Entretien et Désalinisation

De grandes centrales au milieu du désert pour alimenter l’Europe en énergies vertes.

 

Un défi majeur

La localisation des futures centrales thermiques en plein cœur du désert leur impose de résister à des conditions climatiques extrêmes. En effet, ce ne sont pas seulement les très hautes températures ainsi que leur variation brutale mais aussi la sécheresse aride et les tempêtes de sable qui peuvent se révéler d’une violence considérable. De plus la relative instabilité des sols nécessite une étude approfondie de la zone d’implantation avant tout travaux.

Afin de parer ces risques naturels un entretien exigeant des centrales est nécessaire. Lucien Wald, responsable de la formation doctorale au centre énergie et procédés a Sophia Antipolis, explique que les miroirs doivent toujours suivre le soleil, ce sont donc des moteurs, des engrenages et de l’électronique qui sont à surveiller attentivement. Ils doivent aussi être nettoyés très régulièrement pour ne pas altérer leur capacité à réfléchir le soleil. Pour l’instant, selon Elodie Renaud, chef de projet chez Total, ce nettoyage est envisagé tous les deux jours et essentiellement avec de l’eau. L’eau est aussi nécessaire pour le refroidissement des usines de concentration d’énergie solaire. Toutefois, dans ce but son utilisation pourrait être remplacée par celle de l’air, solution qui s’avérerait beaucoup plus coûteuse. Les besoins en eau restent énormes ce qui est problématique et loin d’être écologique en plein désert. On peut pourtant espérer le développement de nouvelles technologies. Par exemple pour nettoyer les miroirs, Roland Huitric, autre chef de projet de Total, évoque un système d’air comprimé est envisagé par les ingénieurs.

En parallèle des centrales thermiques, le TREC (Transmediterranean Renewable Energy Cooperation, initiative du club de Rome soutenant DESERTEC) propose des projets de désalinisation d’eau. Cette cogénération d’électricité et d’eau potable pourrait considérablement améliorer les conditions de vie des populations et ainsi réduire les tensions politiques qui seraient amenées à se développer. Si les quantités sont suffisantes elle pourrait aussi servir de manière propre à la centrale. Ces centrales solaires de dessalement sont toujours à l’étude d'autant plus qu'elles font face à des contraintes fortes sur leur localisation. En effet, dans toute l'Afrique du nord le désert est relativement éloigné des côtes et souvent séparé par une chaîne de montagnes. Cette initiative serait donc plus adaptée à l'Afrique du Nord-Ouest, voire à la péninsule Arabique.

Le projet le plus proche de la réalisation est celui d’une centrale au bord de la mer rouge. Elle devrait faire face à l’épuisement des réserves d’eau potable de la capitale yéménite Sana’a d’ici quinze ans. Ce projet pourrait ainsi éviter un désastre humanitaire et des troubles sociaux au Yémen.

Les installations envisagées seront donc aptes à supporter les conditions climatiques  extrêmes de leurs lieus d’implantation, même si cela demande de lourds moyens techniques et financiers, tout en ayant une action locale bénéfique pour les habitants par le biais du dessalement de l’eau.

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