Le clonage thérapeutique

Plan du site : 

Page d'accueil 

Informations sur le clonage 

Historique

La problématique 

Cartographie des débats

Une autre solution ?
 
 

 


Liens vers des sites connexes : 

Rapport de l'assemblée nationale sur le clonage

Site "éthique et santé"

 

 


 

 

Vers une autre solution ?

 

Une équipe de chercheurs de l'Institut neurologique de Montréal vient de découvrir chez l'adulte une nouvelle source de cellules souches qui détiendrait un potentiel immense, voire comparable à celui des cellules souches issues d'embryons. Présentes dans le derme, la couche la plus profonde de la peau, ces cellules posséderaient tous les ingrédients nécessaires à la fabrication de cellules nerveuses, de cellules adipeuses, de cellules musculaires et peut-être même plus.

En plus d'annihiler la question éthique soulevée par l'utilisation d'embryons comme source de cellules souches pour le traitement de diverses maladies incurables, les cellules souches adultes mises au jour par Freda Miller et ses collègues du Centre de survie neuronale et du Centre de recherche sur les tumeurs cérébrales de l'INM préviendraient également les complications associées aux greffes d'organes et de cellules provenant d'un donneur, qu'il soit adulte ou embryon.

Cette nouvelle source de cellules souches adultes se distingue avantageusement des cellules souches découvertes à ce jour dans divers autres tissus de l'homme adulte, tels que le cerveau, la moelle osseuse, la rétine et l'épiderme. "La plus grande surprise fut celle de constater qu'elles [les cellules souches du derme] peuvent se transformer en différents types de cellules - nerveuses, musculaires et adipeuses notamment. Alors que la plupart des cellules souches adultes génèrent des cellules semblables à celles du tissu dont elles proviennent, explique la biologiste moléculaire et cellulaire, Freda Miller. Par exemple, des cellules souches adultes extraites du cerveau se différencieront nécessairement en neurones ou cellules gliales [les deux types de cellules les plus fréquentes du système nerveux]. Les cellules souches que nous avons isolées sont plus polyvalentes que les autres cellules souches adultes. Elles sont "pluripotentes"."

Les cellules souches embryonnaires sont quant à elles reconnues pour être "totipotentes", c'est-à-dire aptes à devenir n'importe quelle sorte de cellules spécialisées. Mais Freda Miller fait remarquer qu'elles n'autorisent toutefois que des allogreffes (greffe d'un humain, en l'occurrence un embryon, à un autre humain) alors que les cellules souches adultes prélevées dans le derme permettent des greffes autologues (avec les cellules du patient lui-même). L'utilisation des cellules appartenant au malade élimine ainsi les problèmes de rejet et les traitements immunosuppresseurs que les patients doivent poursuivre toute leur vie lorsqu'ils reçoivent un greffon provenant d'une autre personne.

 

 

Autres avantages

Les cellules immatures découvertes par les chercheurs de l'université McGill représentent également une source de cellules facilement accessibles, à la portée de tous les patients qui profiteraient d'une greffe de cellules souches. Mais aussi, elles évitent d'avoir recours aux cellules embryonnaires qui, comme on l'a vu la semaine passée, sont au centre d'une vive controverse.

Autre avantage sur les autres cellules souches connues chez l'adulte: elles semblent détenir un bon potentiel de reproduction comparable à celui des cellules embryonnaires. "Elles se divisent rapidement et longtemps, et ce, sans perdre leur aptitude à se différencier en divers types de cellules spécialisées. Alors que les autres cellules souches adultes ne prolifèrent pas aussi bien et seulement pendant de courtes périodes", souligne Freda Miller. Cette propriété est particulièrement
importante car les applications thérapeutiques entrevues nécessiteront la greffe d'un très petit fragment de tissu, qui prendra de l'expansion et se développera au sein de l'organe à traiter selon les besoins de celui-ci.

Les chercheurs ont pour l'instant isolé ces cellules "miracles" dans la peau de souris jeunes et adultes, lit-on dans l'article qui est publié aujourd'hui dans la prestigieuse revue Nature Cell Biology. Des études chez l'humain ont par ailleurs mis en évidence la présence de cellules similaires dans la peau d'individus adultes. Reste à déterminer si elles feront preuve de la même plasticité étonnante que chez la souris.

Si tel est le cas, elles ouvriront la voie aux cures les plus diverses. L'équipe de Freda Miller expérimente actuellement leur utilisation pour la réparation des lésions de la moelle épinière ainsi que pour le traitement de la maladie de Parkinson. D'autres équipes espèrent en tirer des cellules cardiaques qui pourraient suppléer aux cellules détruites lors d'un infarctus du myocarde. Ou même des cellules pancréatiques pour remplacer celles qui ne suffisent plus à la tâche chez les personnes diabétiques. "De la vraie science-fiction!", s'exclame Freda Miller !

 

<<< Page Précédente |

Accès au site de
Jean-Marc Henrion

Accès à la page web de
L'école des Mines de Paris

Webmaster