- Locaux :
Les personnes les plus impactées par une possible exploitation des gaz de schistes sont les habitants de l’Ardèche, la Drôme, le Vaucluse, le Gard, l’Hérault, l’Aveyron et la Lozère. Ces départements, dont on soupçonne que leurs sous-sols renferment des gaz de schiste en quantité considérable, font l’objet des permis de recherche accordés en mars 2010. Le retour d’expérience des Etats-Unis sur l’exploitation de ces gaz non-conventionnels montre qu’elle entraîne des nuisances indéniables au niveau local (pollution de l’air, bruit, dégradation du paysage), et qu’elle a un impact certain sur les activités locales (tourisme, agriculture).
- Ecologistes :
La technique de fracturation hydraulique, qui demande l’utilisation de quantités d’eau phénoménales, mais aussi d’additifs chimiques, et dont les retombées environnementales incluent la pollution des nappes aquifères, suscite la fureur des militants écologistes. Ceux-ci soulignent également le retour en arrière que constitue cet engouement pour les gaz de schiste : le gaz naturel reste une ressource fossile, et nous devrions selon eux focaliser nos efforts sur le développement des énergies renouvelables.
- Exploitants :
Les exploitants directement concernés par cette controverse sont les bénéficiaires des permis de recherche, à savoir les compagnies françaises Total et GDF-Suez, mais aussi la compagnie américaine Schuepbach Energy LLC. Au vu du contexte énergétique actuel (demande toujours croissante en énergie, et épuisement des ressources fossiles), la présence d’immenses réservoirs de gaz naturel non-conventionnels dans les sous-sols français est une aubaine pour ces exploitants. Les résultats de la technique de fracturation hydraulique aux Etats-Unis, qui ont conduit à une augmentation de près de 100% de leur production totale de gaz naturel, sont particulièrement encourageants pour ces compagnies, qui souhaitent profiter de l’immense potentiel que semble contenir le sous-sol français.
- Etat :
C’est de l’Etat qu’émerge la controverse. En effet, ce sont les permis de recherches accordés en mars 2010 par Jean-Louis Borloo, en sa qualité de ministre de l’écologie, de l’énergie et du développement durable, qui suscitent aujourd’hui de nombreuses revendications. C’est à l’Etat qu’il revient de prendre les décisions en matière de stratégie énergétique et de politique environnementale. Afin de jouer au mieux son rôle de médiateur entre les différents acteurs, il se doit d’adopter un point de vue aussi objectif que possible. C’est dans cette optique qu’à été lancée une mission d’étude d’impact, sensée aiguiller l’Etat dans ses prises de décisions.