A partir des articles scientifiques recensés dans Web of Science, nous utilisons des logiciels qui permettent de traiter ces bases de données et de réaliser, au final, des cartes permettant de visualiser les rélations entre auteurs, articles et journaux.
Dans un premier temps, cela a permis d’identifier les principaux acteurs scientifiques de la controverse et ensuite d’établir une chronologie de celle-ci suivant le nombre de publications recensées.
Cette carte a été réalisée à partir de différents articles portant sur l’efficacité d’une vaccination de masse, établie principalement à partir des résultats ‘essais cliniques et de modèles mathématiques. Elle permet de visualiser plusieurs groupes d’auteurs ayant collaborés sur le sujet :
Groupe 1 : Alvarez, Willey, Barr, Mao, Koutsky, Ault Wheeler, Jansen, Bautista, BrownGroupe de chercheurs étroitement liés, avec entre autre Laura Koutsky, professeur à l’université de Washington ayant pour domaine de recherche, les processus d’acquisition et le développement des infections par le papillomavirus humain (HPV) ainsi que de la prévention des néoplasmes génitaux liés à celle-ci.
Laura Koutsky
Ces auteurs ont, entre autres, co-écrient les articles suivants, qui traitent de l’efficacité des vaccins pour prévenir l’infection contre les papillomavirus de type 16 :
Ce groupe de chercheurs est globalement en faveur de la vaccination, puisqu’ayant participé à son développement et aux essais cliniques. Il a de plus une importante influence sur le reste de la communauté scientifique et cela est visible sur la carte par les nombreuses connexions qu’il établit avec les autres auteurs.
Groupe 2 : Begue, Blanc, Henrion, Sancho-Garnier, GirardCes auteurs ont rédigés ensemble le rapport de l’académie nationale de médecine française intitulé : « Les vaccins des papillomavirus humains: leur place dans la prévention du cancer du col utérin » ayant pour but d’évaluer les effets d’une vaccination massive sur la population, dont voici la conclusion :
« Recommandations sur la vaccination par les vaccins HPV Deux vaccins papillomavirus récents, bivalent et quadrivalent, sont maintenant disponibles en France. Deuxièmes vaccins contre un cancer humain, après celui de l’hépatite B, ils constituent un progrès important pour la santé publique. Ils s’avèrent bien tolérés et très efficaces contre les HPV 16 et 18, responsables de 70% des cancers du col utérin dans le monde et, pour ce qui est du vaccin quadrivalent, contre les HPV 6 et 11, responsables des condylomes acuminés de la sphère ano-génitale. Si leur application apparaît hautement souhaitable, elle doit être néanmoins soigneusement concertée et évaluée. »
Groupe 3 & 4: Kim, Goldie, Garnett, FrenchKim est professeur assistante à l’Harvard School of Public Health. Goldie travaille au Department of Health Policy and Management à Harvard. Kim et Goldie ont modélisé l’effet d’une vaccination importante au Royaume-Uni. Malgré des résultats intéressant au niveau de l’efficacité d’une telle vaccination, ceux-ci sont nuancés par les auteurs quant au manque de recul au niveau des effets à plus long terme du vaccin :
"There's a lot of uncertainty in the data, and we had to make a lot of assumptions about the vaccine's properties," "We made very optimistic assumptions, and we haven't looked at the vaccine long enough to know how these assumptions will bear out."
Ces deux auteurs ont aussi écrit avec French et Garnett, professeur en Micro-parasite et Epidémiologie à l’Imperial College of London.
“Modelling the impact of HPV vaccines on cervical cancer and screening programmes” – Garnet GP, Kim JJ, French K, Goldie SJ
Extrait : “The impact of human papillomavirus (HPV)-16/18 vaccination on the incidence of infection and disease can be explored in a range of different models. Here we explore the epidemiological and economic impact of vaccination where screening is absent and where it is well established. The importance for epidemiology of assumptions about naturally-acquired immunity and heterogeneity in risk behaviours are highlighted, as are the importance for health economic outcomes of vaccine costs and the ability to modify screening strategies. To date, model results are consistent in predicting a useful role for vaccine, but further epidemiological data are required to help test the validity of models.”
Professeur Geoffrey P. Garnett
Ces auteurs ont entre autres, participés à l’écriture des articles suivants, favorables aux vaccins :
Tous les groupes d’auteurs s’accordent pour dire que les vaccins contre les papillomavirus actuellement mis sur le marché représentent un bénéfice pour la population étant donné les résultats probant des essais cliniques. Cependant, certains comme Kim, Goldie, Garnet et French émettent tout de même quelques doutes sur l’impact du vaccin à long terme, car ne disposant actuellement de très peu de recul sur celui-ci.
Ces cartes permettent de visualiser les différentes collaborations entre scientifiques sur des articles précis (représentés par les points n1, n2,...). La premières permet de redéfinir, plus ou moins, les groupes d’acteurs présentés auparavant, la seconde quant à elle, permet d’observer une forte collaboration entre tous les auteurs.
Cette dernière carte, plus anecdotique, permet de visualiser les différents magasines scientifiques ayant pris position dans la controverse.
Issue crawler est un outil qui permet de localiser et de visualiser les réseaux sur internet. Celui-ci à permis d’identifier certains acteurs de la controverse au niveau national. Comme l’on peut le voir sur la carte réalisée, les principaux sites mis en évidence sont ceux d’institutions médicales et gouvernementales.
En effet, le ministère de la santé est un acteur important puisque c’est lui qui autorise la mise sur le marché français des deux vaccins et décide de leur remboursement. Ensuite apparaissent les sites de « La santé sur internet » (hon.ch : Health on the Net), fondation suisse autour de la santé, de l’Institut de veille sanitaire (invs.sante.fr) et de l’Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (inpes.sante.fr). Ce sont des sites d’informations qui ne prennent pas position sur la controverse mais tentent d’informer au mieux les personnes concernées par le vaccin.
Une autre carte a été réalisée pour identifier les sites anglophones parlant du vaccin. Comme au niveau français, les principaux sites traitant du sujet sont gouvernementaux (sites balisés par un point rouge) comme les sites de la Food and Drug Administration (fda.gov), du Centers and Disease Control and Prevention (cdc.gov), du National Institutes of Health (nih.gov) et d’un service de la National Institutes of Health qui regroupe les résultats des essais cliniques (clinicaltrials.gov). Ensuite les sites présents sur la carte sont des sites d’information générale, comme The Observer (observer.guardian.co.uk), spécialisés sur les problèmes de santé en général ou les sites des laboratoires comme celui de Merck (merck.com) ou du Gardasil (gardasil.com).