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Nous venons de voir (LEIN VERS PAGE PRECEDENTE) sur les exemples de BANCOSOl et SEWA qu’en fonction du modèle de fonctionnement de l’IMF, l’implication des populations locales varie. Ainsi, l’organisation même d’une IMF impose une certaine réalité, une certaine conception du rôle que les populations locales jouent en tant qu’emprunteurs.


De manière encore plus générale, nous allons maintenant voir que les paradigmes institutionnalistes et welfaristes portent en eux une véritable conception de l’emprunteur modèle, de son comportement et de la place qu’il doit avoir dans le fonctionnement global, ainsi qu’une vision du développement bien particulière.


Ces a priori idéologiques sont la plupart du temps sous-jacents et assez peu discutés. Cependant, ils peuvent transparaitre parfois dans l’auto-description d’une IMF (sur son site internet par exemple), ou encore dans certains articles académiques (Morduch et Mayoux, deux économistes au cœur du champ académique).

Nous vous proposons de confronter ces deux idéologies grâce à un tableau. Les deux angles de vues sont donc une certaine vision du développement d’une part, et une certaine conception de l’emprunteur  d’autre part.

  

 

INSTITUTIONNALISTES

WELFARISTES

CONCEPTION DU DEVELOPPEMENT

  • Les ménages ont besoin d’avoir accès au crédit pour s’enrichir, mais pas forcément d’un crédit bon marché. De fait, il n’est pas absurde de garder des taux d’intérêts suffisamment hauts pour viser la rentabilité économique de l’IMF

  • C’est par des institutions à grande échelle que doit se faire le développement : une IMF plus grande a plus d’impact sur la pauvreté, et maximise le bénéfice de la microfinance parmi les pauvres

  • Il faut des institutions viables économiquement, libérées des contraintes des donneurs. De telles IMF sont supérieures (« superior weapons »11 MORDUCH, J, Op. Cit ) aux programmes financés par des dons, qui sont instables donc voués à la disparition

  • Il faut éviter l’intervention de l’Etat dans le domaine de la microfinance. C’est par l’économie de marché, avec des IMF ayant des actionnaires, que la microfinance sera efficace et va contribuer au développement

     
  • Les programmes d’aide au développement doivent bien sûr toucher les pauvres, mais d’abord les plus pauvres des pauvres : la priorité n’est pas de maximiser le profit pour l’ensemble des personnes en difficulté, mais d’aider ceux qui sont le plus dans le besoin

  

  • Le développement passe non seulement par une amélioration directe de l’économie, mais il est indissociable de la création d’un milieu de vie et d’une communauté solidaire et fonctionnelle, ainsi que d’infrastructures accessibles







  

  • Les programmes d’aides au développement doivent être bien ciblés pour être efficaces sur les populations visées. Ils peuvent bénéficier de subventions de l’Etat, et cela est même souhaitable dans certains cas

VISION DE L’EMPRUNTEUR

  • Quelqu’un qui a de meilleurs revenus va gagner de fait en bien-être. En effet, son pouvoir sur le plan social et politique va grandir du fait de sa nouvelle situation économique

  

  • Chaque personne, de manière individuelle, doit développer ses choix et son autonomie. La notion d’empowerment est individuelle, et se traduit par la liberté d’action des sujets

  

  • Le seul accès au microcrédit pour le pauvre va améliorer sa situation. Il va pouvoir gérer son capital et prendre des décisions qui lui appartiennent afin de monter une micro entreprise. Cela va ainsi augmenter ses revenus


     

  

  • L’empowerment des femmes passe directement par un meilleur accès au crédit pour leurs projets.

  

  • L’implication des emprunteurs dans les IMF se limite à un rôle consultatif. C’est un outil « efficace pour comprendre les dysfonctionnements du marché », qui sert à rendre l’aide apportée par les professionnels de la microfinance plus efficace
  • L’objectif de l’emprunteur est de gagner en richesse mais aussi sur le plan du savoir, de la santé, etc…

     
  • Pour l’emprunteur, un meilleur accès à la microfinance implique une augmentation des revenus dans le ménage. Ainsi, on assiste également à une augmentation du bien être global  et grâce à l’aide des programmes extérieurs, les ménages touchés par le programme de microfinance procèdent à une ascension sociale visible





  • Pour ce qui est de la question des femmes, les IMF cherchent à les cibler car elles sont plus pauvres que les hommes et surtout car leur impact sur l’élévation du bien être du ménage est plus significatif que lorsque le microcrédit est accordé à un homme

 

 

Vous avez atteint le niveau le plus profond de la controverse que nous avons exploré. Vous avez pu vous rendre compte, d’abord en regardant de près l’implication des populations dans SEWA et BANCOSOL, puis grâce au tableau ci-dessus vous avez pu comparer les deux idéologies qui s’affrontent derrière les arguments défendus par les économistes.


Il est maintenant temps de livrer la synthèse de la controverse.

  

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