Quelles solutions techniques?

Concrètement, comment met-on en place un péage urbain ? Quelles solutions techniques adopter ? Ce sont autant de questions qui se posent lorsque l’on évoque la mise en place d’un péage urbain. Quelles que soient les solutions choisies, celles-ci sont coûteuses. Voici les principales solutions techniques:

Les barrières de péage

Le paiement se fait à l’entrée ou à la sortie de la zone de péage. L’inconvénient majeur de ce système réside dans l’obligation de s’arrêter qui occasionne une perte de temps. Cependant, cette solution peut être conservée pour quelques entrées dans le centre-ville, comme c’est le cas à Trondheim en Norvège. En effet, si la ville optait pour des formules d’abonnement, de telles barrières permettraient aux usagers occasionnels ou aux touristes de payer pour rentrer dans la ville sans avoir à prendre d’abonnement.

La vignette

Les personnes qui se sont acquittées de la taxe collent une vignette sur leur pare-brise. Cette méthode était mise en œuvre à Singapour jusqu’en 1998. Cependant, ce système présente deux inconvénients majeurs : d’une part, il est alors impossible de faire varier le montant de la taxe en fonction de l’heure et d’autre part, le contrôle est relativement difficile.

Aujourd’hui, les solutions adoptées rejoignent le principe du télépéage. On peut distinguer trois systèmes :

Les badges DSRC

Les usagers possèdent un badge qui peut être reconnu par les installations. Le paiement se fait par l’intermédiaire d’une carte prépayée que l’on adjoint au badge (comme pour les « mobicartes »).

L’utilisation du GPS

Les technologies actuelles permettent de localiser par satellite un véhicule avec une précision de l’ordre du mètre. On peut ainsi faire payer les usagers en fonction du trajet emprunté. Cependant, ceci n’est encore qu’une idée car un tel dispositif serait difficile à mettre en place et pose également un certain nombre de questions en matière de liberté individuelle.

La reconnaissance des plaques d’immatriculations. Le cas de Londres

On se propose de détailler ici plus en détails la solutions technique adoptée à Londres : Le dispositif technique londonien a été choisi afin d’éviter le plus possible les obstacles physiques comme la présence de cabines de péage et de barrières. Pour cela, les usagers peuvent s’acquitter de la taxe de nombreuses façons : dans certaines boutiques dont les kiosques de presse, dans les garages mais également sur Internet, par téléphone ou par SMS. Une fois le montant payé, la plaque d’immatriculation du véhicule est enregistrée. La ville est parsemée d’un grand nombre de caméras, non seulement au niveau de l’entrée de la zone payante mais également à l’intérieur de la zone concernée. En fait, la ville de Londres a en partie utilisé les installations déjà mises en place dans le cadre de la lutte anti-terrorisme. Toutes ces caméras peuvent reconnaître les plaques d’immatriculation grâce au dispositif ANPR (Automatic Number Plate Recognition).Le fichier des plaques d’immatriculation des voitures circulant dans la zone de péage est ensuite confronté au fichier des voitures s’étant acquittées de la taxe. L’amende de base est de 80 £ et peut être majorée en cas de retard de paiement.

Une fois le type d’aménagement choisi, il faudra alors choisir l’entreprise qui réalisera les installations, ce qui ne se fera certainement pas sans certaines tensions…

Cependant, il serait totalement illusoire d’espérer appliquer à la lettre le péage urbain londonien à Paris. En effet, les situations sont très différentes. A Londres, dans la zone concernée par le péage, le rapport nombre d’emplois sur nombre d’habitants est proche de 4. A Paris, ce ratio est proche de 1 et tend à diminuer. Depuis de nombreuses années les municipalités successives à Paris ont renforcé le caractère résidentiel et commercial de la Ville, qu’une circulation lente ne compromet pas trop. Au contraire, dans le cas de Londres, l’objectif consiste à renforcer l’attractivité de la zone en matière d’emploi. Si l’expérience londonienne constitue un exemple à prendre en compte dans la réflexion quant au péage urbain à Paris étant donné les similitudes entre les deux agglomérations, elle ne saurait suffire et une étude spécifique à la Ville de Paris est bien sûr nécessaire.