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La pollution à Salsigne

 

état actuel

 

Caractériser une pollution suppose la définition de trois paramètres : une ou plusieurs source, un ou plusieurs vecteur de transmission, des cibles. La présence simultanée de ces trois paramètres permet de parler de pollution effective ; dans le cas où un ou plusieurs d'entre eux n'existe pas, il y a seulement pollution potentielle.

 

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A Salsigne, les sources de la pollution sont liées à l'activité industrielle :

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L'exploitation minière génère des déchets arsénieux. Depuis un siècle, environ 120 tonnes d'or ont été extraites sur l'ensemble du site. Le minerai contenant en moyenne 10 grammes d'or par tonne, on en déduit que 12 millions de tonnes de minerais ont été extraites.  Or le minerai exploité à Salsigne contient en moyenne 10 % d'arsenic en masse,  par conséquent, 1,2 millions de tonnes d'arsenic ont été libérée,  300 000 tonnes ont été commercialisées. Restent donc sur place 900 000 tonnes d'arsenic, présents sous forme de sable, dont environ 65 000 en surface. (les données numériques sont de la DRIRE)

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Le traitement du minerai par cyanuration entraîne la production de boues cyanurées (présentes dans les bassins de décantation, désignés sous le nom de "plages"). 

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Ces problèmes ont été aggravés par l'activité polluante de la SEPS, qui, de 1992 à 1996, a utilisé à la Combe du Saut un four utilisé auparavant pour la pyrométallurgie pour l'incinération de déchets industriels divers. Ceci a entraîné l'émission de fumées polluantes, ainsi que la concentration sur place de gypses arsénieux.

 

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Les vecteurs de la pollution sont principalement :

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les eaux de ruissellement et les eaux souterraines, qui se retrouvent dans l'Orbiel.

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La pollution à Salsigne : des zones de concentrations des produits polluants à la suite de la présence d'une source sur le lieu même ou bien du dépôt de polluants par la rivière. Voir aussi le plan schématique de la région de Salsigne.

l'air, qui transporte des poussières polluantes chargées en métaux lourds depuis la surface des plages ou les zones d'affleurement en surface des déchets arsénieux.

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A partir des plages de l'Artus et de Montredon , la pollution peut être directe.

 

 

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Les conséquences de la présence  cumulée de sources polluantes et de vecteurs de pollution sont directes sur l'environnement :

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Les anciennes mines aujourd'hui abandonnées de Malabau, à proximité de Villardonnel, et de Nartau, à proximité de Villanière (voir le plan schématique de la région de Salsigne) présentent des galeries facilement accessibles. Tous les déchets sont en place à proximité de ces sites. L'acidité des  eaux de ruissellement est très forte (pH voisin de 2 à Malabau selon Frédéric Ogé).

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Le 6 mars 1997, un arrêté préfectoral interdit la vente et la consommation de légumes, de thym et d'escargots de la vallée de l'Orbiel. Les motifs en sont "des taux d'arsenic, de cyanure, de cadmium et de plomb largement supérieurs aux teneurs au-delà desquelles la sécurité des personnes ne peut être garantie" (J.O., 26/07/98). A l'heure actuelle, la consommation et la vente de légumes sont encore interdites.

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Les impacts sur la santé humaine des pollutions de la région de Salsigne sont relativement mal connus. Des cas de cancers du poumon ont été signalés chez les mineurs.

 

 

Reconnaissance de la pollution

 

Reconnaître l'existence de la pollution n'a pas été chose facile pour le personnel de la mine ;  les mineurs ont mis beaucoup de temps à l'admettre. Aujourd'hui, la réalité de la source de pollution arsénieuse est acquise. Néanmoins, la perception de la pollution diffère beaucoup suivant les acteurs impliqués.

Pour la DRIRE, la MOS "ne pollue pas", dans la mesure où elle maintient ses déchets en place : elle stocke les résidus arsénieux dans les plages. Or le cas des plages par exemple est sujet à controverse, et est depuis plusieurs années l'objet d'une mésentente entre riverains, DRIRE et exploitant industriel. Riverains et écologistes insistent pour que toute activité industrielle soit proscrite sur le site. Ces derniers considèrent que la seule présence de sources de pollution (et non nécessairement de vecteurs ) suffit pour constituer un danger potentiel.