Toutes les espèces d’oiseaux migrateurs sont différentes aux sens où leur période de reproduction n’est pas exactement la même. On distingue ainsi les nicheurs précoces et tardifs. Ainsi, il serait théoriquement possible de tenir compte de ces différences pour proposer des ouvertures échelonnées, c'est-à-dire plus ou moins tardives selon les espèces. Cela permettrait de satisfaire les chasseurs sur certaines espèces dont on sait qu’on peut les chasser plus tôt que d’autres. Par exemple, l’ONCFS pense avoir biologiquement raison de vouloir ouvrir les canards de surface avant les canards plongeurs. Biologiquement raison, c'est-à-dire qu’il est possible scientifiquement de le faire sans porter atteinte à la reproduction des canards de surface.
Cependant, les ouvertures (et fermetures bien entendu) échelonnées ne peuvent pas exister dans la pratique, et cela pour deux raisons. D’abord, la chasse ouverte sur une espèce peut perturber, par la simple activité de chasse, d’autres espèces. D’autre part, beaucoup de chasseurs ne font pas vraiment la distinction par exemple entre canards de surface et canards plongeurs, ce qui fait que l’échelonnage n’est pas, dans la réalité, bien respecté. Selon les membres de l’ONCFS, qui ont essayé, une année, de faire des ouvertures échelonnées, et sont allés sur le terrain pour voir ce qui se passait, il est absolument impossible d’échelonner car ce n’est pas du tout respecté. Quand les gens vont chasser, ils vont chasser, et ils ne regardent pas toujours, au moins pour certains, sur quoi ils tirent.
Conséquemment, dans la pratique, la date d’ouverture conseillée pour un groupe d’espèce est la plus tardive des dates de ce groupe, et la date de fermeture est la plus précoce. De cette manière, toutes les espèces sont également protégées. On pourra se reporter, pour plus de détails, aux activités de l’Observatoire, ou à ses rapports (1, 2 et 3).