L’enjeu principal de la recherche sur le SFC est de déterminer s’il est plutôt d’origine biologique ou psychiatrique. À ce jour, aucun résultat n’a été démontré, aucune expérience cruciale n’a permis de trancher de manière définitive la question.
Il y a plusieurs causes possibles de la maladie, et c’est dans ce sens que s’est orientée la recherche depuis plusieurs années :
- Cause virologique : le SFC serait dû à un virus. Plusieurs pistes ont déjà été explorées, sans succès : EBV (c’est le virus responsable de la mononucléose. Autrefois, les patients avaient d’abord la mononucléose, puis le SFC. On s’est don demandé si l’EBV était aussi responsable du SFC, mais les essais de traitement par antiviral de l’EBV n’ont eu aucun effet sur les malades du SFC.), entérovirus, XMRV.
- Cause immunologique : le SFC serait dû à un nombre excessif de lymphocytes T. C’est l’hypothèse que soutient le médecin du conseil scientifique de l’AFSFCF que nous avons rencontré. Pour lui, il s’agit d’une maladie somato-psychique. Le « soma » renvoie à une anomalie lymphocytaire ; c’est elle qui induit l’angoisse et la dépression, et non pas la dépression qui induit la fatigue. Et comme on sait que l’anxiété augmente la réponse immunitaire, on a ici une boucle de rétraction.
- Cause psychiatrique
Comme on peut l’observer sur les graphiques précédents, parmi les articles de Web Of Science obtenus pour les mots clés « CFS » et « fibromyalgia », la discipline scientifique qu’on retrouve le plus (environ 60 articles) est la psychiatrie. Il y a également 20 articles classés dans la discipline psychologie, soit 80 articles en tout orientés « psy ».
Le reste des articles renvoie plutôt à la recherche physiologique, et est réparti dans plusieurs disciplines différentes : rhumatologie, neuroscience, immunologie… Mais si on réunit ces articles (puisqu’ils renvoient à une origine biologique du SFC), on constate qu’il y en a beaucoup plus que d’articles « psy ».
On peut donc dire qu’une grande partie de la recherche actuelle est consacrée à la psychiatrie, et qu’une encore plus grande partie défend une origine physiologique du SFC. Mais cette dernière est beaucoup plus éparpillée entre des domaines très différents de la médecine, ce qui indique qu’aucune piste n’est vraiment privilégiée. La recherche « physiologique » est beaucoup plus divisée que la recherche « psy ».