que graphie, sont visuelles, et donc ne concernent que l’écrit.