Nous avons choisi rapidement d’étudier les vaccins contre le cancer du col de l’utérus. Ce choix s’est fait assez facilement pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, il faut bien le dire, le fait que le groupe comporte trois jeunes filles sur cinq personnes nous a orienté favorablement sur le sujet, qui a été très marquant pour les adolescentes ces dernières années. Ensuite, nous avions tous en mémoire le scandale de vaccins de l’hépatite B, survenu il y a moins de 10 ans.
Deuxièmement, en termes de controverse médicale, les vaccins viennent en tête, et nous avons par conséquent vite vu l’intérêt de travailler sur ce sujet.
Nous avons eu un petit coup de chance lorsqu’une polémique concernant d’éventuels pot-de-vin versés au jury du Prix Nobel de médecine 2008, qui est justement le découvreur du lien entre papillomavirus et le cancer du col, par les laboratoires pharmaceutiques. Cela a fait resurgir un certain nombre d’articles dans la presse.
Nous nous sommes beaucoup servis d’Internet, car la controverse est publique, et elle concerne les jeunes filles et les jeunes femmes, particulièrement friandes de ce média. Nous avons donc pu utiliser les sites de revues médicales, les sites de journaux de vulgarisation, les forums de discussion… Grâce à la diversité des points de vue présents sur Internet, nous avons pu dégager les grands axes de notre controverse.
Puis nous sommes allés sur le terrain pour interviewer quelques personnes représentatives des points de vue que nous voulions étudier. Nous avions l’avantage de ne pas avoir à contacter une « star » qui possédait l’exclusivité d’un point de vue central. Nous sommes allés voir des organismes et des médecins responsables de publications sur Internet, comme le planning familial, des gynécologues et des professeurs de médecine.
En ce qui concerne la cartographie et la chronologie, il s’avéra intéressant de rechercher le moment de l’explosion de la controverse, qui coïncida sans surprise avec la mise sur le marché des vaccins.
Tout d’abord, les principaux sites Internet sur le sujet, mis en évidence à l’aide d’Issue Crawler, sont principalement des sites gouvernementaux ou généralistes et sont, par conséquent, conformistes : ils répètent principalement les données des laboratoires. Néanmoins, les cartes mettant en relation les acteurs scientifiques à partir de leurs différentes publications, permettent de distinguer plusieurs auteurs qui, par principe de précaution, expriment des propos méfiants, à l’image de ceux du Pr. Béraud.
Notre webmestre a, pour l'occasion, affûté et diversifié ses compétences déjà solides de webmestre, notamment en intégrant des applications flash au site.
Enfin, nous avons tous profité de ce projet pour apprendre à travailler ensemble. Notre façon de d’appréhender les « vérités scientifiques » a changé et nous apprécions désormais plus qu’avant cette citation d’Alain « le doute est le sel de l’esprit ».