Une énergie non renouvelable

Le pétrole provient de matière vivante, c’est ce qui explique le terme d’« énergie fossile » employé pour le qualifier. La formation de roches-réservoirs de pétrole résulte d’un enchaînement d’événements et de conditions très particulières. Il en résulte que les régions pétrolifères sont relativement rares dans le monde.

De plus, le processus se déroule sur des échelles de temps géologiques : une centaine de millions d’années est nécessaire pour la formation du pétrole. On en déduit donc que le pétrole est une source d’énergie non renouvelable à l’échelle humaine.

En savoir plus sur la formation du pétrole : la formidable épopée d’une algue du Jurassique

Etant donné que nous exploitons ce pétrole, qui est donc une ressource finie, le capital de réserves restantes de pétrole diminue constamment. La production tendra donc vers zéro au fil du temps. Or cette production a commencé à zéro, elle passera donc par au moins un maximum global, appelé « pic pétrolier », ou « peak oil », ou encore « pic de Hubbert » du nom de Marion King Hubbert, géophysicien américain qui le premier a prédit ce pic pétrolier pour les Etats-Unis.

Notons tout de même que l’existence même de ce pic était sujet à controverse il y a seulement quelques années : ce n’est qu’en 2001 que l’ Agence Internationale de l’Energie a admis l’existence de ce pic, et en ce qui concerne l’Institut Français du Pétrole, le mot « pic pétrolier » n’est apparu qu’en 2004 dans leurs publications.

La presse titre très souvent « A quand la fin des réserves pétrolières ? », c’est donc le titre que nous avons choisi pour notre controverse afin de coller à l’actualité. Pourtant, il apparaît rapidement que cet épuisement total n’est absolument pas prévisible. En effet, il est très probable que le pic pétrolier marque le début d’une crise énergétique mondiale dont les conséquences réelles sont inconnues. L’exploitation du pétrole à partir du pic est donc imprévisible : la question de la fin des réserves pétrolières est racoleuse, elle fait vendre, mais elle n’a aucun fondement. Notre controverse porte donc avant tout sur la date de ce pic, qui fait l’objet d’un réel débat au sein des spécialistes.

La date du pic pétrolier dépend bien évidemment de la quantité totale de pétrole qu’il est possible d’extraire, mais aussi sur la manière de l’extraire. Ces deux points feront respectivement l’objet d’une étude dans les deux paragraphes suivants : exploration et production du pétrole.

Suite de la visite : l’exploration