L’enfoncement du lit de la Loire, quelles conséquences ?

Des impacts écologiques

Sur la flore

La baisse du niveau d’eau dans les nappes phréatiques engendrée par l’incision du lit du fleuve a pour conséquence directe la disparition progressive des forêts alluviales (c'est-à-dire les arbres et arbustes situés à proximité du fleuve et notamment dans le lit majeur) car les racines de ce type de végétations ne sont désormais plus capable d’atteindre les zones humides dans le sol. De plus une certaine proportion de ces arbres meurent de stress hydrique (succession de périodes sans eau et de périodes avec trop d’eau) dont la cause première est la fluctuation du niveau d’eau dans le fleuve lié au fonctionnement du barrage de Grangent.

Parallèlement à cette disparition des forêts alluviales, on assiste à une végétalisation de plus en plus marquée des berges de la Loire. L’enfoncement est responsable d’une perte de mobilité du fleuve, dont le lit se fige peu à peu. Ainsi certaines grèves ne sont plus détruites et se couvrent d’une végétation dense alors que dans le même temps des bras morts s’assèchent. L’enfoncement du lit de la Loire est donc responsable de la disparition d’une grande variété d’habitats et de paysages (gourds, roselières, prairies, boisements,...), ce qui a évidemment un impact direct sur la faune de la région.

Végétalisation des berges

 

Sur la faune

La disparition des habitats de la Loire menace la survie de nombreuses espèces qui appartiennent au patrimoine de la région (Chevalier guignette, Bihoreau gris, Pulicaire commun, Pulicaire vulgaire, Limoselle aquatique...). Plus précisément toutes les espèces qui sont liées à des milieux temporaires de grèves ne peuvent plus se reproduire (cas de la sterne par exemple, ou de la couleuvre vipérine, ainsi que de nombreux amphibiens et en particulier des crapauds).

Sterne arctique

 

Le fonctionnement du barrage de Grangent est là encore problématique. Un brochet par exemple qui a besoin d’une hauteur d’eau d’un mètre pour se reproduire ne pourra plus le faire dans des zones ou les fluctuations de la hauteur de l’eau sont journalières, son lieu de ponte se retrouvant successivement à sec puis à l’eau. De même les étangs a poissons, de moins en moins connectés au fleuve, voient leur population piscicole diminuer progressivement.

 

Un brochet