Image : Mosa Meats Press Kit
Entre 1960 et 2010, la consommation de viande dans le monde par habitant et par an a doublé, et l’évolution s’est faite de façon quasi-linéaire (OCDE FAO 2013). Les estimations mettent en avant un prolongement de cette tendance jusqu’à au moins 2030-2040. Cette évolution est tirée en partie par l’élévation du niveau de vie des classes moyennes dans les pays en développement.
Mais pourtant, la prise de conscience du fort impact d’une consommation carnée par rapport à une consommation végétale est indéniable, que ce soit l’émission de méthane dans les parcs bovins, la faible rentabilité du kilo de viande (en terme de superficie nécessaire à sa production), ou les questions d’éthique qui interviennent dans l’industrialisation de l’élevage. Ce combat a longtemps été binaire, avec une opposition nette entre le monde de la production et celui de la consommation.
La viande artificielle, aussi appelée viande in vitro ou viande synthétique, est parvenue à se faire une place de choix dans cet affrontement en un peu plus d’une décennie. Elle se définit comme “un amas de cellules musculaires qui se multiplient dans des boîtes de Pétri avec un milieu de culture suffisamment riche pour permettre aux cellules de se multiplier” [17]. Nous avons pris la décision de distinguer la viande artificielle de tous les substituts de viande qui sont apparus dans les dernières décennies (steak végétal, viande de tofu) et qui ne sont pas issus des laboratoires mais d’une conglomération industrielle d’aliments déjà connus du public avec une volonté de se rapprocher des sensations gustatives que procure la consommation de viande. Sans faire l’unanimité, elle est parvenue à attirer l’attention du monde de la recherche ainsi que des financements conséquents pour avoir le développement qu’on lui connaît actuellement.
Ce site web est le résultat d’un travail de synthèse d’un grand nombre de points de vue, d’acteurs que nous voulions positionner dans la controverse. Rester concis tout en essayant de montrer la diversité des articles scientifiques, articles de presse, entretiens, que nous avons analysés ; voilà le but de ce site web qui est autant destiné à un public n’ayant qu’une connaissance limitée du sujet qu’à un public plus averti qui souhaiterait élargir sa connaissance de la controverse.