La pratique de la non-mixité remonte originellement aux mouvements féministes proches du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis. À cheval entre la lutte contre le racisme et la lutte égalité hommes-femmes, les femmes afro-américaines ont formé des mouvements pour afficher leurs revendications propres. C’est le mouvement de libération des femmes (MLF) qui introduit le concept en France après Mai 68. ce mouvement féministe ouvert uniquement aux femmes, s’est construit notamment après le constat largement partagé du monopole qu’avaient les hommes dans les discussions lors des contestations étudiantes.
La non mixité prend des formes variées: non mixité raciale, de genre, mais également basée sur l’orientation sexuelle, ou encore le handicap. Bien que la non mixité de genre a été précédée par la non mixité raciale, c’est cette dernière qui fait le plus débat aujourd’hui et génère le plus les tensions. Les débats sont en effet très virulents, avec des critiques anonymes parfois très violentes, notamment du à l’importance de ce débat dans la société aujourd’hui : pour les critiques, l’idéal républicain d’égalité est bafoué, et la couleur de peau redevient un critère de sélection. Pour ses partisans, les critiques proviennent soit de personnes racistes, soit de personnes incapables de comprendre leur expérience, aveuglés par leurs croyances.
Sur ce site vous trouverez la cartographie de ce débat. Nous avons volontairement basé notre approche sur les évènements qui ont marqué cette question, en effet le débat s’intensifie périodiquement du fait de l’emballement médiatique autour de certains évènements. À cause du clivage marqué entre partisans et détracteurs de la non mixité, nos présentations des acteurs et des arguments sont basées sur cette opposition, afin de mieux cerner les enjeux de cette controverse.