Les leviers de l’Etat sur le modèle contraceptif

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L’Etat et le remboursement

Comme partout, l’argent est le nerf de la guerre. Et en matière de contraception, il influence aussi l’utilisation des moyens utilisés. Les méthodes naturelles et le préservatif connaissent un relatif regain de popularité en particulier chez les jeunes car elles ne nécessitent pas de passage chez le médecin, ni d’achat de médicaments parfois non remboursés et chers. Cela s’inscrit dans une dynamique de sortie d’une partie de la population d’un système de soins devenu trop cher. Un modèle contraceptif centré sur la pilule avantage aussi les laboratoires pharmaceutiques en termes de revenus : une plaquette de pilule rapporte 25€ par mois au laboratoire, alors qu’un stérilet lui rapporte 100€ tous les 5 ans ; heureusement les pilules 1ère et 2ème générations sont remboursées quasi-intégralement (une plaquette ne coûte environ que 2€), ce qui a enrayé sa chute de consommation. Au contraire des 3ème et 4ème générations qui furent finalement plus commerciales que médicales (elles avaient quand même le mérite de limiter l’acné). Le principal levier de l’Etat sur le modèle contraceptif est donc le remboursement des moyens contraceptifs.

Une meilleure éducation sexuelle

Un autre paramètre sur lequel l’Etat peut intervenir est l’éducation des jeunes. Si une grande campagne contre le SIDA a été menée il y a quelques années, pourquoi n’en serait-il pas de même pour les méthodes contraceptives chez les 15-18 ans ? Janine Mossuz-Lavau propose alors de sensibiliser les collégiens et lycéens aux questions de contraception dans leur ensemble. Si l’idée permet une diversification des moyens de contraception utilisés en France, la question du plaisir sexuel, comme on l’a vu récemment avec la réhabilitation du clitoris dans les manuels scolaires, est encore tabou avant la majorité légale. En effet, il est difficile d’en parler au collège et au lycée, à cause entre autres de la généralisation de la pornographie sur Internet qui fausse les idées des adolescents vis-à-vis des rapports homme-femme en termes de sexualité ; cela rend en pratique les discussions avec et entre adolescents difficile.

 

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