Les assureurs se concentrent sur la prévention afin d’offrir un suivi personnalisé à leurs assurés. Les objets connectés peuvent contribuer à assainir le mode de vie des assurés et par conséquent diminuer le risque pour l’assureur et donc le nombre de prestation.
Les assurances voient en eux une vraie réponse aux problèmes d’instantanéité, de contextualité, de simplicité pour le client, et d’accélération des processus. Les assureurs présentent toujours leurs programmes sous forme de jeu. Dans le cas de l’assurance auto, on récupère les données du conducteur, de la conduite (pannes, tours par minute, freinage…) ainsi que des données contextuelles (position GPS, accélération météo, type de route…) et cela permet d'attribuer au client un score qui donne droit à des baisses de tarif. La tendance donc est de construire l’offre sur des objets accessibles, ergonomiques et de favoriser l’aspect ludique et participatif.
Harmonie Mutuelle a signé un accord avec la start-up Betterise créée par Michel Cymes, animateur du journal de la santé. L’application qu’ils ont créée diffuse un programme de coaching personnalisé sur la base d’un algorithme comportemental. D’après l’Argus de l’assurance, 650 000 assurés y sont abonnés en 2016 et travaillent à l’amélioration de leur santé grâce à une trentaine d’objets connectés. C’est le "quantified self", "mesure du soi" en français et qui consiste à amasser un maximum de données sur sa santé afin de faire une étude statistique de ses propres performances et de les améliorer. Mais pour la CNIL, la question des objets connectés est un peu "passée de mode" en France. Bien que l’IDATE (Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe) estime que le nombre des objets connectés est passé de 4 milliards en 2010 à 42 milliards actuellement et qu’il risque d’exploser en 2025 pour atteindre les 155 milliards d’après la juriste de la CNIL. [0]
"On se rend compte que pour les objets connectés dans le domaine de la santé, il y a eu un fort engouement en France, puis que ça s’est essoufflé, contrairement aux pays anglo-saxons qui en sont beaucoup plus friands. Le marché Français est moins mûr que le marché anglo-saxon vis à vis des objets connectés, plus frigide."
Isabelle Sansot, juriste de la CNIL. [1]
Pourtant, le problème ne semble pas se poser dans le domaine automobile. Lorsqu’il s’agit de données moins sensibles que les données médicales, telles que celles liées à la maison ou la voiture, la controverse est nettement moins forte et la manipulation plus aisée pour les assureurs. En France, 70% des consommateurs sont prêts à s'équiper d'un objet connecté pour diminuer leur prime d'assurance auto. 2015 a été l’année des partenariats (AXA avec Withings, Allianz avec TomTom par exemple), et du soutien financier des start-up. AXA France a lancé une offre de services destinée aux clients équipés d’objets connectés pour mieux protéger leur domicile contre les risques d’intrusion et d’incendie. L’idée est que contrôlée à distance, la maison gagne en sécurité.
Dans le domaine de l’assurance auto, les offres de type "PHYD : Pay How You Drive" commencent à émerger. Les assureurs Allianz et Direct Assurance, filiale d’AXA, proposent à leurs clients d’équiper leur véhicule d’un boîtier intelligent. Connecté à une application mobile, il sert à capter et analyser les données de conduite et impacte directement la prime versée à l’assuré. D’après l’Argus de l’assurance, dans le secteur de l’automobile, la France pourrait bientôt suivre l’exemple nord-américain, où les assisteurs coachent les conducteurs sur la base de données collectées par la voiture. En échange, ceux qui améliorent leur conduite obtiennent des bonus.