Acteurs

Gynécologue-obstétricienne à Paris.

Nous avons été à sa rencontre pour avoir l’avis d’un professionnel sur notre controverse.  Elle nous a présenté le point de vue médical de la question, aussi bien les aspects techniques (contre-indications, différences entre les pilules, balance bénéfice-risque…) que pratiques (méthodes pour la réflexion et l’accompagnement en vue de la prescription d’un moyen de contraception).

Retrouvez l’intégralité de son interview.

Politologue et chercheuse au Cevipof, centre de recherches politiques de Science Po.

En cours de rédaction d’un livre sur la vie sexuelle en France (2ème édition).

Entrée au Cevipof, dans le département de l’époque “Les femmes et la politique”, où elle suit maintenant depuis un demi-siècle l’évolution des moeurs de la société, Janine Mossuz-Lavau a étudié les débats autour des questions de genre des années 60 à nos jours. Nous l’avons rencontrée afin d’aborder les enjeux sociaux autour de la pilule.

Selon elle, la pilule contraceptive était déjà un sujet controversé à l’époque de sa légalisation, pour des raisons d’ordre nataliste. Beaucoup de femmes la rejettent pour diverses raisons : refus du médicament et du corps médical, écologie, asymétrie de contraception dans le couple, religion…  Si différents événements ont mis à mal l’image de la pilule, elle ne croit pas en la disparition de la pilule, malgré la montée du stérilet ou d’autres méthodes contraceptives qui possèdent elles aussi leurs limites. L’Etat devrait informer davantage la population, en particulier à l’école en organisant par exemple des ateliers non-mixtes.

Notre entretien avec elle

 Cécile Thomé est doctorante en sociologie, spécialiste de sociologie du genre, de la sexualité et de la contraception. Elle prépare actuellement une thèse portant sur l’articulation entre contraception et sexualité en France, à la fois dans une perspective historique (depuis les années 1960) et d’un point de vue contemporain, dans un contexte de forte utilisation du préservatif en début de vie sexuelle et à la lumière de la « crise de la pilule ».

Notre entretien avec elle.

Doctorante en santé publique

Actuellement en thèse de sociologie “Alerte sur la pilule” : spécificités et enjeux d’une crise sanitaire dans le champ de la contraception.

Cette spécialiste de la notion de risque appliquée à la pilule nous a permis de retracer l’évolution de la place et de la vision de cette méthode contraceptive en France. En tant que très fort symbole de libération de la femme, la pilule est au centre du modèle contraceptif français, et pendant de nombreuses années il fallait à tout prix éviter le bouleversement de ce système en minimisant les risques potentiellement engendrés par cette méthode contraceptive.

Notre entretien avec elle

Connue pour avoir été victime à l’âge de 19 ans d’un AVC qui aurait été dû à la prise d’une pilule contraceptive. Elle décide de faire connaître l’affaire au public, afin d’informer les potentielles utilisatrices de pilules de 3ème et 4ème génération des risques encourus, et porte plainte contre le groupe Bayer et l’Agence Nationale de sécurité du médicament. Pourtant elle précise : « Je ne suis pas contre la pilule. Je souhaite juste que les femmes puissent choisir leur mode de contraception en connaissance de cause. ». A sa suite, plus d’une centaine de femmes victimes d’embolie, de thrombose ou d’AVC portent plainte.

Ministre des Affaires sociales et de la santé pendant le scandale sur les pilules de 3ème et 4ème générations.

Elle a ainsi eu à prendre des décisions majeures lors de ce qui a partiellement remis en cause le système contraceptif français.

Journaliste indépendante et animatrice à Radio France.

A 29 ans, Sabrina Debusquat arrête la pilule après avoir senti des symptômes de pré-embolie pulmonaire. Prenant conscience que de nombreuses femmes se retrouvent victimes des effets secondaires de la pilule, elle enquête sur les effets secondaires de la pilule pendant un an, et publie finalement un livre pour alerter sur ces effets, intitulé J’arrête la pilule, malgré le tabou qui règne encore majoritairement sur le sujet. Son livre relance le débat durant la fin de l’année 2017, et nous rappelle le scandale Marion Larat de 2012. Selon la journaliste, “70% des femmes déclarent avoir subi les effets secondaires de la pilule”, il faut donc selon elle informer à tout prix les femmes des risques encourus.

 La HAS est une autorité publique indépendante à caractère scientifique qui contribue à la régulation du système de santé par la qualité.  Elle vise à assurer aux personnes un accès pérenne et équitable à des soins et à des accompagnements pertinents, sûrs et efficients. Elle travaille aux côtés des pouvoirs publics dont elle éclaire les décisions, avec des professionnels pour optimiser leurs pratiques et leurs organisations, et au bénéfice des usagers pour renforcer leurs capacités à faire leurs choix. Elle exerce ses missions dans les champs de l’évaluation des produits de santé, des pratiques professionnelles, de l’organisation des soins et de la santé publique.

La Sécurité sociale est un service public de l’Etat, qui assure l’ensemble des risques sociaux des travailleurs, quelles que soient leurs conditions de travail. Elle fournit les prestations prévues par le Code de la Sécurité sociale, et sa gestion est confiée à divers organismes de droit privé qui sont chargés d’une mission de service public.

Depuis 1974, la pilule contraceptive est remboursée par la Sécurité sociale.