Un périmètre de plus de 500 mètres ? Estimation de la dispersion de pollen à longue distance à l'échelle d'un paysage agricole : une approche expérimentale.
Cette expérience a été réalisée par plusieurs chercheurs de laboratoires différents : -Céline Devaux, Laboratoire Ecologie, Systématique et Evolution Université Paris-Sud, CNRS ; -Claire Lavigne, Laboratoire Ecologie, Systématique et Evolution Université Paris-Sud, CNRS ; -Jane Lecomte, Laboratoire Ecologie, Systématique et Evolution Université Paris-Sud, CNRS ; -Etienne Klein, INRA ; -Joëlle Lallemand, BioGEVES ; -Hélène Falentin, BioGEVES. Sonia Vautrin, BioGEVES. Anne Bernole, BioGEVES. Valérie Le Clerc, BioGEVES.
Protocole de l’expérience :
L’objectif de ce projet était de caractériser la fonction de dispersion à longue distance du pollen dans un bassin de production (Selommes, Loir-et-Cher).
La réflexion primitive a été faite autour d’une observation qui a suscitée de nombreuses interrogations. En effet, il a été observé que, bien que diminuant avec la distance, il restait toujours un peu de pollen si on s’éloigne du champ et au bout d’une certaine distance, ce taux se stabilise. Ceci provient du fait qu’au-dessus du champ, il y a une remontée du pollen dans les couches de l’atmosphère et donc le pollen peut avancer dans certaines couches et ainsi parcourir de grandes distances. Ce qui limite cette dissémination est la durée de vie d’un pollen.
Il a été montré que la composition du nuage pollinique au-dessus de points placés aléatoirement dans un paysage est fortement dépendante de la forme de la fonction de dispersion. Le nuage pollinique reflète essentiellement la composition de la source de pollen la plus proche. Ces prédictions ont été utilisées pour mettre en place une expérimentation visant à déterminer le type de fonction de dispersion caractérisant le pollen de colza. 50 plantes de colza mâle-stériles (capteurs de pollen) ont été réparties surcv13 sites dans la région d'étude au moment du pic de floraison du colza. Le choix de ces sites a été fait en fonction de la distance au champ de colza le plus proche (50 ou 300 m), de la présence d'une population de colza hors-champ dans un périmètre de 50 m, et enfin, de la structuration du paysage (remembré ou non).
Les résultats :
Les résultats suggèrent donc que la dispersion du pollen à longue distance ne doit pas être négligée dans une modélisation des flux de gènes à l'échelle d'un agro-écosystème. Une deuxième expérimentation a été mise en place en 2003 afin d'affiner ces résultats, et en particulier afin de déterminer plus précisément les paramètres des fonctions de dispersion retenues. On retrouve du pollen à plus de 500 mètres du champ.
Les critiques de cette expérience :
Cette expérience s’intéresse au pollen du colza et non au maïs, ce qui pose un problème de comparaison avec les autres expériences. Il n’y a aucun taux de présence donné clairement, ce qui aurait permis de mieux se rendre compte de la dissémination. Enfin , les conditions de réalisation de l’expérience restent floues.
Les critiques de l’expérience :
Les informations que le programme diffuse restent peu précises. Sur le schéma proposé, seul le vecteur de dissémination « vent » semble être pris en compte alors que les abeilles sont un moyen important de transport du pollen. De plus, il est annoncé que quelques rangées de maïs captent la majorité du pollen , mais le nombre de ces rangs n’est pas précisé. Enfin, en ce qui concerne le nombre de mètres, aucun chiffre précis n’est avancé. Il annonce que quelques mètres suffisent en s’appuyant sur la loi et son seuil de contamination de 0.9%.