Aubrey de Grey affirme avoir établi la liste exhaustive des facteurs du vieillissement. Par l’intermédiaire de la fondation SENS, il a lancé des projets de recherches pour traiter chacun individuellement. Les solutions qu’il a imaginées utilisent la transplantation, la thérapie cellulaire et la thérapie génique.
La perte de cellules
Le problème : Avec le vieillissement, des cellules disparaissent et ne sont pas remplacées. C’est notamment le cas dans le cœur et le cerveau.
La solution : RepleniSENS prône deux moyens de limiter cette disparition: stimuler naturellement ou artificiellement la division des cellules existantes, ou introduire de nouvelles cellules.
L’avancement : La fondation SENS a décidé de ne pas attribuer de fonds à cette partie du projet, en raison des législations actuelles sur les cellules souches.
Les mutations cancéreuses :
Le problème : L’ADN subit en permanence des mutations, dont certaines peuvent être à l’origines de cancers.
La solution : OncoSENS développe le procédé WILT, ou Whole-body Interdiction of Lengthening of Telomeres. Les télomères protègent la cellule cancéreuses et lui permettent de se reproduire: sans eux, une cellule cancéreuse s’auto-détruit rapidement. Il s’agit de radicalement supprimer les gènes de la télomérase dans toutes les cellules du corps.
L’avancement : Cette partie est encore au stade de projet.
Les mutations dans les mitochondries
Le problème : La mitochondrie fournit son énergie à la cellule. Ce composant essentiel possède son propre ADN, très fragile et difficile à réparer.
La solution : MitoSENS est une thérapie génique qui stocke des copies de l’ADN mitochondial dans le noyau, au cas où l’original est endommagé par des mutations.
L’avancement : depuis Janvier 2007, des expériences sur des rats ont fourni des résultats intéressants à l’Université de Cambridge et à l’Institut de la Vision à Paris. Cependant, ce sont des résultats d’expériences intermédiaires, la thérapie en elle-même n’a pas encore été testée.
Les cellules résistantes
Le problème : Certaines cellules développent une résistance particulière qui empêche leur élimination par le corps. Elles s’accumulent et nuisent au bon fonctionnement du métabolisme.
La solution : ApoptoSENS vise à détruire ces cellules résistantes. Pour cela, on pourrait injecter une molécule qui les force à s’autodétruire, ou stimuler le système immunitaire pour qu’il les détruise. Ces idées sont très proches de celles développées dans le projet WILT.
L’avancement : un projet de recherche « interne à la Fondation » a été lancé en 2008 pour supprimer les cellules âgées dans le sang de souris. Rigidification des tissus : Le problème : Les protéines qui s’accumulent à l’extérieur des cellules ont tendance à rigidifier les tissus en créant des liaisons croisées. La solution : GlycoSENS cherche à casser les liaisons protéiques qui s’établissent entre les cellules. La molécule d’alagebrium est une piste, on peut aussi développer des enzymes qui détruisent spécifiquement les protéines nuisibles. L’avancement : le projet est en cours de planification et les recherches devraient commencer fin 2009.
Agrégats extracellulaires
Le problème : Certains déchets qui s’accumulent à l’extérieur des cellules n’établissent pas de liaison et n’ont aucune fonction biologique. Elles peuvent engendrer des pathologies comme la maladie d’Alzheimer ou le diabète de typeII.
La solution : AmyloSENS cherche à contrer ces phénomènes en étudiant notamment l’athérosclérose, un dommage causé aux vaisseaux sanguins par l’accumulation du cholestérol. Un vaccin de l’entreprise Elan Pharmaceutique avait donné des résultats prometteurs sur l’athérosclérose, mais avait été abandonné en raison de ses effets secondaires. Il s’agirait de s’en inspirer pour développer un vaccin qui stimule le système immunitaire, afin qu’il élimine les déchets extra-cellulaires.
L’avancement du projet : Le type de vaccin souhaité est identifié, des discussions sont en cours pour lancer les recherches.
Agrégats intracellulaires
Le problème : Il existe des types de déchets que les cellules n’arrivent pas à détruire : ils s’accumulent à l’intérieur et gênent le bon fonctionnement des cellules. Ce processus est à l’origine d’accidents cardio-vasculaires, de maladies neurodégénératives (Alzheimer et Parkinson), et de cécité.
La solution : LysoSENS Il s’agit de développer un enzyme qui détruise les déchets intracellulaires. On trouve dans le sol des enzymes qui correspondent à ces exigences, mais il faut encore les identifier.
L’avancement du projet : les équipes de la Fondation on réussi à isoler et cultiver une enzyme capable de dégrader le 7-ketocholesterol, (impliqué dans la maladie d’Alzheimer) et la CML (associée au diabète). Les développements pharmaceutiques sont en cours à l’Université de Columbia. De plus, ces recherches ont fait l’objet d’une publication en mars 2008 dans la revue Biodegradation, de l’Université de Rice.