La vie publique est bien entendu le terrain privilégié de toutes les
commémorations. Ainsi, selon la célèbre tradition, chaque 11 novembre, le
président de
L'ancien président de la république Jacques Chirac, en tant que président du Haut Conseil de la mémoire combattante, avait cependant en 2005 déclaré vouloir offrir des obsèques nationales avec enterrement au Panthéon au dernier des poilus, ce que celui-ci, Lazare Ponticelli – décédé depuis en mars 2008 – avait refusé, affirmant que ce serait une insulte à la mémoire de tous ses camarades.
Cette "modestie exceptionnelle", commune à beaucoup d'anciens combattants, est pour S. Audoin-Rouzeau la preuve du refoulement, du déni de la violence, elle aussi exceptionnelle, qui avait déferlé pendant les années du conflit.
Lazare Ponticelli avait cependant ensuite assoupli sa position, acceptant une cérémonie nationale mais dédiée à tous les poilus, avait été enterré selon son vœu dans le caveau familial. Les thèmes du consentement des populations et de la violence du soldat à la guerre, sont pourtant relativement peu abordés et sont des sujets sur lesquels les politiques se montrent remarquablement peu loquaces. A quelques exceptions près.
Mais il est vrai qu’en-dehors de ce rendez-vous annuel et pour le moins
solennel, les plus hautes sphères de l’Etat semblent assez silencieuses sur
la question de
Ces associations,qui sont étrangement, assez peu présentes dans le débat national, s'élèvent pourtant à certaines occasions contre certains projets du gouvernement.
Le rapport Kaspi (du nom de l'historien André Kaspi) qui préconisait de lutter contre ce qu'il appellait l'"inflation de commémorations", ainsi que le projet de réhabilitation des fusillés de 1917 ont ainsi récemment provoqué leirs foudres. On remarque içi l'étrange écho des thèses de S. Audoin-Rouzeau et d'A. Becker, notamment en ce qui concerne le rapport Kaspi et les questions d'ordre mémoriel.
M. Jean-Marie Bockel, alors secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants s'est alors chargé de rassurer ces derniers en assurant qu'aucune initiative ne serait à court terme prise dans ce sens.