L’exploitation du gaz de schiste viendrait certainement bouleverser les habitudes et les activités actuelles : nuisances sonores et visuelles, trafic, pollution des sols, consommation massive d’eau, impact sur le tourisme.
Fiche: Les nuisances au quotidien
La région ardéchoise, par exemple, est assez largement peuplée, et ses activités principales sont l’agriculture et le tourisme. La filière gaz de schiste consomme beaucoup d’eau et de terrain : est-ce compatible avec l’agriculture locale ? D’autre part, dans quelle mesure y aura-t-il dégradation des paysages et nuisances ? De la réponse à cette deuxième question dépend le sort du tourisme en Ardèche.
Depuis quelques années, tous les efforts de développement ont été menés par les élus locaux et régionaux, dans les domaines du tourisme (parcs naturels) et de l’agriculture (développement de la filière biologique). Faut-il faire un trait sur ces années, pour développer maintenant la filière du gaz ?
D’un autre côté, l’exploitation engendrera des retombées positives pour la région : en termes d’emploi déjà, même si cela semble limité.
Fiche: L’impact sur les activités locales
Il s’agit sans doute là du sujet de crispation le plus sensible. On retrouve ici les conséquences les plus directes et les plus certaines de l’exploitation. Reste à savoir dans quelle mesure on pourrait limiter les nuisances, et dans quelle mesure on pourrait insérer cette nouvelle filière dans le contexte économique local sans le perturber.
Sans tests d’exploration, qui déterminent le type, la qualité et la taille des gisements, on ne peut absolument rien dire, dans un sens comme dans l’autre.
Le problème sous-jacent se rapporte au rôle de l’Etat, tel que défini par les pratiques minières depuis des années. C’est l’Etat qui est propriétaire du sous-sol, et qui décerne les permis d’exploration ou d’exploitation. Les propriétaires de la surface peuvent ressentir l’exploitation comme une expropriation, une injustice flagrante, ou tout au moins un manque de dialogue et de réciprocité. D’autre part, c’est encore l’Etat qui récupère les bénéfices de l’exploitation, sans que cela ne profite aucunement aux riverains, ni aux collectivités locales (à la différence de ce qui se fait aux Etats-Unis). Une solution innovante et plus équitable serait de faire participer les régions concernées aux profits, de manière à intéresser les riverains à l’exploitation (une idée avancée par le rapport d’étape de la mission d’Etat sur les gaz de schiste).