Une des critiques principales faîtes à l’encontre de l’écriture inclusive est qu’elle aurait, comme le décrit Raphaël Enthoven, le même objectif que la novlangue de Georges Orwell dans 1984, c’est-à-dire de laver le cerveau. Mathieu Bock-Côté considère que l’écriture inclusive est une doctrine radicale qui mise sur l’intimidation idéologique avec le politiquement correct. Il dénonce un féminisme qui tordrait le réel pour qu’il se conforme à sa grille de lecture idéologique. Il rejette plus largement une police du langage prenant le contrôle de la langue, qui l’idéologiserait, et la détournerait de son objectif descriptif, afin d’en faire un outil de lutte pour les minorités. De même, Marc Lambron, académicien, utilise le terme de « guerre » avec ce combat féministe, et juge que l’écriture inclusive relève d’une « pensée dictatoriale » à travers une police générale du langage. Michael Edwards, autre académicien, estime qu’il ne faut pas « maltraiter » la langue pour des raisons idéologiques. Raphaël Enthoven affirme également que c’est une atteinte à la mémoire, et que cela relève d’un certain négationnisme. Le député Les Républicains Julien Aubert a d’ailleurs demandé au ministre de l’Education Jean Michel Blanquer l’interdiction de l’écriture inclusive, car elle prend « « en otage les écoliers pour transformer, sous couvert d’apprentissage à l’égalité, notre langue à des fins idéologiques ».
Le HCEFH rétorque qu’au contraire, la langue française est déjà politique, et qu’elle « a été infléchie délibérément vers le masculin durant plusieurs siècles par les groupes qui s’opposaient à l’égalité des sexes. ». Marie Kirschen, rédactrice en chef de la revue Well Well Well, condamne aussi l’idéologie sexiste qui serait derrière la langue. Florence Montreynaud estime même que lorsque l’Académie française prétend défendre la langue française, elle mènerait en réalité un « combat d’arrière-garde » de manière autoritaire, afin d’imposer son idéologie conservatrice et réactionnaire. C’est donc l’Académie qui se servirait en partie de la langue comme outil de lutte pour conserver la domination masculine. Elle considère d’ailleurs que le langage a été forgé par le patriarcat il y a quatre siècles. Dans une interview avec Le Point, Baudoin Eschapasse explique que si les académiciens sont réticents à féminiser des noms de métiers, c’est parce que les hommes seraient contre l’idée de partager le pouvoir. Il rejette également l’affirmation selon laquelle le langage inclusif serait une novlangue, car l’écriture inclusive consiste en partie à renouer avec des règles grammaticales qui ont existé par le passé. Il juge enfin que c’est bien l’Académie qui est interventionniste lorsqu’elle « entend proscrire certains usages ».