Projet éthique et social d'Aubrey de Grey

Pour Aubrey de Grey, traiter le vieillissement est « un devoir social, médical et humanitaire ». En effet, le vieillissement est la première cause de mortalité dans le monde, responsable de 90% des morts dans le monde occidental. Au même titre que le cancer et le diabète, c’est un problème de santé publique.

Il y a un malentendu à dissiper sur l’allongement de la vie. Vivre plus longtemps va de paire avec vivre en meilleure santé, sur le plan physique et cérébral : les centenaires de demain seront plus dynamiques que ceux d’aujourd’hui. Cela va bouleverser notre vision du monde, et engendrer une nouvelle société, la société « post-vieillissement ».

L’objection la plus fréquente est le risque de surpopulation : si nous vivons plus longtemps, ne serons-nous pas trop nombreux ? Pour Aubrey de Grey, l’histoire a montré que l’humanité sait s’adapter à l’allongement de la vie en réduisant le taux de natalité. Vivre plus longtemps, ou avoir plus d’enfants, cela relève d’un choix, et nous sommes en devoir de laisser ce choix à nos descendants.

Les grandes religions du monde nous incitent aussi à pousser nos recherches, afin de lutter contre la souffrance et de sauver des vies. Aubrey de Grey affirme « Ce que je fais, c’est l’œuvre de Dieu ».

D’un point de vue pratique, la vie s’organisera différemment dans la société post-vieillissement. Par exemple, l’âge de la retraite sera reculé, et la carrière d’un individu pourra comporter plusieurs reconversions. Des mesures économiques seront prises en ce sens, pour éviter les luttes entre les différentes tranches d’âge sur le marché du travail.

Cependant, nous ne serons jamais immortels, car nous ne pouvons pas écarter l’hypothèse d’une mort accidentelle, mais nous pourrons ralentir indéfiniment les effets du vieillissement. Les sceptiques seront convaincus devant les progrès qu’accomplira le projet SENS.