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Evaluation de la population thonière

 

Pourquoi évaluer les populations de thons ?

Afin de prendre des mesures concernant la survie de l’espèce thon rouge, il faut, en premier lieu, effectuer un bilan de la situation, et notamment effectuer un diagnostic sur l’état d’un stock halieutique. En effet, en s’appuyant sur des connaissances précises des quantités de thons présents dans les mers et océans, les commissions spécialisées dans le thon rouge peuvent adapter les mesures et les quotas de pêches. Pour évaluer correctement la population thonière, il est nécessaire de connaître au minimum les quantités capturées, la composition des captures en âge et en taille, et l’effort de pêche déployé.

Les difficultés liées à l’évaluation des populations.

Pour déterminer l'état du stock, les spécialistes ne disposent que d'une seule donnée : les relevés de pêche. La comptage des populations en mer s'est révélée trop imprécise. Des essais ont été effectués avec des sondeurs immergés afin de repérer les bancs de poissons, mais sans succès. Les statisticiens se fondent donc sur les informations données par les pêcheurs.

De plus, dans le cas du thon rouge, toutes les données concernant les prises sont souvent de mauvaise qualité et non fiables. En effet, plusieurs Etats membres de la CICTA sous-déclarent systématiquement leurs captures. Par ailleurs, ces données peuvent être également manquantes, voire inaccessibles lorsqu’il n’existe pas de système officiel de collecte de données.

Comment évaluer les populations ?

Dans le cadre de l’internationalisation du problème des stocks de thons, des recherches précises sont menées pour arriver à une évaluation correcte de la population thonière, notamment sur la connaissance de la biologie du thon rouge, de sa reproduction (maturité, fécondité, fréquence individuelle de reproduction, etc.). En rassemblant un maximum de connaissances sur l’espèce, il est possible d’améliorer la représentation dynamique des populations de thon rouge, d’approfondir la connaissance des processus qui les gouvernent, et donc de modifier leur formalisation mathématique. Les chercheurs peuvent ainsi adapter régulièrement leurs méthodes d’évaluation, et obtenir des chiffres mis à jour.

L’absence de données.

            Les mesures prises par les commissions spécialisées dans le thon rouge sont clairement adaptées suivant l’évolution des stocks thoniers. Cependant, les données concernant ces stocks sont très difficilement accessibles. Commissions, instituts de recherche, et groupes écologistes ne publient pas de chiffres précis : « le sujet étant médiatisé, brûlant et épineux » selon le responsable Politique Internationale du WWF, ils préfèrent garder leurs chiffres en interne.

Des données grossières.

Certaines données, certes imprécises, sont cependant parfois diffusées. Les groupes écologistes et certains chercheurs considèrent que les populations de thons rouges de l'Atlantique ont été décimées par la pêche. Le stock aurait subi une baisse estimée à 80 % en une dizaine d'années.

Etant donnée l’imprécision des chiffres, certains groupes tels que le WWF proposent d’investir une partie de l’argent utilisé pour subventionner les pêcheurs, dans le développement de méthodes efficaces pour évaluer le stock de thons.

Cependant, malgré l’incertitude des chiffres, les estimations sont suffisamment critiques pour que les commissions « thon rouge » se mobilisent pour la survie de l’espèce.

Suite: Evolution des quotas