Protéger ou réguler ?

L’Union Européenne s’engage à arrêter l’érosion de la biodiversité et la dégradation des écosystèmes d’ici à 2020. En conséquence, elle doit identifier les menaces qui pèsent sur la biodiversité et qui sont doubles : d’une part, la chasse diminue les stocks de plusieurs espèces menacées, d’autre part, certaines espèces prolifiques constituent une menace pour la faune et la flore. Le défis est alors de protéger certaines espèces tout en en régulant d’autres.

Protéger certaines espèces

Les défenseurs de la nature s’inquiètent des intentions des chasseurs. La législation leur semble encore trop faible : 20 espèces d’oiseaux placées sur la liste rouge de l’Union Internationale de Protection de la Nature sont encore chassables, d’après la directrice du pôle conservation de la nature de la LPO . Au total, 64 espèces d’oiseaux sont chassables ; ainsi, un tiers d’entre elles sont considérées comme extrêmement fragiles. Ces écologistes tirent la sonnette d’alarme concernant ces populations d’oiseaux, en avançant des chiffres recueillis en 2018 par la LPO [5]. En voici un extrait relayé dans la presse :
« 30 % des effectifs des oiseaux agricoles en France, 41 % des espèces menacées en Franche-Comté sont passées à la trappe de l’histoire et de la biodiversité. »

Ces espèces sont pourtant essentielles pour la biodiversité ; les oiseaux agricoles disséminent les graines agricoles et éliminent les rongeurs des cultures [5]. C’est ce sur quoi les défenseurs des oiseaux se fondent pour réclamer de nouvelles règles de protection de l’environnement. Celles-ci devraient être le plus globales possibles, car les oiseaux ne s’arrêtent pas aux frontières. La disparition de ces espèces touche aussi la chaîne alimentaire. De la même façon, les loups et les ours ont été chassés de manière très importante en France, ce qui a diminué fortement leur population. Leurs proies (les sangliers, les chevreuils, etc…) ont donc pu proliférer librement. Toutefois, nous verrons dans la partie qui suit que ces espèces peuvent avoir un impact négatif sur la biodiversité des forêts françaises. Le thème de la protection des espèces est donc impératif pour la protection de la diversité de la faune et de la flore. 

Deux chasseurs dans la forêt - Source : unsplash.com

Réguler certaines espèces

A l’inverse, certaines espèces représentent une menace pour la biodiversité et font l’objet de nombreuses études dans le cadre de l’action de l’Union Européenne qui veut arrêter l’érosion et la dégradation des écosystèmes. Ces études ont été recueillies dans un rapport d’Agro ParisTech [28], pour la Revue Française Forestière, et montrent l’impact négatif des ongulés sauvages sur la flore, la faune, mais aussi sur les propriétés chimiques des sols. Cette revue publie des articles scientifiques ou d’opinion sur la faune et la flore. L’idée générale tirée de ces études est que cette espèce de sangliers est extrêmement prolifique et sa population ne cesse d’augmenter en Europe. En plus des dégâts causés sur les cultures, ces sangliers consomment les graines en fouillant le sol et compromettent grandement la régénération forestière. C’est également le cas des cerfs et des chevreuils. Ces espèces ont un impact globalement négatif sur la biodiversité et la durabilité des forêts.

« Entre 60 et 70 % des plus de cent études analysées pour cette synthèse décrivent un impact négatif du sanglier sur la biodiversité (végétale et animale). »
Des sangliers fouillant le sol - Source : unsplash.com

Il devient impératif de réguler les sangliers en les chassant afin de protéger les activités agricoles humaines et de sauvegarder la diversité des espèces végétales dans nos forêts. Cette régulation répond finalement à la recherche d’une chasse durable, définie par la Charte Européenne de la chasse et de la biodiversité, et de laquelle doit s’inspirer la législation cynégétique.

« L’utilisation des espèces de gibier et de leurs habitats d’une manière et à un rythme qui n’entraînent pas l’appauvrissement à long terme de la diversité biologique ni ne préviennent sa restauration. Une telle utilisation préserve ainsi le potentiel de la biodiversité pour satisfaire les besoins et les aspirations des générations présentes et futures […]. Quand la chasse est ainsi organisée d’une manière durable, elle peut apporter une contribution positive à la sauvegarde des populations de la faune sauvage et de leurs habitats, tout en générant des bienfaits pour la société. »

ACTEURS

Vous pouvez ici vous renseigner sur les acteurs qui interviennent dans cette controverse.

EN SAVOIR PLUS

CHRONOLOGIE

Une frise chronologique répertoriant les différents événements marquants de la controverse est proposée ici.

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BIBLIOGRAPHIE

Nous avons listé toutes les références (articles de presse, rapport, littérature scientifique, etc.), et citations que nous utilisons ici. 

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