L'idée du péage urbain n'est pas une idée neuve et certaines agglomérations en sont déjà pourvues depuis de nombreuses années. Le péage de Singapour est le plus ancien. Il a été mis en place en 1975. Depuis, de nombreuses villes ont suivi. Toutefois, il ne faut pas oublier que tous ces péages ne sont pas identiques. Ils n'ont pas tous les mêmes objectifs, les mêmes systèmes de tarification et de surveillance. De plus, chaque ville est différente par sa densité, son trafic et ses transports en commun. C'est pourquoi, on ne peut pas calquer le modèle tout fait de Londres, par exemple, sur Paris. Les caractéristiques propres de Paris sont à prendre en compte. Après avoir fait un bref historique de la controverse en France, le but de cette section est de présenter les différentes expériences de péages urbains à travers le monde afin de mieux comprendre la controverse que suscite son éventuelle application à Paris.
La France a déjà expérimenté le principe du péage urbain, dans le but de financer de nouvelles infrastructures. En novembre 1996 s'ouvrait l'autoroute payante A14 reliant Orgeval et La Défense. Puis, en juillet 1997, la ville de Lyon décidait d'instaurer un péage sur son périphérique nord.
La question du péage urbain à Paris a commencé à faire débat lors de la mise en place du péage londonien en 2003. C'est à ce moment que sont réalisées les premières études spécifiques à Paris et qu'est proposé à l'Assemblée Nationale un texte de loi autorisant les collectivités territoriales à instituer dans les communes de plus de cent mille habitants une tarification des déplacements urbains. Autrement dit, si ce texte de loi était passé, le péage urbain aurait été légal. Jean-Pierre Raffarin, alors premier ministre, l'a fait retirer au nom du « maintien du pouvoir d'achat. »
En 2006, l'explosion de la controverse avec la publication massives de points de vues dans des journaux à grand tirage fait suite à deux événements, un rapport de le DREIF (Direction Régionale de l'Equipement de l'Ile de France) sur la faisabilité d'un péage urbain à Paris et une conférence de presse de Dominique De Villepin le premier ministre de l'époque estimant qu'une « concertation » sur l'instauration d'un péage urbain à Paris était nécessaire.
Début 2007, l'extension de la zone de Londres soumise au péage ainsi que le débat sur le plan de déplacement parisien relance la controverse.
Elle a ensuite été mise de côté au profit des élections présidentielles mais on peut parier qu'elle refera surface lors des élections municipales de l'année prochaine.