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Eléments théoriques sur la contamination des OGM

La reproduction du maïs

Les fleurs mâles et femelles du maïs sont portées par la même plante mais placées à des endroits différents.

Le cycle de développement du maïs est très court, grâce à un système de photosynthèse spécifique qui lui permet de très bien valoriser la lumière et la chaleur. A chacune des phases de développement correspond la formation d'un ou plusieurs organes essentiels de la plante :

a. La phase végétative : elle correspond à la formation de l'ensemble de la tige et des feuilles. La durée de cette phase dépend de la précocité de la plante et des conditions climatiques.

b. La phase de reproduction : elle correspond à la formation et au développement des organes reproducteurs. L'épi (inflorescence femelle) commence à se développer un mois avant la floraison. La panicule (inflorescence mâle) se développe dès la fin de la phase végétative. La formation du pollen débute 2 à 3 semaines avant la floraison.

Du fait du décalage dans le temps de la maturité mâle et femelle, la fécondation croisée est favorisée. Le maïs est donc naturellement une espèce allogame. Il est auto fertile mais avec une forte dépression de consanguinité.

La soie a pour rôle de "capturer" le grain de pollen pour que celui-ci puisse, grâce au tube pollinique, aller féconder l'ovule.

En cas de pluie ou d'irrigation, le pollen reste enfermé dans les loges des étamines. La durée de vie du pollen est généralement de quelques heures. Après sa libération, le pollen monte en hauteur et se répartie avec une densité homogène sur les mille premiers mètres de hauteur. Il est ensuite transporté par le vent et retombe par simple gravité. Il arrive alors sur les soies permettant la fécondation.

Dans les minutes qui suivent son arrivée sur la soie, le grain de pollen émet un tube pollinique. Celui-ci progresse rapidement dans la soie et arrive en moins de vingt quatre heures jusqu'à l'ovule. Plusieurs dizaines de grains de pollen peuvent "germer" dans une même soie, mais un seul parviendra à l'ovule et assurera la fécondation. Enfin, une panicule peut produire plusieurs millions de grains de pollen.

La contamination des plantes

Le risque de la culture en champs des OGM est la fécondation par du pollen de plantes génétiquement modifiées de plantes de cultures traditionnelles. La génération suivante de ces plantes traditionnelles porterait des traces plus ou moins importantes de leurs ancêtres génétiquement modifiés.

Pour les filières conventionnelles, le seuil de présence d’OGM est de 0,9 % de chaque ingrédient, à condition que cette présence soit « fortuite ou techniquement inévitable ».

On distingue différents types de contamination :

  • La dissémination par pollution génétique : le (ou les) gène(s) étranger(s) introduit(s) volontairement dans une plante se retrouve(nt) involontairement dans une autre ou dans un autre organisme.
    • contamination verticale : pollinisation et croisements inter-variétaux,
    • contamination horizontale : transfert direct de matériel génétique entre deux organismes, sans croisement, par exemple entre plantes et micro-organismes du sol, ou encore d’une plante à une autre plante via les virus.
  • Les modes de contamination exceptionnels (inondation d’un site de culture d’OGM ou vents violents, …)

Pour empêcher la contamination, trois mesures peuvent être envisagées :

  • Périmètre de sécurité : cette première méthode consiste à séparer les champs OGM des champs de cultures traditionnels d’une distance telle qu’aucun, ou suffisamment peu, d’organismes génétiquement modifiés n’atteignent les cultures traditionnelles.
  • Barrière à pollen : cette seconde méthode consiste à séparer les champs OGM des champs de cultures traditionnelles par des rangées de plantes non génétiquement modifiées sensées capter le pollen émis par les plantes génétiquement modifiées afin de préserver les cultures traditionnelles.
  • Le zonage : délimiter des zones de cultures OGM telles que ces zones correspondent à des délimitations naturelles, afin de réduire les effets de bord. Cette mesure est incontestablement la plus sûre et la plus délicate à mettre en œuvre.

Remarques générales sur la contamination

Pour terminer, on peut éventuellement faire quelques remarques générales sur la contamination.

  • Absence d’étanchéité parfaite des plantes génétiquement modifiées : une garantie étanchéité parfaite entre les filières, depuis la culture jusqu’à la récolte et le stockage dans les silos semble impossible (le flux de graines, transportées notamment par les oiseaux ou autres animaux est incontrôlable).
  • Avantage sélectif des OGM sur les plantes traditionnelles : les plantes génétiquement modifiées présentent, par construction même, des caractères qui constituent un avantage sélectif par rapport aux autres plantes (meilleure résistance aux insectes, développement plus rapide…).
  • Dans l’Union européenne des Vingt-Cinq, presque 60 % des exploitations ont une surface de moins de 5 hectares, ce qui rend délicate les mesures de « coexistence » entre PGM et plantes non génétiquement modifiées.