Il est difficile de juger l'action de chaque parti politique dans le cadre de notre controverse. En effet, la Droite est au pouvoir depuis 1995, et c'est à partir de 1997 que le débat a réellement enflé jusqu'à atteindre ses proportions actuelles. Cependant, les débats qui ont lieu à l'Assemblée Nationale tendent à montrer que la Gauche reproche à la majorité de faire passer de trop nombreux projets de loi (quatre projets en quatre ans) au lieu d'accorder des moyens supplémentaires à la Justice. Le dernier projet de loi s'inscrit dans le cadre d'une politique qui oppose à tort prévention et répression. Faire des fichiers est plutôt une politique de droite, ce qui explique que les verts accusent l'UMP de « braconner sur les terres du Front National » en menant une politique sécuritaire.
Il paraît normal, dans une démocratie, qu’on s’alarme devant des événements et que la politique prenne le relai de l’indignation pour lui donner un sens et prévenir, comme elle le pourra, le pire. Frédéric Lefebvre a proposé la castration chimique, Brice Hortefeux a considéré que l’assassinat était « évitable » et mis en cause les juges de l’application des peines, le président de la République a invité le ministre de l’Intérieur à élaborer une nouvelle loi pour que les personnes dangereuses ayant purgé leur peine fassent l’objet d’une surveillance plus étroite à l’air libre.
Nous avons choisi de détailler les propos des quelques figures politiques qui prennent part au débat, la liste est bien évidemment non exhaustive.
Cependant, en se référant à son entretien avec Onfray dans le mensuel Philo Mag, le Président de la République a tendance à penser « qu’on naît pédophile ». Ceci présuppose que cette perversion est inscrite dans nos gènes. Par conséquent, une réduction du taux d’hormones par castration chimique ne servirait pas à grand chose, explique le journalise Willy Gardett sur le site www.animalpolitique.com .
Quelques jours après l’assassinat de la joggeuse Marie-Christine Hodeau par un récidiviste, la ministre Michel Alliot-Marie avait promis une loi avant fin octobre 2009 pour rendre la castration chimique applicable. Peu de temps après, la ministre de la Justice proposait de renforcer la castration chimique afin qu’elle puisse s’appliquer pendant l’incarcération mais aussi après la détention, lorsque le délinquant sexuel est en période de remise de peine ou lorsqu’une obligation de suivi a été prononcée.
Au lendemain de l’affaire de la joggeuse qui a relancé, en septembre 2009, le débat sur la castration chimique, le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre a prôné un recours à la «castration chimique». «Ne doit-on pas enfin décider la mise en œuvre de la castration chimique pour ce type d’individu?», écrit M. Lefebvre dans un communiqué, jugeant nécessaire de «tirer les conséquences immédiates en termes de responsabilité et de modification de la loi».
Au Parti socialiste, l'affaire embarrasse. Porte-parole du PS, Benoît Hamon a jugé « déplorables» et « indécents » les propos tenus par la droite. Pour sa part Ségolène Royal précise qu’un plan d'application de soins pendant et après la prison est nécessaire. D’après la député de gauche, « tout ce qui va dans le sens d'empêcher les prédateurs sexuels de récidiver doit être proposé». L’affaire reste donc controversée au sein du PS.